Free l assault de la citadelle assi g e

a y est, c est fait. Les gitans ont gar leur caravane sur la pelouse du ch

teau. Dans le r le du manouche, Xavier Niel, le fondateur de Free (et

actionnaire titre personnel du Monde), qui a lanc , mardi 10 janvier, son

offre de t l phonie mobile. Dans celui du ch telain, Martin Bouygues, qui avait

l ch cette phrase malheureuse propos de l arriv e d un quatri me op rateur:

Je n ai pas l intention de laisser les romanichels venir sur les pelouses de

mon ch teau.

Bouygues a la m moire un peu courte. Car ses lettres de noblesse ont t

acquises de fra che date. C tait en 1996. On ne parlait pas encore de mobile,

mais de radiot l phone, les communications taient factur es la minute et

Orange s appelait Itineris. Une autre poque, o Bouygues, en instaurant un

forfait, jouait les trublions d un march , qui concernait peine 2% de la

population fran aise. Le troisi me larron a mis six ans avant de gagner de l

argent. Puis il s est embourgeois en partageant des int r ts bien compris avec

France T l com et SFR.

Quinze ans plus tard, l assi geur est devenu assi g , sous la menace d un Free

bien d cid remuer le cocotier de la t l phonie mobile, qui en avait bien

besoin. Avec un forfait tout illimit 19,99 euros, Xavier Niel a tenu ses

promesses de diviser par deux la facture de mobile des Fran ais. Avec ce

curieux m lange de Michel-Edouard Leclerc, pour le c t consum riste, et de

Steve Jobs, pour le c t rupture et innovation, le fondateur de Free a d j

fait bouger les lignes.

Dans une f brilit d fensive, les trois op rateurs, en lan ant sur le tard des

offres bas co t, pensaient avoir mis en place les herses suffisantes pour

repousser l assaillant. Ils devront, sans doute, encore faire un petit effort.

En fait, Free joue sur du velours. Certes, le march fran ais est proche de la

saturation, mais le quatri me op rateur n a pas supporter les m mes co ts de

r seau qu ont eu financer ses concurrents.

Ensuite, entre les 30% 40% de marges qui sont actuellement d gag es sur ce

march et z ro, il existe un juste milieu, qui laisse de la place pour le mod

le conomique de Free. Celui-ci est bas sur un marketing minimaliste et n a

pas entretenir un co teux r seau de boutiques. Les limites de la martingale?

Le service client, qui avait p ch au lancement de la Freebox. Xavier Niel doit

d montrer que, de ce point de vue, il a tout compris pour que le big bang

soit complet.