Le jeu vid o suscite la fr n sie parlementaire

2009-03-03 08:09:27

02 mars 2009

now-and-here.1235913064.jpeg Une fillette atteinte de Palmare PlayStation Hidradenitis , une pathologie li e la pratique intensive du jeu vid o. L anecdote, parue sur le site du Monde.fr, tr ne durablement, depuis plusieurs jours, parmi les articles les plus envoy s, m me si de nombreux commentaires oscillent entre d pit, courroux, et cynisme.

Le r cit pourrait faire tristement sourire, s il n tait pas r v lateur d une id ologie bien ancr e, notamment parmi les classes politiques. Car huit d put s UMP ont d pos , jeudi 5 f vrier, un amendement au projet de loi sur la r forme de l h pital.

Pour ces parlementaires, il s agit de faire figurer un message de caract re sanitaire , lorsqu un jeu vid o pr sente un risque en mati re de sant publique en raison de son caract re potentiellement addictif . Une telle initiative rappelle le d p t d un autre amendement fin 2006, par d autres membres de l UMP, afin d interdire purement et simplement certains jeux la vente et la location .

La premi re remarque qu appelle cette nouvelle proposition, est de savoir selon quels crit res les autorit s entendent d terminer le degr d addiction potentiel. Ce qui est galement navrant, c est la profonde m connaissance du dossier, qui affleure du texte l gislatif. Exemple significatif : pour voquer le syst me de recommandation pan-europ en, les auteurs de l amendement voquent une myst rieuse PEGGY (en lieu et place du classement PEGI !)

pegidrogas.1235913083.pngDans une lettre adress e la ministre de la sant , Roselyne Bachelot, le Syndicat national du jeu vid o (SNJV) r pond aux pr jug s qui minent ce texte, d abord en invitant ne pas stigmatiser un moteur de l conomie num rique fran aise . Prenant pour contre-exemple l essor du jeu s rieux, le syndicat souligne aussi que les professionnels du jeu vid o ne nient pas les ph nom nes d utilisation excessive des jeux vid o. Les moyens de pr ventions mis en place dans ce domaine le prouvent sans ambigu t .

pegilenguagex.1235913104.pngYann Leroux, psychologue clinicien et psychanalyste, apporte pour sa part son expertise sur son site Psy et geek. Les jeux vid o ne sont pas une drogue, ils ne sont pas non plus un m dicament. Les bienfaits des jeux s rieux n ont pas t plus prouv s que les m faits du MMO , souligne-t-il.

Concernant les dispositifs de contr les envisag s par les autorit s, M. Leroux exprime galement sa d fiance. Mettre en place un syst me de limitation du temps de jeu n est pas une solution pertinente. D une part parce que tout syst me d interdiction qui n est pas soutenu par les parents sera inefficace. Ensuite, parce que ce qui est structurant, c est l interdit pos sur le d sir. Cet interdit est un d fendu : il d fend les int r ts de l enfant. Un programme ne fera qu emp cher d acc der au jeu vid o. Un emp chement est sans doute quelque chose d ennuyeux; ce n est jamais quelque chose de structurant .

Laurent Checola

Cr dits : Now and here ; D.R.