LE MONDE | 22.12.08 | 16h35 Mis jour le 22.12.08 | 16h43
La major am ricaine du disque, Warner Music, a demand , samedi 20 d cembre, au
site YouTube, le retrait des vid os des artistes qu'elle a sous contrat, a r v
l le Financial Times dans son dition du m me jour. Warner consid re que le
pourcentage touch sur les revenus g n r s par le trafic publicitaire sur
YouTube est trop faible. Ce site de partage de vid os a t achet 1,7 milliard
de dollars (1,2 million d'euros) par Google en 2006.
"Nous ne pouvons tout simplement pas accepter des modalit s financi res qui ne
compensent pas suffisamment les artistes, auteurs, labels et diteurs pour les
contenus qu'ils apportent", peut-on lire dans un communiqu de Warner. De son c
t , YouTube estime que l'accord de licence est juste et pr cise que lorsque "
(nous) ne parvenons pas des conditions financi res acceptables, nous devons
(nous) s parer de partenaires prestigieux". Ni Warner, ni YouTube n'ont divulgu
les chiffres du contentieux.
Selon le Financial Times, ce retrait pourrait concerner plusieurs "millions de
documents, tant professionnels que cr s par des utilisateurs" du site. Outre
les vid os servant la promotion d'une chanson ou tir es de concerts,
produites par Warner Music, le site accueille des films r alis s par des
amateurs qui int grent des contenus Warner.
Toutefois, dans la nuit de dimanche 21 lundi 22 d cembre, les fans pouvaient
toujours voir des vid os de Madonna, R.E.M., Red Hot Chili Peppers, Prince ou
Neil Young - tous chez Warner. En effet, YouTube diffuse aussi des
enregistrements de clips diffus s la t l vision, ou recopi s d'apr s des
cassettes vid o ou des DVD par des amateurs de musique.
L GITIMIT
Warner Music avait t , en 2006, la premi re major signer un accord avec
YouTube, suivie par Universal Music, Sony Music (alors Sony Music-BMG) et EMI.
Les revenus sont g n r s soit par l'octroi d'une somme forfaitaire chaque
visionnage d'un document par un internaute, soit par la pr sence de bandeaux
publicitaires.
Warner avait alors donn une l gitimit YouTube, qui, depuis sa fondation en
2005, est accus de ne pas respecter la propri t intellectuelle des artistes
et des producteurs en raison de son mod le de partage peu contr l .
Il faudra observer les suites du "clash" de Warner : parce que la major n'a pas
totalement ferm la porte des n gociations avec YouTube et parce que les autres
majors du disque sont aussi en discussion avec le site pour prolonger ou non
des accords en vigueur.
Sylvain Siclier