2009-08-13 05:42:36
2001 au deuxi me rang des ann es les plus chaudes
L ann e 2001 sera sans doute la deuxi me ann e la plus chaude depuis qu il
existe des relev s. La temp rature moyenne la surface du globe devrait d
passer de 0,42 C la normale calcul e pour la p riode 1961-1990. A ce jour, l
ann e la plus chaude depuis 1860 a t 1998, d apr s les relev s des Membres de
l Organisation m t orologique mondiale (OMM). Neuf des dix ann es les plus
chaudes sont toutes post rieures 1990, et englobent les ann es 1999 et 2000
malgr l influence du ph nom ne La Ni a qui a normalement pour effet de
refroidir le climat dans le Pacifique tropical et qui a limit respectivement
0,29 et 0,26 C l cart de la temp rature moyenne du globe par rapport la
normale. Lorsque les effets de La Ni a se sont dissip s, les temp ratures de
surface de la mer ont nouveau augment en 2001 dans le centre et l est du
Pacifique quatorial, ce qui a contribu pousser vers le haut la temp rature
moyenne en surface.
Cette situation s inscrit dans le cadre d une tendance au r chauffement qui s
est traduite, durant le si cle coul , par une hausse de plus de 0,6 C. Cette
volution n a toutefois pas t r guli re : en effet, depuis 1976, la temp
rature moyenne la surface du globe a progress un rythme environ trois fois
plus rapide que celui qui a t calcul sur un si cle (voir la figure 1). L ann
e 2001 sera la vingt-troisi me ann e cons cutive o la temp rature moyenne
la surface du globe aura d pass la normale pour la p riode 1961-1990.
Configuration r gionale des temp ratures et des pr cipitations
En 2001, les temp ratures moyennes ont t sup rieures la normale sur une
grande partie du globe, tout en tant inf rieures la normale dans des r gions
tendues du Pacifique Nord et du Pacifique tropical. Au Japon, elles devraient
tre sup rieures la normale pour la cinqui me ann e cons cutive mais inf
rieures celles des trois ann es pr c dentes. En Norv ge, la moyenne annuelle
sera sans doute de 0,3 0,5 C sup rieure la moyenne tablie pour 1961-1990,
mais on sera loin de l anomalie positive de 1,5 C que ce pays a connue en 2000.
Aux Etats-Unis d'Am rique, la moyenne annuelle devrait tre peu pr s la m me
qu en 2000, qui tait la treizi me ann e la plus chaude depuis le d but des
relev s, en 1895, tandis qu en Australie, elle sera sans doute inf rieure ou
gale la normale pour la troisi me ann e cons cutive. Le Canada a connu tout
au long de l ann e 2001 des temp ratures anormalement lev es : cela fait
maintenant 18 saisons cons cutives que les temp ratures sont sup rieures la
moyenne dans ce pays. Dans le centre de l Angleterre, le mois d octobre a t
le plus chaud qu ait connu cette r gion en 343 ans de relev s. Au Danemark et
en Allemagne, octobre a galement battu tous les records de chaleur depuis le d
but des relev s, la fin du dix-neuvi me si cle, l anomalie positive
atteignant 4 C dans ce dernier pays. En revanche, l hiver 2000-2001 a t
particuli rement rigoureux en Russie (voir la figure 2). Pendant une p riode de
15 jours, au d but de l ann e 2001, des minima proches de 60 C ont t relev s
dans le centre et le sud de la Sib rie, et plus de 100 personnes sont mortes d
hypothermie dans la seule r gion de Moscou durant la longue saison d hiver. Un
froid extr me a galement s vi en janvier dans le nord de l Inde, causant la
mort de plus 130 personnes. En Bolivie, la fin du mois de juin, des chutes de
neige, combin es de basses temp ratures, se sont abattues sur une grande
partie de cette nation andine et ont caus la mort de plusieurs personnes dans
des villes comme La Paz, El Alto et Tarija. En Su de, des records de froid ont
t galement enregistr s dans certaines r gions en 2001 bien que l hiver ait
t plus doux que la moyenne l chelle du pays.
Une grande partie de l Angleterre et du Pays de Galles a connu durant les trois
premiers mois de l ann e des pluies sup rieures la moyenne : la p riode de 24
mois qui s est achev e en mars 2001 a t la plus arros e qu aient connue l
Angleterre et le Pays de Galles depuis le d but des relev s, il y a 236 ans.
