Logement. Crise oblige, le nombre de propri taires proposant de louer une pi ce
de leur r sidence principale se multiplie.
Chambres louer : ce type d annonces se multiplie. Des sites internet
exclusivement d di s ce genre de locations un peu particuli res t moignent d
une nouvelle tendance. Le ph nom ne semble aller de pair avec le d veloppement
de la colocation, une des parades pour se loger mieux, et surtout moins cher,
dans les grandes agglom rations. La motivation conomique semble aussi tre le
ressort premier de la croissance du march des chambres louer . C est avant
tout pour se procurer un compl ment de revenu que des propri taires d cident de
louer une pi ce disponible dans leur logement , confirme Philippe de Rouville,
dipl m d une cole de commerce et fondateur de Chambrealouer.com. Le slogan du
site, qui compte 3 000 annonces, est du reste sans ambigu t : Augmentez vos
revenus en partageant votre logement.
Ce march de niche, non quantifiable faute de statistiques sp cifiques, semble
en phase avec le contexte de crise conomique et le sentiment - redout ou av r
- de perte de pouvoir d achat. Depuis quelques ann es, la part des d penses
contraintes des m nages [logement, essence pour les d placements
domicile-travail, ndlr] progresse plus vite que les revenus , souligne R gis
Bigot, conomiste au Centre de recherche pour l tude et l observation des
conditions de vie (Cr doc). Une partie du malaise de la population vient des
contradictions entre les chiffres des statisticiens, qui font tat d une
progression des revenus, et le v cu des gens qui peinent boucler leurs
budgets. Dans cette situation, louer une chambre disponible dans son logement
peut apporter ce petit delta de revenu qui permet de retrouver des marges
,analyse l conomiste.
Tsunami. En l espace d une d cennie, les m nages ont encaiss trois chocs (l
arriv e de l euro, tr s inflationniste sur les d penses courantes, la flamb e
des prix de l nergie en 2007 et le tsunami financier de l automne 2009) qui
les poussent rebattre les cartes. Les gens revoient leur fa on de vivre, de
d penser. Quand tout va bien, la maison, c est une bulle. Personne ne rentre
dedans, pointe R gis Bigot. Mais la crise pousse r fl chir. Et certaines
personnes peuvent se dire : apr s tout, est-ce que a ne peut pas tre
sympathique d avoir quelqu un chez moi ? Surtout si cela m apporte un petit
revenu ?
Les difficult s poussent utiliser ce qui peut l tre pour se donner des
marges financi res. Louer une chambre fait partie de ces leviers susceptibles d
tre actionn s. D autant que cette offre rencontre une demande importante.
Elle est tr s adapt e aux situations de mobilit de l poque et aux besoins
temporaires de logement. Etudiants, stagiaires, jeunes actifs d butant dans la
vie professionnelle ou m me salari s plus g s effectuant des missions de
moyenne dur e loin de leur domicile personnel : les clients potentiels pour ce
type de location ne manquent pas. Surtout dans les grandes villes, o l on
observe une forte tension sur le march locatif. On a un manque de logements
en France et il existe en m me temps un potentiel norme qui est inexploit .
Des maisons ou des appartements avec des pi ces inoccup es, il y en a sans
doute des dizaines de milliers , souligne Philippe de Rouville.
Besoins. Mais il ne faudrait pas que l mergence de ces solutions de chambre
louer ou de colocation , faute de mieux, incite les pouvoirs publics se d
sengager d un secteur o les besoins restent normes. Il manque aujourd hui en
France entre 600 000 et 900 000 logements.