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"Le temps, Madame ? Que nous importe !"
Georges Brassens
Julia est triste ce matin. Il me semble que ses yeux sont froissés de larmes. Elle est assise à la table de la cuisine, son bol de chicorée entre les mains. Il faut dire qu'il ne fait pas très beau. Le ciel est gris et humide, il y a de la brume. Une ambiance de cimetière, vraiment, elle n'aime pas ça, en général elle emploie le mot _tristouille_. J'essaie de lui parler mais je n'y arrive pas vraiment. Elle est comme ailleurs. Alors je la regarde. J'ai envie de croire que cette ombre nouvelle qui illumine fugacement son visage est un sourire, un sourire triste.
Je sors de la cuisine, par la fenêtre, flottant dans le brouillard. Je me demande où est Salomé, il y a école aujourd'hui ? Mais non, c'est vrai, Salomé a quarante-huit ans. Ou alors, il faut que je l’emmène au jardin d'enfants, je devrais aller chercher la poussette, je vais être en retard, après il faut que j'aille au bureau, par ce temps il y aura des embouteillages, le bus va mettre un temps fou à descendre.
Je repense à ces derniers jours. Mais rien ne tient vraiment, ce sont des vagues, quelques émotions inattendues, inhabituelles, un peu de fatigue. Je suis habité par un sentiment de convalescence. Oui mais j'y étais pourtant, là , dissimulé plus ou moins bien derrière une colonne de l'église, un peu en colère, et puis assis en tailleur sur les graviers, à écouter les phrases distraitement. Lassé, d'un bond léger j'ai franchi le mur gris. Il y avait du vent. J'avais froid, sans savoir pourquoi je frissonnais, de solitude peut-être, j'étais un écolier repenti et effrayé car ayant fugué.
Assis sur une branche dans un arbre du square, je regarde les toboggans, la maisonnette avec une passerelle, puis les fenêtres de notre appartement. J’aimerais voir Julia mais je crois qu’elle est sortie, faire le marché ou s’occuper des papiers. Il y a une vilaine pie à côté de moi. "Hé oui !", me dit-elle. Je réponds "coâ ?" d’un ton un peu plus agressif que prévu. Elle me lance un regard vide. Puis elle me pose quelque questions, pour savoir un peu, c’est une pie curieuse mais je reste muet car je ne connais pas les réponses. On reste un peu comme ça tous les deux. Il commence à pleuvoir, on est bien.
Je regarde Julia dormir. Elle a prit un cachet que lui a prescrit son médecin traitant. Je passe la nuit assis en tailleur sur le sol. A l’aube j’entends la pie qui caquette dans le jardin, alors je la rejoins, elle est sur la même branche que la veille. Nous discutons un peu. "Comment ça va, ce matin ?", me demande-t-elle d’un air concerné. Je lui fait part de mes doutes. Elle me rassure un peu en m’expliquant que c’est normal, ça ira mieux après. Elle en a vu, me dit-elle en picorant des glands.
Ce matin le soleil perce un peu les nuages, je m’installe sur un réverbère et je regarde les coureurs et les coureuses aux habits colorés. J'essaie de les encourager, surtout ceux qui me semblent éprouver des difficultés. J'ai l’impression que ça leur donne un peu d’entrain, un petit regain. C’est un bon début, moi-même ça me remet un peu de baume au cœur. Je devrais retrouver Julia mais j’ai vu Salomé descendre du bus devant chez nous, et puis je crois que je dois faire autre chose.
Je décide de marcher, j'emprunte des rues familières. Je croise des gens, parfois me souvenant de choses et d'autres. Sur le trottoir étroit je longe le mur gris et sale, je chipe une fleur à l'étalage, ignore le commerce austère qui fait face à l’entrée et passe à travers les grilles noires du grand portail. Me voilà à nouveau dans les allées rectilignes. Je cherche quelque-chose, mais quoi ? Ah oui, la voilà . Ils ont évité la croix, c'est gentil et assez perspicace. Oui, je vois. D'accord. Je dépose ma fleur, une petite chose orange et jaune. Je flotte encore un moment, contemplant le marbre. Puis je laisse le vent m'emporter, en sifflotant une chanson d'Alain Souchon.
