Pourquoi apprendre la langue d'une petit pays europ en en d clin se demande un
ditorialiste tandis qu'une universit am ricaine r duit les cr dits de son d
partement de fran ais.
Un ditorialiste qui se d cha ne, des diplomates qui interviennent, des forums
venir: l'annonce de la r duction prochaine du d partement de langues trang
res et notamment de fran ais d'une universit publique am ricaine suscite des
remous chez les linguistes.
Parmi 6.000 langues existantes, pourquoi serait-il si important d'apprendre
celle qui est parl e dans un petit pays europ en l'influence en d clin
constant? : la phrase qui jette de l'huile sur le feu est sign e d'un minent
ditorialiste, licenci es lettres fran aises, John McWhorter (lire son dito
ici).
Son article, publi dans le bimensuel de centre gauche The New Republic , est
paru quelques semaines apr s que SUNY-Albany, l'universit publique de la
capitale de l'Etat de New York, eut annonc que les coupes budg taires
l'amenaient r duire la taille des d partements de langues trang res, et
notamment de fran ais, d'italien et de russe.
Pour M. McWhorter, Nietzsche et Balzac peuvent tre lus en traduction
anglaise, et le monde ne s'arr te pas l'Europe .
En p riode de coupes sombres dans les subventions publiques, SUNY est loin d'
tre le seul tablissement universitaire qui envisage de r duire l'enseignement
des langues trang res, quitte favoriser l'apprentissage de langues plus en
phase avec la mondialisation, notamment le chinois ou l'arabe.
Du c t de la francophonie, on est inquiet. Il est vrai que si le seul but est
de faire des affaires, le fran ais n'est peut- tre pas la langue du business,
mais une langue n'est pas faite que pour servir , dit Marie-Monique Steckel, pr
sidente du French Institute-Alliance Fran aise (FIAF).
Nous avons 6.000 l ves inscrits et le nombre ne diminue pas , ajoute-t-elle.
A la Maison fran aise de la prestigieuse universit Columbia New York, une
conf rence est pr vue en avril, sur le th me Pourquoi la langue fran aise
compte .
La conf rence permettra des personnalit s am ricaines du monde de la
culture, de l' ducation, de l'art, des m dias, des affaires, ou de la
diplomatie, pour qui l'apprentissage du fran ais a t capital, d'exprimer leur
point de vue , explique la directrice de la Maison fran aise, Shanny Peer.
Selon les chiffres de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF),
le fran ais est la langue maternelle ou la premi re langue trang re de pr s de
200 millions de personnes dans 54 pays.
Langue officielle de 14 pays, elle est une des langues officielles de l'ONU, de
l'Otan, du Comit Olympique International, de la Croix Rouge, ou de l'Union
Postale Universelle.
Nouveau conseiller culturel de l'Ambassade de France, Antonin Baudry est repr
sentant permanent des universit s fran aises aux Etats-Unis. Tr s concern par
l'enseignement du fran ais, il est en contact avec une centaine d'universit s
am ricaines.
Il s'est rendu il y a quelques jours Suny Albany pour rencontrer les
responsables de l'Universit et essayer de trouver une alternative la
fermeture du d partement de fran ais. La d cision des autorit s est toujours
attendue.
Aujourd'hui les universit s donnent la priorit l'internationalisation, on
ne peut pas tourner le dos au monde , dit le diplomate.
Plus d'un million d'Am ricains apprennent le fran ais, et la demande est sup
rieure l'offre. La preuve, c'est le succ s des programmes bilingues r cemment
mis en place dans des dizaines d' coles am ricaines, qui font salle comble et
touchent d j 15.000 l ves , souligne-t-il.
Pour lui, une des solutions consisterait ce que, dans les universit s am
ricaines, chaque professeur de fran ais enseigne dans un deuxi me d partement.
C'est d j le cas dans plusieurs universit s, comme celle de Columbia , pr
cise-t-il.
S'il n'y a pas assez d'argent pour bien enseigner la fois l'arabe et la
langue de Stendhal, je ne vois pas pourquoi Stendhal devrait tre celui qui
l'emporte , insiste de son c t John McWhorter.
(Source AFP)