2010-06-08 08:54:38
LA LOI EST INEFFICACE
Septembre 1991 : pour r duire l chec scolaire, un d cret autorise l assouplissement des horaires dans les coles primaires
Juin 2010 : l efficacit de ce rythme n a pas fait ses preuves ; apr s l avoir progressivement g n ralis , le gouvernement le remet en cause
L efficacit de la semaine de quatre jours n a jamais t tablie. Le dispositif a pourtant t progressivement tendu toute la France depuis 1991. Dix-neuf ans plus tard, son chec est prouv et le ministre de l ducation Luc Chatel encourage finalement le retour la semaine de quatre jours et demi. Avant de relancer une nouvelle r flexion sur les rythmes scolaires l cole.
L ORIGINE DE LA LOI:
Un serpent de mer vieux de 20 ans
L am nagement du temps scolaire est un sujet boomerang depuis les ann es 1980, mais ce n est qu en 1990 qu est introduit un r el assouplissement dans les rythmes scolaires : les inspecteurs d acad mie sont autoris s modifier le calendrier scolaire sous certaines conditions (notamment le respect du volume horaire annuel de 936 heures).
Ainsi d marre la bataille d experts et de politiques autour de la semaine de quatre jours1 l cole primaire qui se jouera coups de d crets contre rapports et durera pr s de vingt ans.
L OBJECTIF :
Perdu de vue
L objectif de base tait simple : mieux prendre en compte le rythme naturel des enfants pour favoriser leur panouissement et leur r ussite scolaire. Mais, les uns apr s les autres, les sp cialistes, les parents d l ves et les lus locaux ont critiqu ce nouvel am nagement.
Une r forme pens e par des adultes pour les adultes , selon Jean-Jacques Hazan, pr sident de la FCPE. Ceux qui risquent d en profiter le plus, ce sont les adultes ( ). Mais surtout pas, mon avis, les enfants rench rit le chronobiologiste Fran ois Testu.
Pendant ce temps, le gouvernement maintient quand m me sa r forme presqu uniquement pour satisfaire les parents qui veulent profiter des week-ends en famille.
LA METHODE :
Exp rimentale
L extension de la semaine de quatre jours tout le territoire s est faite de mani re progressive. Apr s le d cret de 1991 (abrog ), des circulaires sont pass es dans les acad mies et quelques coles ont adopt le rythme. En 1995 puis en 1996, Fran ois Bayrou, ministre de l ducation, a install ce nouvel am nagement dans des sites pilotes et, en 1998, le gouvernement a donn une coh rence aux dizaines de dispositifs d j existants.
Il faudra attendre encore dix ans, pour qu en 2008, la semaine de quatre jours soit g n ralis e dans toutes les coles primaires de France.
L APPLICATION:
Persister dans un mod le inefficace
Dans les faits, ce qui tait une libert accord e aux acad mies a provoqu la disparition de toute politique nationale d am nagement des rythmes l cole. D o l id e d unifier le dispositif en 2008. Ce qui aurait t d autant plus justifi si la r forme avait prouv son efficacit .
Depuis les ann es 1990, les chronobiologistes d noncent l abandon du samedi matin. D apr s eux, la coupure de fin de semaine est trop longue et la reprise plus difficile le lundi matin. En 2001, des scientifiques r unis par l Institut national de la sant et de la recherche m dical crivent qu aucun r sultat ne plaide en faveur d une telle organisation du temps scolaire (rapport en pdf).
Sans compter que les rentr es anticip es s accompagnent d un fort absent isme. Et que le temps lib r n est utilis positivement qu au prix d une organisation familiale ou d une organisation associative qui vitent le d s uvrement, la consommation t l visuelle et informatique exag r e et anarchique , comme le souligne l inspection g n rale de l ducation nationale en f vrier 2000 (pdf).
Mais le 27 septembre 2007, le ministre de l ducation nationale, Xavier Darcos, persiste et signe : d s la rentr e prochaine, partout en France dans les coles primaires, on ne travaillera plus le samedi matin .
Un an plus tard, pour la premi re fois depuis dix-sept ans, les 6,6 millions d l ves de primaire font leur rentr e en m me temps et la semaine de quatre jours est g n ralis e. M me si son efficacit reste toujours prouver.
C est donc sans surprise qu en janvier 2010 un rapport de l Acad mie de m decine met nouveau en cause ce rythme. L enfant est d synchronis les deux premiers jours de la semaine et a des journ es trop charg es. Les experts pr conisent de revenir sur cette exception fran aise.
Finalement, le 19 mars 2010, le ministre de l ducation Luc Chatel crit dans une circulaire que l organisation de la semaine en neuf demi-journ es (en incluant le mercredi matin) est encourag e chaque fois qu elle rencontre l adh sion .