Après ça il faut bien affronter la suite. Cette fois j'emprunte l'escalier, entre par la porte d'entrée. Salomé est là , elle est venue avec Sacha. Julia dépouille quelques lettres de sympathie. L'ambiance est au calme, on ne parle pas fort, comme pour ne pas me déranger. Mais ça ne me dérange pas du tout au contraire, je ne demande que ça. Je leur parle moi, je leur explique, pour la croix, l'emplacement, c'est bien. Salomé feuillette sans les lire mes vieux cahiers. Je lui dis qu’elle ne devrait pas, elle regarde nulle part un moment, puis elle rit doucement. Ça fait du bien à tout le monde. C’est peut-être ça : faire sourire un peu. Si je suis là c'est bien qu'il y a une raison.
Selon la pie, pas du tout. Elle m'explique ça un soir, il y a aussi Timéo, ce grand type que j’ai rencontré l’autre jour entre les allées et qui se présente comme étant une goule. Il se balade toujours avec une bouteille de vin, une espèce de moût rouge et collant qu’on apprécie bien. Comme souvent on s’est installé sur les branches d’un arbre du square tous les trois. La lune est bien comme il faut, gibbeuse à souhait. Les adolescents ne viennent plus déballer des sandwichs de leurs sacs en kraft depuis que Timéo leur a donné à entendre son terrible ricanement caverneux.
Je leur demande pourquoi ils pensent être là , mais Timéo ne comprend pas ma question et la pie ricane d’un air mauvais, le bec dégoulinant de vin. Elle dit qu’on est là pour rien, comme tout le monde depuis toujours. Timéo prend soudain un air nostalgique. Je lui explique qu'on a certainement un rôle, une mission à accomplir. La pie rétorque que c'est du cinéma. "Je ne sais pas, dit Timéo devenu mélancolique. Quelle est la mission d'une goule ?". Au loin la chouette hulule. Longtemps la question résonne, la question sans réponse de notre ami la goule.
"Ça va être long, non ?", je demande à personne en particulier. "Ça dépend de toi", répond la pie. "Ça l’est déjà ", remarque Timéo, maintenant franchement sinistre. Je regarde ces deux âmes en peine. Chacun sa façon, je me dis. Je me demande vaguement où sont tous les autres. Depuis le temps. Puis je leur propose d’aller faire un tour. La pie décline, préférant rester méditer sur la branche, alors nous partons, la goule et moi. Nous flottons le long des rues, frôlons les couches-tard aux terrasses des cafés. Vivante est la nuit. Timéo connait un club, nous passons de part et d’autre du videur qui semble traverser un court moment de doute, ses yeux s’arrondissent une demi-seconde, sa bouche aussi fait "o". Nous descendons les escaliers, c’est une grande salle voutée, plongée dans la pénombre et la musique, au fond un bar tamisé d’un néon bleu, il y a quelques danseurs sur la piste. Nous choisissons une banquette pour nous installer dans l'ombre, bien au fond. On boit le vin de Timéo en silence, en regardant les gens vaquer à leur nuit.
Un couple vient s’asseoir sur notre banquette. Ils s’embrassent, et puis ils restent comme ça enlacés, les yeux plein d'alcool fatigué. Je pense à mes anciennes amours, me demandant si elles ont existé ou si je les ai rêvées. Le regard d’un des deux garçons semble me traverser, ses yeux se froncent, puis il sert la main de son compagnon, sans me quitter des yeux il lui glisse quelque-chose à l’oreille. L’autre sourit un peu, puis ferme les yeux. Je fais un petit signe de la main, mais ils sont partis chacun dans leur monde intérieur. Ça nous fait rire, avec Timéo. "Laisse-les vivre en paix, va !" me dit-il. "Passe-moi le jaja."
Perché sur la flèche de la cathédrale je regarde vers le sud. Au-delà des fumées il y a le fleuve qui brille dans le soleil du matin. Quelqu'un m’attend là -bas, je le sais bien. N'étant pas décidé je descends parcourir les ruelles du passé. Les rampes des escaliers qui zèbrent la colline sont humides de rosée. J’aime parcourir ces jardins, m’attarder sous les treilles de la roseraie. Je caresse les pavés de la vieille ville de mon regard inquiet. Est-ce que j’ai bu de la bière brune dans ce pub, le soir d’un hiver rigoureux ? Je crois que j’aimais cette ville, avant.
