2010-12-21 12:09:07
Pourquoi apprendre la langue d'une petit pays europ en en d clin se demande un ditorialiste tandis qu'une universit am ricaine r duit les cr dits de son d partement de fran ais.
Un ditorialiste qui se d cha ne, des diplomates qui interviennent, des forums venir: l'annonce de la r duction prochaine du d partement de langues trang res et notamment de fran ais d'une universit publique am ricaine suscite des remous chez les linguistes.
Parmi 6.000 langues existantes, pourquoi serait-il si important d'apprendre celle qui est parl e dans un petit pays europ en l'influence en d clin constant? : la phrase qui jette de l'huile sur le feu est sign e d'un minent ditorialiste, licenci es lettres fran aises, John McWhorter (lire son dito ici).
Son article, publi dans le bimensuel de centre gauche The New Republic , est paru quelques semaines apr s que SUNY-Albany, l'universit publique de la capitale de l'Etat de New York, eut annonc que les coupes budg taires l'amenaient r duire la taille des d partements de langues trang res, et notamment de fran ais, d'italien et de russe.
Pour M. McWhorter, Nietzsche et Balzac peuvent tre lus en traduction anglaise, et le monde ne s'arr te pas l'Europe .
En p riode de coupes sombres dans les subventions publiques, SUNY est loin d' tre le seul tablissement universitaire qui envisage de r duire l'enseignement des langues trang res, quitte favoriser l'apprentissage de langues plus en phase avec la mondialisation, notamment le chinois ou l'arabe.
Du c t de la francophonie, on est inquiet. Il est vrai que si le seul but est de faire des affaires, le fran ais n'est peut- tre pas la langue du business, mais une langue n'est pas faite que pour servir , dit Marie-Monique Steckel, pr sidente du French Institute-Alliance Fran aise (FIAF).
Nous avons 6.000 l ves inscrits et le nombre ne diminue pas , ajoute-t-elle.
A la Maison fran aise de la prestigieuse universit Columbia New York, une conf rence est pr vue en avril, sur le th me Pourquoi la langue fran aise compte .
La conf rence permettra des personnalit s am ricaines du monde de la culture, de l' ducation, de l'art, des m dias, des affaires, ou de la diplomatie, pour qui l'apprentissage du fran ais a t capital, d'exprimer leur point de vue , explique la directrice de la Maison fran aise, Shanny Peer.
Selon les chiffres de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le fran ais est la langue maternelle ou la premi re langue trang re de pr s de 200 millions de personnes dans 54 pays.
Langue officielle de 14 pays, elle est une des langues officielles de l'ONU, de l'Otan, du Comit Olympique International, de la Croix Rouge, ou de l'Union Postale Universelle.
Nouveau conseiller culturel de l'Ambassade de France, Antonin Baudry est repr sentant permanent des universit s fran aises aux Etats-Unis. Tr s concern par l'enseignement du fran ais, il est en contact avec une centaine d'universit s am ricaines.
Il s'est rendu il y a quelques jours Suny Albany pour rencontrer les responsables de l'Universit et essayer de trouver une alternative la fermeture du d partement de fran ais. La d cision des autorit s est toujours attendue.
Aujourd'hui les universit s donnent la priorit l'internationalisation, on ne peut pas tourner le dos au monde , dit le diplomate.
Plus d'un million d'Am ricains apprennent le fran ais, et la demande est sup rieure l'offre. La preuve, c'est le succ s des programmes bilingues r cemment mis en place dans des dizaines d' coles am ricaines, qui font salle comble et touchent d j 15.000 l ves , souligne-t-il.
Pour lui, une des solutions consisterait ce que, dans les universit s am ricaines, chaque professeur de fran ais enseigne dans un deuxi me d partement. C'est d j le cas dans plusieurs universit s, comme celle de Columbia , pr cise-t-il.
S'il n'y a pas assez d'argent pour bien enseigner la fois l'arabe et la langue de Stendhal, je ne vois pas pourquoi Stendhal devrait tre celui qui l'emporte , insiste de son c t John McWhorter.
(Source AFP)