La d linquance des filles explose

LEMONDE.FR avec AFP | 05.10.10 | 08h16 Mis jour le 05.10.10 | 09h12

Entre 2004 et 2009, les filles "mineures sont majoritairement impliqu es pour

des atteintes aux biens" et il y a une hausse de 80% de leur mise en cause dans

des faits de violences et menaces, selon l'ONDRP.

Les filles mineures sont de plus en plus en cause pour des faits de d

linquance, une hausse sensible sur cinq ans pour les violences aux personnes,

selon une tude (PDF) de l'Observatoire national de la d linquance et des r

ponses p nales (ONDRP) qui doit tre rendue publique mardi 5 octobre.

"Nous constatons qu'il y a de moins en moins d' cart avec les gar ons pour ce

qui est de r gler leurs comptes", rel ve notamment le criminologue Christophe

Soullez, l'un des responsables de l'ONDRP, organisme charg de la publication

des statistiques officielles de la d linquance, et l'Institut national des

hautes tudes de la s curit et de la justice. Cette augmentation de la d

linquance des adolescentes est "particuli rement forte en r gion parisienne et

en zone sensible, surtout pour les bandes", pr cise Christophe Soullez.

Entre 1996 et 2009, la hausse du nombre de mineures mises en cause a t de 6,8

% chaque ann e, une hausse "r guli re" mais plus importante que celle des gar

ons. Selon une tude pr c dente de l'ONDRP, sur 1 174 837 mis en cause pour des

crimes et d lits non routiers en 2009, 18,3 % (pr s de 215 000 contre pr s de

144 000 en 1996) taient mineurs, filles ou gar ons, soit une augmentation

globale annuelle l g re (3,3 %).

"UN CONTENTIEUX, DES JALOUSIES, DES VENGEANCES"

Le sociologue Sebastian Roch rappelle que "le gros des violences physiques et

main arm e reste le fait des gar ons". De fait, seulement un mineur sur dix

mis en cause dans un vol avec violence est une fille, selon l'ONDRP. Mais "il

ne serait pas illogique que la d linquance des filles progresse", poursuit-il.

"La fronti re entre les genres est moins imperm able, l' galisation des

conditions et des styles de vie adolescents pouvant aider les filles faire

'comme les gar ons' car s'identifiant leurs mod les de r le", poursuit

Sebastian Roch .

Selon l'ONDRP, ces chiffres sont significatifs du "rythme lev d'augmentation"

des mineures mises en cause dans la d linquance : en 2004, elles taient mises

en cause dans 4 200 atteintes aux personnes le point noir de la d linquance

en France. En 2009, le chiffre est pass 7 500, soit une augmentation de 83,7

%. "Pour un oui pour un non, un contentieux, des jalousies, des vengeances, il

y a un recours la violence, c'est un ph nom ne nouveau et r cent", fait-il

valoir.

Selon l'ONDRP, entre 2004 et 2009, les filles "mineures sont majoritairement

impliqu es pour des atteintes aux biens", mais il y a une hausse de 80 % de

leur nombre s'agissant des violences et menaces. Le nombre de filles mises en

cause pour des violences physiques non crapuleuses, comme les coups et

blessures volontaires, a doubl . "Des situations banales d g n rent vite chez

elles", rel ve Christophe Soullez, selon qui "ce n'est pas n cessairement un

probl me de bandes". En atteste la r cente mise en examen Orl ans pour

"complicit " d'une adolescente de 13 ans dans une affaire de violences et de s

questration d'une de ses camarades dans un foyer d'o elles s' taient enfuies.

Sebastian Roch appelle toutefois la prudence en se demandant si la hausse

s'explique par "une plus grande attention donn e par la police une d

linquance qui attire l'attention politique, une tendance de fond, ou une

combinaison des deux".