LEMONDE.FR | 24.11.10 | 17h30 Mis jour le 24.11.10 | 18h21
Qui obtiendra la mainmise sur votre porte-monnaie mobile ? Op rateurs, g ants
du Web et start-up rivalisent pour rendre incontournable leur mode de paiement
depuis un terminal nomade. Si la premi re phase dans la bataille des
smartphones a t celle des applications, la seconde pourrait tre celle des
syst mes de paiement.
L'enjeu est de taille. Comme le montre l' tude Mobile Payments 2010 (fichier
PDF), les pr visions doivent tre prudentes, mais pourraient se chiffrer en
milliards d'euros. "De nombreuses initiatives de paiement mobile demeurent un
stade exp rimental", rappelle l' tude, mais sont largement d mocratis es en Cor
e du Sud ou au Japon, mais aussi en Australie, aux Philippines et au Kenya.
Aux Etats-Unis, les op rateurs, en premi re ligne, tentent d j d'imposer une
nouvelle norme, la technologie sans contact NFC (Near Field Communication),
pour transformer les smartphones en substitut de carte de cr dit. Trois grands
op rateurs de t l phonie mobile, Verizon Wireless, AT&T et T-Mobile, viennent
de cr er une co-entreprise qui devrait faciliter l'expansion des syst mes de
paiement sur t l phone portable.
La co-entreprise, baptis e Isis, sera "un r seau national de commerce sur
portable visant transformer la fa on dont les gens font leurs courses, paient
et conomisent", selon un communiqu des op rateurs. A la mi-novembre, Eric
Schmidt, le PDG de Google, a pr sent un mod le de smartphone, sans toutefois
en pr ciser la marque, int grant une puce compatible NFC. Nokia, leader mondial
de la t l phonie mobile, et le fabricant canadien du BlackBerry, Research in
Motion, sont aussi int ress s par cette technologie.
Mais apr s s' tre impos s sur le Web, les leaders du paiement en ligne, comme
PayPal, tentent aussi de trouver de nouveaux relais de croissance sur les
appareils mobiles. Le service, propri t d'eBay, revendique 90 millions
d'utilisateurs et un chiffre d'affaires au troisi me trimestre de 838 millions
de dollars (597 millions d'euros). PayPal a mis disposition des d veloppeurs
un outil permettant d'int grer dans leurs applications sa solution de paiement.
Selon les chiffres de l'entreprise, ce type de service, inclus dans 1 000
applications mobiles, correspond un volume de transactions d'un milliard de
dollars (747 millions d'euros) en 2010.
DES START-UP AGRESSIVES
De jeunes pousses, comme Obopay et Zong, qui proposent aux utilisateurs de
smartphones de payer directement depuis leur appareil, essaient aussi de gagner
des parts de march . D'autres petites entreprises, comme Boku, qui a pour
l'heure re u 38 millions de dollars (28,4 millions d'euros) d'investissements,
susciteraient m me les convoitises de g ants comme Apple et Google, selon
Techcrunch. D'apr s les sources du site sp cialis s, les pr tendants devraient
d bourser au moins 250 millions de dollars (187 millions d'euros) pour racheter
la start-up, qui a su nouer de nombreux partenariats avec les op rateurs am
ricains.
Face ces nombreux concurrents, les fournisseurs de cartes de cr dit optent
pour une strat gie offensive, fournissant, comme PayPal, une plate-forme de d
veloppement pour int grer leurs services. L'an pass , "Visa, MasterCard et
American Express ont d pens environ 3 milliards de dollars pour acheter des
syst mes de paiement en ligne", souligne aussi le magazine Businessweek. Au
mois d'ao t, MasterCard a notamment d pens plus de 400 millions d'euros pour
acqu rir le britannique DataCash.
Laurent Checola