Une p tition pour "d criminaliser" les putes

2009-11-19 11:42:49

Nous vivons dans un pays o , officiellement, nous sommes libres de disposer de

nos corps. Dans la r alit , c est interdit. Les lois qui soi-disant prot gent

les prostitu (e)s ne font que rendre leur vie impossible. Le mois dernier, une

escorte s est fait arr ter. Son seul crime: elle poss dait un site internet.

Maitresse-gilda

Arr tez de criminaliser les travailleur(se)s du sexe ! . Le Strass (Syndicat

du travail sexuel) lance une p tition contre les lois hypocrites notamment

mises en place par Sarkozy. A Toulouse, l'arrestation r cente d'une escorte,

pour racolage sur internet , d montre bien que l tat fran ais peut s vir

comme bon lui semble contre des citoyen(ne)s qui, th oriquement, ont pourtant

le droit d exister. L'article L 225-10-1 de la loi n 2003-239 du 18 mars 2003,

relative la s curit int rieure (LSI, la fameuse loi Sarkozy ) autorise tous

les magistrats punir les femmes v nales et ch tier les gitons. Tous

coupables! De quoi? De trouble l ordre . Si l'on se rapporte la circulaire

d'application de la LSI, dat e du 3 juin 2003, le d lit de racolage public est

pr sent comme un moyen de garantir la tranquillit publique, en d barrassant

les rues de toutes manifestations sexuelles ostentatoires. Mais la

sollicitation des clientes et des clients sur Internet ne s'affiche pas aux

yeux des passants, rappelle le Strass. Elle est confin e aux sites sp cialis s,

qu'on ne consulte pas par accident. On ne voit pas tr s bien, dans ces

conditions, ce qui peut motiver son interdiction, si ce n'est la volont d lib

r e d'emp cher les escorts de travailler.

L galement, dans notre pays, la prostitution est autoris e. Non seulement

autoris e mais fiscalis e. L tat en bon maquereau prend sa dime sur le

labeur des putes: Nous n'avons aucun droit, aucune libert , sauf celle de

payer nos imp ts, explique Ma tresse Gilda, co-pr sidente de l'association Les

Putes. Le pire, c est que nous payons en BNC (b n fices non-commerciaux),

puisque les revenus ne sont pas reconnus comme venant d'un travail. Surtax es,

menac es, harcel es, vilipend es, les putes qui veulent librement exercer leur

m tier ne peuvent le faire que dans la clandestinit . On ne fait pas la diff

rence avec ces v ritables victimes que sont les femmes mises de force sur le

trottoir. Moyennant quoi, on fait tout pour les emp cher de travailler. Le syst

me l gislatif mis en place par le gouvernement les condamne la semi-ill

galit et la honte. L' tat abolit la distinction entre prostitution libre et

forc e car toute forme de prostitution serait contraire la "dignit humaine".

Sur le plan l gislatif, tout est fait pour que les prostitu es ne puissent pas

gagner leur vie dans des conditions d centes de s curit , d hygi ne et de sant

. Premi re interdiction: les prostitu es n ont pas le droit de travailler

plusieurs ni de cr er des lieux associatifs dont elles partageraient les frais.

Deuxi me interdiction: elles n ont pas le droit de s associer avec quelqu un d

autre, qu il s agisse d un protecteur, d une coll gue ou d un compagnon. M me

les webmasters qui font leur site peuvent tre consid r s comme des prox n tes.

Un jeune informaticien au ch mage r cemment t condamn pour avoir r alis

les sites web de quelques escortes, pour des sommes relativement modiques,

d'ailleurs, souligne Ma tresse Gilda. a relevait plut t du coup de main! .

M me les journalistes qui parlent d une prostitu e peuvent tre condamn s pour

prox n tisme (dans la mesure o ils gagnent leur vie en servant d interm

diaire entre la prostitu e et le client). Toutes les personnes qui aident une

prostitu e exercer son m tier -y compris ceux qui les logent- peuvent tre

inculp s. En effet, le code p nal d finit l'aide, l'assistance et la

protection de la prostitution d'autrui comme du prox n tisme si on pousse ce

raisonnement jusqu' l'absurde, les fournisseurs d'acc s internet ou au t l

phone sont aussi des prox n tes .

Troisi me interdiction: les prostitu es n ont pas le droit de se pr senter

comme telles aux clients potentiels. D fense de tapiner: le racolage actif

est interdit. Le racolage passif galement. Les putes ne peuvent donc pas non

plus faire passivement le pied de grue. M me silencieuses, m me en manteau

long, leur pr sence visuelle est consid r e comme un d lit. Dans ces

conditions, comment survivre?

