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[04/08/2024] - ~5mins -
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À deux semaines de la fin d'une campagne présidentielle, le président sortant qui se représente est soupçonné de pédophilie.
Avant même que le scandale n'éclate, *Conrad Brean* est engagé pour faire en sorte que ce scandale n'empêche pas la candidature.
Le gars a donc la lourde tâche de manipuler dans tous les sens pour faire passer la pillule.
Il va demander l'assistance d'un producteur de cinéma pour parvenir à ses fins.
<summary>suite
Bon, la première manœuvre est de détourner l'attention.
Ils vont donc créer des fake news à base de potentiel guerre ou tout du moins d'une attaque contre l'Albanie.
Le pays est méconnu, peu de moyen de vérifier.
De fausses images sont tournées pour créer quelques preuves pour alimenter les médias.
La machine est lancée et effectivement le scandale sexuel est tout bonnement noyé.
Ils surenchérissent toutefois en mobilisant des artistes pour créer une chanson caritative.
La menace d'une attaque nucléaire a bien pris.
Après quelques jours, la CIA annonce que la guerre est terminée (rien n'a eu lieu, mais ils semblent être à l'écoute du candidat concurrent).
Un nouveau plan est établi pour continuer d'occuper les esprits pendant les quelques jours restants.
Lors de l'opération militaire, un soldat a été abandonné à son sort.
C'est un vrai héro qu'il faut aller sauver des mains des terroristes.
Là encore c'est le grand jeu.
Une chanson est créée et antidaté pour donner un peu plus de storytelling.
Le héros s'appelant *Schumann*, ils partent sur la ressemblance avec "shoe" et vont le surnommer "old shoe" et ils vont disséminer des vielles chaussures dans les arbres dans les rues.
Faisant passer ça pour des actes spontannés du public, tout un buzz est artificiellement créé et se répand.
C'est un succès total.
On est plus qu'à deux jours de l'élection et pour envoyer un ultime message : le héros est sauvé des griffes des vilains terroristes albanais.
Son retour est imminent.
Nos as de l'influence récupère auprès de l'armée le véritable *Schumann*.
Il y a eu méprise : le gars n'est pas un militaire en opération secrète : il s'agit d'un repris de justice : un violeur de nonne.
Le gars est taré mais ils n'ont pas trop le choix maintenant.
Les voilà dans leur avion de retour au pays mais le gars s'avère être plutôt dérangé et nécessite des médicaments tous les 4h.
Il n'est clairement pas présentable à la presse, mêmne en prétextant au PTSD suite à son enlèvement.
Mais de toute façon un autre problème surgit : l'avion se crash sur le sol américain (vraiment jusque-là le film se tenait mais là c'est de trop, surtout dans la façon dont c'est (pas) traité).
Ils s'en sortent (quid du pilote et du personnel ?) mais notre soldat violeur tente de s'attaquer à une femme et se fait buter par le mari de la victime.
Changement de plan, le héros est donc mort mais du coup ça fait les affaires de nos hommes.
Tout leur plan s'avère finalement se dérouler plutôt bien.
L'opinion du public envers le président est au plus haut.
Les élections sont gagnées d'avance et le scandale sexuel est passé globalement inaperçu.
Nos deux hommes, contemplent une émission de téloche parlant de cette campagne.
Le producteur de cinéma est piqué au vif quand il entend que cette campagne publicitaire est un succès grâce aux clips de campagne.
Ces clips sont pourtant particulièrement mauvais.
Il décident d'appeler la hotline de l'émission pour y intervenir pour dévoiler tout le boulot qu'il y a eu derrière.
Il en a ras le cul de n'être qu'un producteur dont le boulot n'est jamais reconnu.
Il veut avoir une part de reconnaissance.
Cependant *Conrad Brean* l'empêche de téléphoner et tente de le raisonner.
Le producteur se barre dans l'idée de quand même dévoiler son implication.
On apprend qu'il décèdera quelques jours plus tard d'une crise cardiaque (ahem, oui biensûr).
Chouette film qui déjà à sa sortie était arrivé à point nommé : il sort un an avant le scandale de *Bill Clinton* et *Monica Lewinski*.
Il arrive en 1997 avec *Barry Levinson* aux commandes et des têtes connues comme *De Niro* et *Dustin Hoffman* dans les rôles principaux mais également des ptits rôles à côté comme *William H. Macy*, *Kirsten Dunst*, *Woody Harrelson* ou *Willie Nelson*.
Ce film est assez flippant mine de rien.
D'un côté on a envie de penser qu'avec l'omniprésence d'Internet ce serait bien plus difficile d'inventer une fausse guerre.
On aurait facilement des témoignages du pays en question toussa…
Mais bon … au final avec les outils modernes, la polarisation des réseaux sociaux, la main-mise sur les médias par quelques milliardaires aux idées rétrogrades…
J'ai trouvé le film très bien même si bon, je trouve que ça marche un peu trop bien.
Certains points délicats sont désamorcés trop facilement.
Et d'ailleurs je pense que le film en est conscient et fait preuve d'un peu d'auto-dérision.
À un moment, il y a un vrai crash d'avion mais c'est tout dans une ellipse : tout va bien, ça annonce que ça va moins bien, la caméra tremble, coupure puis hop on est à terre « Ho lala l'avion s'est crashé ! ».
Et à ce moment on a l'unique gag du film, le producteur la ramène en disant que non c'est rien, il a vécu bien pire en tant que producteur.
Ouai, faire passer la pillule au spectateur en lui mettant une blagounette pour pas être trop regardant c'est pas con, comme si on se faisait manipuler (ho wait !).
La musique est très très chouette.
Elle a été composée par *Mark Knopfler* avec quasiment que des instrumentaux.
Et franchement, ça part direct dans LA playlist.
Le film est très cool.
De voir ces gars exceller dans ce qu'ils font et prendre du plaisir est un peu grisant puis flippant.
Film sympatique même s'il dépasse un peu la limite.
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[04/08/2024] -
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