Profitant d’un coup de vent ascendant je passe chez Julia. Elle est avec une amie, elles boivent du café dans la cuisine. Elle va mieux, elle commence à s’y faire. Le parfum du café est agréable, mais je ne m’attarde pas, je dois aussi me rendre chez Salomé avant mon départ. La petite maison est fermée. J’entre dans le salon silencieux, m’allonge un instant sur le canapé. J’évite de regarder les photographies encadrées un peu partout. Je sens que je pourrais me perdre ici, que tout est fragile. Je dois partir.
Je pars le soir, par l’autoroute. Les véhicules virevoltent autour de moi dans un brouillard de lumières floues. Je croise quelques silhouettes familières, de temps en temps. De nuit les aires de repos m’attirent : je visite les parkings peuplés de poids-lourds morts, me baigne dans les vapeurs d’essence. Je flâne le long des rails pour plateaux-repas, reste nez-à -nez avec des machines à café clignotantes. Nous sommes nombreux à occuper ces endroits. Beaucoup sans doute sont encore hébétés après une arrivée brutale. D’autres comme moi y sont attirés sans raison précise, pour le passage anonyme, la proximité avec les automobilistes fatigués, les familles aux enfants excités. Ici on est tous un peu les mêmes, en transit.
A l’aube je franchis le col et aperçois la vallée, le pays de mes vacances d'enfant. Mes racines, si j'étais un végétal. Je m'élance et me laisse doucement planer. Je survole les villages de pierre désertés, les routes sinueuses; au loin sur la colline brillent les reflets du soleil sur les tuiles dorées du château. Je remonte lentement la rive gauche de la rivière et rejoins enfin la petite ville thermale. Elle est comme dans mes souvenirs, ou comme dans mes rêves. Pourtant l'évidence de la veille est devenue une chose molle et inutile, je ne sais plus ce que je suis venu faire. La maison familiale est là où elle est censée être, les murs blancs sont comme convenu tapissés de lierre, mais elle est dépeuplée de ceux que je recherche.
Au dessus du village, le long de la route montant vers la colline, les mêmes murs gris, toujours le noir portail. Celui-là grince au vent. Au loin deux de mes semblables qui à ma vue disparaissent en un _plop_ luminescent. Le marbre est froid, méchamment saumoné. Les noms gravés n'ont pas vraiment de sens. Ici il n'y a plus personne.
Je dois continuer mon voyage. Je dois détramer ces fils pour poursuivre l’ouvrage, le reconstituer. Les retrouver, ceux dont le sang est encore chaud. Mais là où je vais c'est loin et cette distance me décourage. "C'est ce qui cloche avec vous les ombreux", me lance Timéo d'un ton railleur. "Toujours attachés à votre petit lopin. C'est d'un mesquin." Long silence durant lequel personne ne passe. Je souligne que le lieu que je souhaite maintenant rejoindre est le théâtre de mon enfance, il devrait m'être ouvert. Mais l'espace qui m'en sépare me parait infranchissable. Timéo m'observe en croquant dans un bulbe. "La goule est là pour toi, va. Rejoins-moi à l'heure bleue dans le parc en bordure de la ville, vers le lac. Je t'attendrai au cèdre.".
