2007-10-20
Nerveusement, je jette un oeil autour de moi. Personne à droite. Personne à gauche. D’un bond félin je sors de la boutique et me glisse dans l’ombre d’un immeuble. J’ai le souffle court, la respiration saccadée. Il ne faut pas qu’on me voie.
Je regrette à présent. C’était une folie. Jamais je n’aurais du. Je le sentais. Mais j’ai cédé et le résultat est là. Je dois à présent subir les conséquences.
Je m’avance lentement en rasant les murs. Je tressaille soudain. Un couple ! Je ne les avais pas entendu venir. J’ai juste le temps de me cacher derrière une poubelle. Mon coeur bat la chamade, j’ai le souffle coupé. Ils ne m’ont pas vu. Heureusement.
Il faudra sans doute que je reste caché quelque temps. Mais tout d’abord, il faut que j’arrive à rentrer chez moi. Je vais éviter les rues fréquentées. Je regrette. Je n’aurais pas du. Et pourtant, à chaque fois c’est pareil, j’aurais dû m’en douter.
Un carrefour. Plus question de me cacher. Il faut que je traverse. Je prends l’air le plus dégagé possible, je prends garde à ne pas fixer les automobilistes. Je suis sûr qu’ils doivent se poser des questions, je suis sûr que tout le monde me remarque, me dévisage. Mais si personne ne me reconnaît, j’ai peut-être une chance. J’aurais du prendre un chapeau et des lunettes noires pour me camoufler un minimum.
Je suis dans ma rue. Encore une centaine de mètres et je serai à l’abri. La délivrance, la sécurité. Comme chaque fois en pareille circonstance, j’ai prévu des provisions en quantité, histoire de pouvoir rester enfermé à l’intérieur durant plusieurs semaines. Je suis presque chez moi, je marche d’un pas rapide, je cours presque, c’est la partie la plus dangereuse. Ici, tout le monde me connait…
Soudain, une main se pose sur mon épaule. Mon corps se fige. Un frisson me parcourt. Mes jambes s’effondrent sous moi tandis qu’une voix glaciale me vrille les oreilles :
– Salut Lionel ! Tiens, tu as été chez le coiffeur ?
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