Le Deuxième Acte

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[15/09/2024] - ~4mins -

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Histoire :

Deux potes discutent en marchant.

Le premier lui annonce qu'il sort avec une fille mais qu'il ne l'aime pas et qu'il souhaite la présenter à son pote pour qu'ils sortent ensemble pour l'en débarasser.

Mais cette proposition étrange le laisse sceptique.

Pendant ce temps, on suit la fameuse fille ainsi que son père qui se rendent à ce rendez-vous.

Eux aussi discutent longuement pendant le trajet avant d'arriver au restaurant.

Ressenti :

Haaaa un autre film de *Quentin Dupieux* !!

Alors alors ?

Qu'est-ce que c'est ce coup-ci ?!

Et bien un film très méta.

En fait c'est un film sur un film en train d'être tourné.

On a donc les personnages du film qui tournent leur scène puis qui sortent de leur rôle pour interagir et rebondir sur ce qui est dit.

C'est un poil troublant parceque la bascule entre le jeu d'acteur et la réalité est parfois un peu flou.

Mais c'est là tout le sel du film.

Vraiment je me suis régalé !

C'est excellent et c'est un film tout en dialogues.

D'ailleurs les premières scènes sont de très longs séquences sans coupure avec un traveling interminable

Les acteurs discutent, rebondissent, réagissent, c'est une énorme prouesse d'acteurs qu'ils nous procurent.

Je me demande si les dialogues étaient intégralement planifiés et suivis ou bien s'il y a eu une grande part d'improvisation.

Vraiment les scènes d'introduction des deux groupes sont très longues et j'ai du mal à imaginer sortir ça parfaitement d'une traite.

Le film est vraiment super drôle.

C'est une comédie d'engueulade avec *Vincent Lindon* qui campe un acteur à la longue carrière qui ne l'avoue pas mais qui semble avoir un peu honte de tourner dans un film naze et retourne la situation avec un cynisme déprimant.

Le gars crache sur le métier d'acteur mais à partir du moment où il reçoit un coup de téléphone c'est tout l'inverse.

Des quatre c'est le plus drôle même si *Raphaël Quenard* rentre bien en résonnance dans sa façon de jouer avec mon humour.

C'est fou, *Quentin Dupieux* a réussi à avoir *Léa Seydoux*.

Autant je l'apprécie pas trop, mais faut avouer qu'elle a une carrière de fou (merci la famille).

Elle enchaine les giga productions hollywoodiennes et là pouf, un ptit film à trois francs six sous.

Et force est de constater qu'elle joue vraiment bien.

Au début du film, on voit « Avec la participation du Département de la Dordogne », bon bha tu t'attends à voir un peu du pays, des décors tout ça.

Mais non.

Le film est réduit au minimum, très peu de musique, peu d'action mais également très peu de décor.

Les interminables travelings sont cadrés de sorte à ce qu'on ne voit que les personnages sur fond de ciel avec à peine quelques arbres en bas de cadre.

Bon, bha le film est court.

1h20 mais bon, ça se termine sur un nouveau traveling où la caméra filme ses rails pendant un bon moment.

Mais si ça peut sembler comme un simple meublage, je trouve que ça a quand même un certain sens.

<summary>je m'explique

Le film parle donc de tournage.

Des acteurs toussa mais également de thématiques actuels comme le mouvement #MeToo, le cancel, l'homosexualité mais aussi l'intelligence artificielle.

Les acteurs sont embauchés pour un film entièrement réalisé par IA avec des métriques absurdes (réussite de tel objectif à 82% ce genre de délire).

Et du coup dans ce traveling "inutile" final j'y vois une possible allusion à un film d'IA.

La machine idiote a une technique impeccable avec un traveling sans acoups, stable mais sans acteur qui lui sont superflu.

Sans âme mais pour autant répondant à des critères mal définis mais suivi à la lettre.

J'ai eu l'impression de voir une suite spirituelle de **Nonfilm**, le premier métrage du réalisateur.

Les personnages qui lancent des regards caméra puis qui sortent de leur dialogue.

On ne sait pas trop au début si c'est prévu ou pas, puis on comprend qu'ils sont conscients d'être filmés et dans un film.

Mais ici, c'est bien plus comique et intéressant.

Moins d'absurde et plus compréhensible.

C'est une belle mise en abyme.

Quelle est la part des vrais acteurs dans leurs personnages ?

La fin peut déconcerter, oui.

Mais ça ne me perturbe pas plus que ça.

C'est donc un mix entre **Le Prénom** pour ses engueulades et **Nonfilm** pour l'aspect méta.

Et c'est très chouette si on aime la formule *Quentin Dupieux*.

Vivement le prochain !

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[15/09/2024] -

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