2005-12-07
Rien ne m’épanouit plus que la nature recouverte de son moelleux manteau blanc. Dévaler les pentes, zigzaguer dans la poudreuse, boire un bon verre de vin chaud le visage brûlé et les lèvres blanchies par le lipstick. Ah, que ferais-je sans le ski !
Mais au fait, je ne pense pas vous avoir raconté cette anecdote qui nous est arrivée lors de nos derniers sports d’hiver. Non ? C’est étonnant, je la raconte à tout le monde, elle est très amusante, vous allez voir. Elle s’est déroulée l’année où je suis parti avec Alfred et Jérémie…
Cette année là, donc, nous étions trois jeunes et fougueux célibataires en quête de sensations skiistiques mais aussi de chair fraîche, comme nous l’appelions entre nous. Par chance, l’appartement voisin était occupé par deux jeunes et jolies jeunes femmes, Géraldine et Cindy. Nous fîmes rapidement connaissance.
Géraldine imposa de suite qu’on l’appela « Gé ». Nous décidâmes donc d’appeler Jérémie par le diminutif de « Jeur », afin de ne point les confondre pour les rares fois où le port de la combinaison de ski empêchait de les différencier à la simple vue de la pilosité des mollets.
Jérémie n’appréciait pas la rugosité de son nouveau patronyme, mais nous ne lui laissâmes pas le choix. En effet : trois hommes, deux femmes, faîtes le compte, la compétition était rude et la moindre opportunité devait être saisie afin de ne pas être « celui qui dormirait tout seul » à la fin du séjour.
Quoiqu’il en soit, la journée nous voyions très peu nos futures proies, celles-ci débutant timidement sur des pistes à peine pentues sous l’égide d’un moniteur bronzé, principal responsable de leur engouement pour les sports de glisse.
Alfred et moi avions descendu ce matin là un champ de bosse hors du commun. Jeur avait prétendu souffrir de quelques douleurs aux genoux mais, à vrai dire, ne se sentait techniquement pas capable d’un tel exploit. Il ne nous restait donc qu’à se laisser glisser jusqu’au pied de la station pour le rejoindre lorsque nous l’aperçûmes, de loin, au milieu de la piste. Il était en fort galante compagnie le bougre. Ainsi, voilà qu’il profitait lâchement de notre absence ! C’est beau les copains ! Qu’à cela ne tienne… Alfred prit son élan et se recroquevilla en position aérodynamique : tout shuss !
Avec une précision exemplaire, il attrapa au passage la sangle du bâton de notre joli-coeur qui fût, avec la vitesse, traîné sur une centaine de mètres. Le tout bien entendu sous les regards hilares de ces demoiselles à qui je commentais l’action.
Le moniteur excepté, nous dormîmes seuls cette nuit là…
Leçon d’anglais n°4 : Alfred, tout shuss, traîne Jeur
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