Parole de gendarme (entendu r cemment): En France, tout est interdit . Les

textes de loi sont volontairement flous. Les autorit s peuvent se prot ger

derri re ces articles pour brimer qui ils veulent, sous des pr textes divers. C

est un chantage permanent dont les putes sont les premi res victimes. Il y en

a qu on laisse exercer leur m tier, en tol rant leur pr sence dans certaines

zones urbaines d limit es. Mais il faut qu elles soient propri taires de la

chambre o elles emm nent le client. Car la loi punit de 10 ans d

emprisonnement le fait de vendre ou de tenir la disposition d'une ou de

plusieurs personnes des locaux ou emplacements, en sachant qu'elles s'y

livreront la prostitution . Sous pr texte qu ils courent un risque norme,

beaucoup de propri taires (ou des tenanciers d'h tels) en profitent pour faire

payer des loyers exorbitants. Les prostitu es sont litt ralement exploit es. Et

celles qui ne parviennent pas r unir suffisamment d argent pour exercer en

chambre sont forc es de travailler la sauvette, dans la voiture du client ou

dans un buisson, ce qui multiplie les dangers. Celles qui travaillent comme

escorte sur internet sont soumises aux m mes chantages: elles doivent faire

leur site elles-m me ou bien raquer un maximum. Et elles tremblent.

Il nous est interdit de faire la promotion de notre prostitution (petites

annonces, stickers ou affiche par exemple) alors que chaque soir la t l

diffuse des dizaines de pubs pour des r seaux de cul sur mobile genre "tu veux

un plan cul sans prise de t te avec une cochonne de ta ville, envoie Q par sms

au X6969" (le texte est exact, vu 21h45 sur TMC) raconte Ma tresse Gilda. Le

syst me est vraiment absurde. C est un syst me bas sur l injustice. De temps

autre, pour une raison qui nous chappe, quelques prostitu es se font arr ter

et servent d exemple Le r gne de l arbitraire? Il y a peut- tre moyen de

changer tout a. Signez des p titions. Faites entendre votre voix. Et si vous

tes contre la prostitution, faites en sorte que ceux et celles qui veulent s en

sortir puissent le faire plus facilement: plus les prostitu (e)s auront droit

une reconnaissance l gale, plus il leur sera facile de refaire leur vie. Les

assigner au statut de victimes ou d inadapt es sociales ne fait qu aggraver

leur sort.

CE QUE DIT LA LOI

Article 225-5. Modifi par la Loi 2003-239 2003-03-18 art. 50 1 JORF 19 mars

2003 (la fameuse LSI de Sarkozy) :

Le prox n tisme est le fait, par quiconque, de quelque mani re que ce soit :

1/ D'aider, d'assister ou de prot ger la prostitution d'autrui ;

2/ De tirer profit de la prostitution d'autrui, d'en partager les produits ou

de recevoir des subsides d'une personne se livrant habituellement la

prostitution ;

3/ D'embaucher, d'entra ner ou de d tourner une personne en vue de la

prostitution ou d'exercer sur elle une pression pour qu'elle se prostitue ou

continue le faire.

Le prox n tisme est puni de sept ans d'emprisonnement et de 150.000 euros

d'amende.

Est assimil au prox n tisme et puni des peines pr vues par l'article 225-5 le

fait, par quiconque, de quelque mani re que ce soit :

1/ De faire office d'interm diaire entre deux personnes dont l'une se livre

la prostitution et l'autre exploite ou r mun re la prostitution d'autrui ;

2/ De faciliter un prox n te la justification de ressources fictives ;

3/ De ne pouvoir justifier de ressources correspondant son train de vie tout

en vivant avec une personne qui se livre habituellement la prostitution ou

tout en tant en relations habituelles avec une ou plusieurs personnes se

livrant la prostitution ;

4/ D'entraver l'action de pr vention, de contr le, d'assistance ou de r

ducation entreprise par les organismes qualifi s l' gard de personnes en

danger de prostitution ou se livrant la prostitution.

Est puni de dix ans d'emprisonnement et de 750.000 euros d'amende le fait, par

quiconque, agissant directement ou par personne interpos e:

1/ De d tenir, g rer, exploiter, diriger, faire fonctionner, financer ou

contribuer financer un tablissement de prostitution ;

2/ D tenant, g rant, exploitant, dirigeant, faisant fonctionner, finan ant ou

contribuant financer un tablissement quelconque ouvert au public ou utilis

par le public, d'accepter ou de tol rer habituellement qu'une ou plusieurs

personnes se livrent la prostitution l'int rieur de l' tablissement ou de

ses annexes ou y recherchent des clients en vue de la prostitution ;

3/ De vendre ou de tenir la disposition d'une ou de plusieurs personnes des

locaux ou emplacements non utilis s par le public, en sachant qu'elles s'y

livreront la prostitution ;

4/ De vendre, de louer ou de tenir la disposition, de quelque mani re que ce

soit, d'une ou plusieurs personnes, des v hicules de toute nature en sachant

qu'elles s'y livreront la prostitution. (Article 225-10)

Le fait, par tout moyen, y compris par une attitude m me passive, de proc der

publiquement au racolage d'autrui en vue de l'inciter des relations sexuelles

en change d'une r mun ration ou d'une promesse de r mun ration est puni de

deux mois d'emprisonnement et de 3 750 Euros d'amende. (Article 225-10-1)

Bonjour,

Je m'appelle Yoko, je suis japonaise et j'ai justement v cu une exp rience d'un

jour en tant que prositu e Belleville. J' cris un livre sur la sexualit

europ enne et la compare la sexualit japonaise...mais raconte tout aussi

dans un blog que je viens d'ouvrir. Je ne savais pas que la prostitution tait

interdite en france..J'aurais eu l'air maline si j'avais t arr t e...