Dans le nord, l ouest et le centre de l Australie, les hauteurs de pluie ont t
nettement sup rieures la normale en 2001, confirmant la tendance des quatre
derni res ann es. C est ainsi qu au mois de janvier, en l espace de quatre
jours, Alice Springs a re u 240 mm de pr cipitations, soit peine 45 mm de
moins que la moyenne annuelle. En revanche, les pr cipitations ont t inf
rieures la normale dans le sud-ouest du continent et dans une grande partie
de l Australie orientale. Par exemple, Perth, dans le sud-ouest, n a enregistr
que 98 mm de pr cipitations entre septembre 2000 et avril 2001, soit 37% de la
normale, cette valeur tant la plus faible qui ait t jamais enregistr e pour
cette p riode de l ann e en 124 ans de relev s. En Zambie, la saison des pluies
2000-2001 (octobre-mars) a t beaucoup plus humide que la normale dans le nord
du pays tandis que la s cheresse a persist dans le sud. En Inde, les pr
cipitations hivernales des mois de janvier et de f vrier n ont repr sent que
le tiers (34%) des valeurs normales : durant le si cle coul , le pays n avait
connu qu une seule fois des valeurs encore plus basses. Les pluies de la
mousson d t (juin septembre) ont t elles aussi inf rieures la normale
(repr sentant 92% de la moyenne), ce qui a aggrav les p nuries d eau qui s
vissaient d j dans des r gions comme le Madhya Pradesh occidental.
Ouragans, typhons et inondations
En 2001, quinze ouragans et temp tes tropicales ayant re u un nom, soit cinq de
plus que la moyenne, se sont d cha n s dans le bassin de l Atlantique Nord.
Neuf temp tes ont atteint la force d un ouragan dont quatre d une grande
violence (cat gorie 3 ou sup rieure, vents > 179 kilom tres par heure). La
recrudescence de l activit cyclonique qui s est amorc e en 1995 s est donc
poursuivie en 2001. En juin, la temp te tropicale Allison d placement lent a
d vers plus de 750 mm de pluie en plusieurs endroits du sud-est du Texas.
Comme elle s est d plac e lentement et qu elle a travers l est et le sud des
Etats-Unis d'Am rique, elle a provoqu les plus vastes inondations qui aient
jamais t associ es une temp te tropicale. Quant l ouragan Michelle, qui n
tait au d but qu une d pression tropicale, il a engendr de fortes pluies qui
ont provoqu des inondations et entra n la mort de dix personnes au Nicaragua
et au Honduras. Puisant sa force dans les Cara bes, Michelle a mis mal la r
colte de caf de la Jama que avant de s abattre sur Cuba au d but du mois de
novembre. C est l ouragan le plus violent qui ait atteint Cuba depuis 1952, d
vastant les les c ti res du pays avec la force d une temp te de cat gorie 4 et
faisant au moins 5 morts dans le pays.
Dans le Pacifique occidental, le typhon Chebi a touch terre dans la province
de Fujian, en Chine m ridionale : caract ris par des vents soutenus d une
vitesse maximale proche de 160 kilom tres par heure (km/h), Chebi a caus la
mort d au moins 79 personnes. Quant aux typhons Durian et Utor, ils ont touch
terre une semaine d intervalle, faisant de nombreuses victimes et provoquant
d importants d g ts mat riels aux Philippines et en Chine m ridionale bien qu
tant class s dans la cat gorie 1 (vents compris entre 119 et 153 km/h). Depuis
le d but de l ann e, 28 typhons et temp tes tropicales se sont form s dans le
bassin du Pacifique Nord-Ouest, soit un de plus que la moyenne calcul e sur la
p riode 1970-1995.
Au d but de 2001, de fortes pluies se sont abattues sur le Mozambique et la
Zambie, d truisant les cultures et faisant 200 victimes et des centaines de
sans-abri. Au d but du mois de f vrier, Java, dans l ouest de l Indon sie,
des pluies torrentielles ont provoqu des inondations et des glissements de
terrain qui ont sem la mort et la destruction dans au moins 19 districts et
auraient d truit plus de 20 000 foyers et des milliers d hectares de rizi res.
En France, en l espace de six mois (octobre 2000 mars 2001), il est tomb sur
la Bretagne des quantit s d eau d passant de 20 40% la moyenne annuelle par
endroits et, si l on prend en consid ration l ensemble de la saison hivernale,
de nombreux records de pr cipitations ont t battus, notamment Rennes (721
mm) et Brest (1260 mm). Au mois de mars, en Hongrie et dans d autres r gions
de l Europe orientale, des inondations de grande ampleur se sont produites pour
la troisi me ann e cons cutive. Gonfl e par les pluies, la Tisza a atteint la
cote de 7,60 m tres au village de Zahony, en Hongrie, soit son plus haut niveau
depuis 100 ans. Le pr c dent record remonte en effet 1888.
