Revers fran ais

2009-12-29 07:11:14

LE MONDE | 28.12.09 | 13h52 Mis jour le 28.12.09 | 13h52

Coup sur coup, l'industrie fran aise vient de subir deux revers de taille. Le

premier est vrai dire ancien, mais s'est concr tis ce week-end. C'est

l'allemand Siemens que la Chine a confi la ma trise de son train grande

vitesse, qui circule d sormais entre Canton et Wuhan, la ligne ferroviaire la

plus rapide (350 km/h) et la plus longue au monde (1 068 km). Ceux qui

continuent d'associer grande vitesse et technologie fran aise vont devoir se

faire une raison.

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La m me analyse vaut pour le nucl aire civil. Le choix d'Abou Dhabi de retenir

un consortium cor en pour construire une premi re tranche de quatre centrales

nucl aires plut t que le consortium fran ais constitu d'Areva, Suez, Total et

EDF est galement un revers majeur pour l'industrie fran aise. Officiellement,

l' mirat a retenu le projet le moins cher. Ce serait une premi re dans ce pays

richissime. Tout porte croire que les retards pris par l'EPR en Finlande et

les critiques mises sur la s curit de ce type de r acteur par les autorit s

de surveillance finlandaise, britannique et fran aise ont sans doute d jouer

un r le non n gligeable dans le choix des Emirats.

La s rie noire ne s'arr te pas l . Dans quelques jours, la Commission europ

enne doit annoncer le nom de l'industriel retenu pour la fabrication des

vingt-deux satellites du programme Galileo, destin cr er un syst me GPS

europ en. Selon toute logique, EADS tait favori. Pourtant, si l'on en croit

des rumeurs r currentes, un industriel allemand, OHB, lui serait pr f r pour

quatorze des vingt-deux satellites.

On peut ajouter cela les d boires de France T l com, qui ne retrouvera de

toute fa on plus jamais le r le qui a t le sien dans les ann es 1970-1980, et

le d clin, apparemment sans fin, d'Alcatel, m me mari l'am ricain Lucent. De

quelque c t que l'on se tourne : nucl aire, t l coms, TGV, espace..., les

piliers de ce qui a fait le succ s industriel de la France se fissurent ou ont

perdu l'avance technologique qui faisait auparavant leur force.

Il n'y a pas de scandale cela. Aucune rente n'est ternelle. M me Microsoft

et General Motors l'apprennent leurs d pens. Les optimistes feront valoir que

le grand emprunt de Nicolas Sarkozy ou son volontarisme industriel permettront

peut- tre la France de rebondir. Les pessimistes remarqueront que, face une

concurrence de plus en plus f roce, mondialisation oblige, l' quipe France

semble d cid ment avoir bien du mal renouveler ses lites et produire les

champions industriels de demain.