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"Mais la nuit, dans mes rêves,
elles m'appellent mon p'tit Lu.
ma colombe, mon Jésus,
mon loukoum ou ma fève."

Thomas Fersen

 

Mais la nuit

Je viens te raconter toujours la même histoire

Te dire avec mes mots ce thème universel

M'exprimer si je peux sortir de ma cervelle

Ces mots qui je l'espère m'aideront à y croire

Mais la nuit dans mes rêves pour citer Thomas

Elle prend doucement sa place récurrente 

Elle survient le soir pour tromper mon attente 

Et vient dans mes écrits : c'est mes histoires d'a

Je pensais sur la place en regardant ma montre 

A l'ambiance embrasée d'un bureau madrilène 

c'est son épaule nue sa voix contre la mienne 

Percuté un matin en guise de rencontre

Mais la nuit dans mes rêves sa voix m'a hantée 

Et me hante toujours bien après son départ 

Elle surgit parfois et restera plus tard 

Que son corps disparu, son visage oublié

Sans raison apparente j'allais sur le feu

Affronter la folie de ce sabir corpo

Sous la vitrophanie qui me cachait sa peau

Sa silhouette vue me rassurait un peu

 

Mais la nuit dans mes rêves et aussi bien le jour 

C'est ce bête secret qui demande à sortir 

Merci à celle et ceux à qui j'ai fait subir 

Le récit décevant d'une histoire sans amour

Nous échangeons des mots, nos Mémoires de Fille 

La joie de Modesta, les sorcières de Mona 

Le désir de Nina, les cris de Virginia 

Et de cercles lunaires en histoires de famille

Mais la nuit dans mes rêves : beauté estivale 

De sa rose des vents me ciblant par erreur 

C'est elle en pantalon, c'est elle en débardeur 

Qui refait à l'envie cette queue de cheval

Bien trop longtemps muet j'enfouis mon désir 

Et un jour face-à-face une petite table

Nous longeons tous les deux une piste cyclable

Et je pense à tout ce que je n'ai pas su dire

Mais la nuit dans mes rêves nous parlons des heures 

Discussions issues du quart d'heure matinal

Ses mots sont fulgurants si beaux qu'ils me font mal 

Engagés, poétiques et transperçant mon cœur

Comment dire au revoir submergé d'émotions 

Dans la douce chaleur des plantes tropicales ? 

Le bonheur partagé son salut amical 

Mes lèvres silencieuses en ultime omission

Mais la nuit dans mes rêves la dernière journée 

Est rejouée cent fois réécrite sans cesse 

Et résonne sans fin le vide qu'elle laisse 

Dans de longs monologues et des vers avinés

Depuis cet automne que de pages noircies

De mots électroniques parfois regrettés

J'ai saoulé mes amis de mots hallucinés 

Et payé en liquide beaucoup trop de psys

Mais la nuit dans mes rêves la peur irréelle 

Que vienne bien trop tôt la journée inutile 

Ivre déjà d'une heure d'un oubli fébrile

Je crains ce jour privé d'une pensée pour elle.