En Sib rie, apr s un hiver rigoureux, la pluie et la rapide fonte des neiges
ont entra n au printemps de vastes inondations s tendant de la cha ne de l
Oural l Extr me-Orient russe. En mai, des temp ratures sup rieures de 2 5 C
la normale ont acc l r la fonte des neiges et de nombreux cours d eau encore
pris par les glaces sont sortis de leur lit, faisant plus de 300 000 sinistr s
et sans-abri dans la r publique sib rienne de Yakoutie, dont 14 000 dans la
seule ville de Lensk. Des inondations se sont galement produites au printemps
dans le nord du Midwest, aux Etats-Unis d'Am rique, cause de la rapide fonte
des neiges et des fortes pluies engendr es par une s rie d orages. Le
Mississippi a t ferm la navigation sur un tron on de 640 km et l tat d
urgence a t d clar dans de nombreuses r gions.
Les pires inondations qu ait connues la Pologne depuis 1997 se sont produites
en juillet, lorsque la Vistule, gonfl e par deux semaines de pluies abondantes
est entr e en crue, entra nant l vacuation de 140 000 personnes des villes et
villages du sud et du sud-ouest du pays et faisant au moins 52 victimes en
Pologne et 39 en R publique tch que. A Vinh, au Viet Nam, 685 mm de pluie sont
tomb s en une seule semaine la fin du mois d octobre, venant aggraver les
inondations qui ont fait au moins plusieurs centaines de victimes entre ao t et
octobre dans la r gion du delta du M kong, et ce alors que le Viet Nam avait t
frapp l ann e pr c dente par les pires inondations de son histoire. Les pr
cipitations ont t galement sup rieures la normale durant trois mois cons
cutifs (d ao t octobre) en Argentine et dans les r gions uruguayennes
adjacentes, provoquant des inondations dans la r gion argentine de la Pampa o
plus de 3,2 millions d hectares de terres agricoles ont t noy s sous les
eaux. A Buenos Aires, la hauteur de pluie a atteint presque 250 mm en octobre,
soit plus du double de la valeur normale pour ce mois. Dans le nord de l Iran,
les provinces du Golestan et du Khorassan ont t frapp es en ao t par des
inondations d vastatrices qui ont t provoqu es par un seul orage et ont fait
au moins 183 victimes. En Afrique de l Ouest, les fortes pluies de septembre
ont provoqu les pires inondations de ces dix derni res ann es le long du
Niger, en Guin e. Pr s de 70 000 personnes ont t touch es par la crue du
fleuve, qui a noy 17 000 hectares de terres agricoles. Des milliers de maisons
ont t par ailleurs endommag es ou d truites au Tchad le long du Logone, du
Chari et du Batha. Enfin, au mois de novembre, l Alg rie a connu les pires
inondations depuis pr s de 40 ans, qui ont tu des centaines de personnes
Alger, la capitale. Plus de 100 mm de pluie sont tomb s en quelques heures,
soit plus de la moyenne mensuelle pour cette ville.
La s cheresse frappe de nombreuses r gions
Dans le centre et le sud de l Asie, la s cheresse d vastatrice qui a d but en
1998 s est poursuivie en 2001, touchant une vaste r gion centr e sur l Iran, l
Afghanistan et le Pakistan. Depuis l hiver 1998-1999, les pr cipitations
enregistr es durant la saison humide (novembre-avril) ont repr sent moins de
55% de la normale. Ce d ficit pluviom trique a beaucoup fragilis les r serves
d eau douce ainsi que l agriculture, touchant directement plus de 60 millions
de personnes. Des vagues de chaleur extr me ont galement s vi dans la m me r
gion, faisant de nombreuses victimes au Pakistan o la temp rature a fr l les
50 C au d but du mois de mai dans certaines provinces. Certains indices donnent
penser que cette s cheresse est due aux effets combin s d un pisode La Ni a
persistant et de temp ratures de surface de la mer anormalement lev es dans le
Pacifique occidental et l est de l oc an Indien.
