Réflexion sur l'utilisation du vocable digital et numérique

Digital viens de la novlangue marketing, emprunt à l'anglais "digital" voulant dire nombre

Numérique existait avant, numéro => nombre

Mon paradoxe linguistique, sociale et informatique

Linguistique :

Je suis plutôt de l'école qui dit que l'usage l'emporte sur la norme : c'est à la norme d'évoluer dans le sens de l'usage et non l'usage de ce plier à la norme.

Vidéo de liguisticae sur la socioliguistique parle de cette problématique : usage contre norme

Socialement :

Je suis très progressiste, peu conservateur, ma pire angoisse en vieillissant est de devenir un vieux reac boomer, à rejeter la jeunesse en ne la comprenant pas. Malheureusement ça risque d'arriver, c'est une mécanique sociale induite par notre société et le fait d'être mortel.

Test de positionnement politique si vous êtes curieux

Pour être cohérent je devrais donc privilégier l'emploi de digital et non numérique. Pourtant c'est tout l'inverse, j'abhorre le mot digital dans ce contexte pour plusieurs raisons que je détaillerai plus bas. Cette expression m'hérisse les poils et si j'en ai l’occasion je pars en croisade et conchie sur la personne l'ayant employé (je sais, ce n'est pas bien)

Pourquoi ce comportement reac fasse à un mot si anodin, dans l'air du temps et de mon expérience bien plus utilisé que numérique ?

1. L’ambiguïté de "digital"

Petit rappel de définition à la base, digital, c'est ce qui ce rapporte au doigt en français.

Il est temps pour moi de partager mon site préféré sur le pourquoi on ne devrait pas dire digital mais numérique ^^'

Il n'y a que deux métiers digitaux : pianiste et proctologue

Donc faire des emprunts à l'anglais, pourquoi pas, mais ce serait bien d'éviter de le faire sur des mots qui existent déjà.

2. Le symbole véhiculé par le mot "digital"

Ce mot à été introduit dans notre langue depuis une langue étrangère (l'anglais, pratiquant le soft-power depuis des décennies) par des marketeux sorties d'écoles de commerces feeded par des stages aux States (j'espère qu'on sent mon ironie et mon dédain pour ces gens dans ce texte).

Des personnes tellement aware (ironie) qu'elles ne comprennent pas ce dont elles parlent, replace les mots qu'elles ont entendu sans en comprendre leur sens. Les réintroduise dans notre langue en vidant les mots de leurs sens, leur définition, leur substance pour devenir des concepts flou et magique.

On se retrouve avec un mot très utilisé mais que personne ne comprend vraiment.

Un mot de plus qui nous maintient sous la domination du capitalisme.

3. L'enfermement de la pensée induit par l'usage de digital

À la fin, être forcé à utiliser un mot qu'on ne comprend pas, nous maintient dans l'ignorance et nous empêche de nous émanciper.

Et l'outil qui devait permettre notre émancipation : l'informatique, les technologies du numérique et de l'automatisation, internet. Qui grâce à l’augmentation de la productivité devait nous permettre de nous libérer du temps et profiter de la vie. Est devenu notre pire outil d'aliénation par le capitalisme, la croissance à tout prix.

Conclusion

Volontairement ou non, ceux qui continuent à utiliser "digital" et ses variantes à la place de mots simple compréhensible par tous, comme numérique ou informatique, impose une domination sur les masses en les dépossédant de concept compréhensible, on les enferme dans une notion floue, hors de leurs portées. En ne leur laissant des accès seulement à des outils soi-disant simple d'utilisation mais leurs retirant toute souveraineté numérique.

Voici ma pirouette pour sortir de mon paradoxe :

Digital n'a que l'apparence du progressisme, ce n'est que pour nous faire des coups de couteaux dans le dos, il symbolise une profonde aliénation de l'humanité et est au service du Capital, des puissants, des décideurs (ÇA TE PARLE LES DÉCIDEURS ? | Oui j'arrive à importer des memes sur gemini).

Notre meilleur bouclier fasse à cela est d'adopter le bon vocabulaire, d'en comprendre les sens et ses implications. Et surtout ne plus rester passifs dans nos usages du numérique, reprendre notre souveraineté dessus, en cherchant à comprendre comment les choses marche. Comment on peut les détourner et en avoir le meilleur usage pour soi.

Afin de nourrir l'humanité et non le capital.

Annexe

Gee sur ce sujet récement

Gee sur ce sujet il y a quelques années, qui m'a probablement inspiré cette article inconsciemment (J'avais oublié depuis le temps)

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