La s cheresse a galement persist au Kenya et dans les pays voisins de la r
gion de la Corne de l Afrique bien que certains endroits aient connu le mois de
janvier le plus humide des 40 derni res ann es. Les pr cipitations li es la
grande saison des pluies (mars-mai) ont t nettement inf rieures la normale,
et dans certaines r gions du nord-est du Kenya le mois de mai n avait jamais t
aussi sec depuis 1961. Quant aux pr cipitations li es la petite saison des
pluies, qui d bute habituellement en octobre, elles ne sont apparues qu en
novembre, essentiellement sous forme de courts pisodes de pluies tr s in
galement r parties, ce qui a aggrav la situation dans laquelle se trouvent
certaines r gions o les effets de la s cheresse qui s vit depuis la fin de
1998 se r percutent sur l conomie et la soci t .
Une s cheresse prononc e a persist dans la majeure partie du Br sil durant l
t (d cembre-f vrier) et l automne (mars-mai) australs. Bien que la situation
ait commenc s am liorer au mois de novembre, le faible niveau des eaux a
continu de poser des probl mes aux centrales hydro lectriques qui desservent
certaines des r gions les plus dens ment peupl es du pays. Une grave s cheresse
et des p nuries d eau ont t galement signal es durant le premier semestre
dans le nord de la Chine, dans la p ninsule cor enne et au Japon. Une bonne
partie du territoire japonais a enregistr en avril des pr cipitations inf
rieures de plus de 60% la moyenne tablie pour la p riode 1971-2000.
Dans l ouest des Etats-Unis d'Am rique, le d ficit des pr cipitations
hivernales a aggrav la s cheresse qui s vissait d j dans bon nombre de r
gions, qui sont aujourd hui confront es des p nuries d eau et d nergie. La
hauteur totale des pr cipitations relev es entre novembre 2000 et f vrier 2001
dans la r gion du nord-ouest des Etats-Unis d'Am rique qui borde le Pacifique
vient au second rang des pr cipitations les plus faibles enregistr es pour
cette p riode de l ann e. La situation a commenc s am liorer la fin du
mois de novembre et au d but du mois de d cembre 2001, lorsque les premi res
temp tes hivernales ont recouvert la r gion d une couche de neige repr sentant
par endroits pr s du quart de la hauteur maximale moyenne relev e en fin de
saison. Tout le Canada, de l Atlantique au Pacifique, a t galement touch
par la s cheresse. Ainsi, Montr al a connu 35 jours d affil e o les pr
cipitations n ont pas d pass 1 mm, ce qui constitue un nouveau record, et dans
de nombreuses provinces m ridionales, la saison v g tative n avait jamais t
aussi peu arros e depuis 34 ans. Enfin, la ville de Saskatoon a connu son ann e
la plus s che en un si cle de relev s.
Sources d'information
Les informations pr liminaires dont on dispose pour 2001 reposent sur les
observations effectu es jusqu' fin novembre par un r seau de stations m t
orologiques terrestres, de navires et de bou es. Les donn es sont recueillies
et diffus es en permanence par les Services m t orologiques et hydrologiques
nationaux des pays Membres de l'OMM.
Il convient de noter que, conform ment la pratique tablie, les analyses de
la temp rature l' chelle du globe sont r alis es par l'OMM partir d'un jeu
de donn es du Centre Hadley du Service m t orologique national du Royaume-Uni
et de la Section de recherche sur le climat de l'Universit d'East Anglia
(Royaume-Uni). Autre source d'information autoris e: l'Administration am
ricaine pour les oc ans et l'atmosph re (NOAA), relevant du Minist re du
Commerce des Etats-Unis d'Am rique, qui d tient un jeu de donn es sur la temp
rature la surface du globe. Les r sultats fournis par ces deux jeux de donn
es sont comparables, et il en ressort que 2001 devrait tre la deuxi me ann e
la plus chaude en moyenne mondiale.
On trouvera des informations plus d taill es dans la d claration annuelle de l
OMM sur l tat du climat mondial, qui para tra fin mars 2002.
(Le pr sent communiqu est publi en collaboration avec le Royaume-Uni (Centre
Hadley du Service m t orologique national et Section de recherche sur le climat
de l Universit d East Anglia) et les Etats-Unis d Am rique (Centre national de
donn es climatologiques d Asheville, Centre de pr vision climatique de
Washington, Universit d Alabama (Huntsville) et Institut international de
recherche de New York). Ont galement collabor l Allemagne, l Australie, le Br
sil, le Canada, la Chine, la F d ration de Russie, la France, l Inde, l Iran,
la Jama que, le Japon, Maurice, la Nouvelle-Z lande, la Norv ge et la Su de,
ainsi que le Centre de suivi de la s cheresse du Kenya).
Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser :
Mme. Mo Lagarde
Bureau de l'information et des relations publiques
Organisation m t orologique mondiale (OMM)
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Suisse
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