Les voiturettes des gardiens du parc ont fini leur patrouille, leurs torches aveuglantes ont fait place Ă la nuit. Quelques groupes rĂ©fractaires ont attendu la fermeture des grilles cachĂ©s dans les fourrĂ©s et sirotent maintenant de la bière, fument. Je ne suis pas le seul de mon espèce pour autant, je vois flotter quelques ombres, furtives. J'ai appris Ă les reconnaĂ®tre maintenant. Elles sont nombreuses, très nombreuses, souvent tristes. Le lac ne prĂ©sente pas une ride. Je me tiens en tailleur Ă un mètre du sol, en essayant de recoller les morceaux. Mais comme on Ă©teindrait la radio, d'un coup se taisent les rires de me voisins ivrognes. Je l'ai senti aussi… Les chiens terrifiĂ©s aboient, hurlent comme des loups, puis se terrent en gĂ©missant. L'eau du lac frĂ©mit et prend une teinte lunaire ; elle bouillonne soudain, et au loin, selon d'oĂą vient le vent, la musique dissonante des cuivres ? TimĂ©o portant canne et haut-de-forme tombe du cèdre en riant. "Les voilĂ !"Â
Le lac devient une Ă©tendue de lumière blanche, il fume et siffle comme un geyser ; enfin dans de grandes gerbes le convoi surgit des eaux. Locomotive antique bringuebalante chargeant en taureau furieux, wagons de cirque livides aux fenĂŞtres voilĂ©es de rideaux de dentelles, le train dĂ©file, il semble fait de vapeur, de lumière et d'Ă©cume. Il est bondĂ©. Les voyageurs sont vĂŞtus de costumes de toutes les Ă©poques. Le train luisant et dĂ©trempĂ© fait un grand cercle en rasant la cime des arbres puis revient s'immobiliser, suspendu au dessus du lac. La conductrice est debout sur le marchepied. Elle savoure l'effet de son apparition et s'exclame : "Salut Ă toi, Tim, Reine des goules !". TimĂ©o est hilare, le spectacle semble le ravir. Pendant qu'ils discutent bruyamment, je me laisse gagner par une grande lassitude. RĂ©miniscence fugace : je bois un matcha avec Julia, sous un tilleul, le soleil bientĂ´t masquĂ© par de rapides nuages annonçant l'orage. On m'invite Ă monter Ă bord, je prends place, indique le nom de la petite ville de banlieue que je souhaite visiter. Je regarde les lumières disparaitre derrière nous tandis que nous voguons sous un mince filet de lune.Â
Ma mémoire est un livre, vraiment. Cette fois, je marche. Sans y penser je prends à droite à la sortie de la gare, longe l'avenue. J'ignore les passants qu'ils soient de mon bord ou de l'autre. Je traverse une résidence calme, je passe devant la boulangerie où je chaparde une meringue ; après un lotissements de petits pavillons je suis face à un immeuble de trois étages. J’entre. Mais le satori attendu n'a toujours pas lieu. Un lent désespoir semble sourdre des murs, me remplir puis déborder en flaques verdâtres. J'en suis sûr maintenant : j'ai grandi dans cet appartement, j’ai joué sur ce parquet en mosaïque, j’ai dormi dans un lit en bois dans cette chambre donnant sur le parking. Mais cela ne suffit pas. Ici aussi, les êtres et les autres ont déserté. Alors je fais demi-tour, franchis la route nationale, indifférent aux conducteurs dont je sens le cœur manquer un battement tandis qu’ils me passent au travers. Je rejoins le petit bois… L'odeur d'humus et les vagues métaphores qu'elle promet ne me suffisent même plus. Timéo est en ville avec une amie rencontrée dans le train, ensemble ils ont rejoint les momies du Louvre pour célébrer un ancien rite, quelque-part dans les tunnels du métro. Un bruissement familier, c'est la pie qui se pose sur mon épaule.
"Viens avec moi", me croasse-t-elle à l’oreille, puis elle prend son envol. Je la suis, nous montons dans les nuages accompagnés d'une volée de migrateurs sur le départ, puis prenons au sud-est. Je regarde en bas les villages, les champs. A l’horizon on devine des montagnes mêlées de brume et de lumière. Je suis bien, en vol avec la pie, j’oublie un peu le reste. La pie est infatigable. Avant les grandes chaines enneigées il y a des massifs moins élevées, des plateaux de calcaire gardés par quelques sommets biscornus. Pour un peu on les imaginerait saluer notre passage. La pie semble cibler l’un d’eux, nous approchons la paroi, restons à distance respectueuse de quelques choucas qui planent. On aperçoit les sentiers maintenant, de rares randonneurs. Nous nous posons sur les branches d’une grande croix latine dressée au sommet de la montagne. Une marcheuse s’approche doucement sur le sentier. C’est Julia. Au pied de la croix elle pose son sac, boit un peu à sa gourde. Puis elle inspire profondément en admirant la vallée, les sommets d’en face, cette vue que je lui sais familière, intime. La pie me secoue d’un coup de bec. Je descends de la croix comme une feuille pour rejoindre Julia et me tenir à ses cotés. Je lui dis quelques mots. Sans quitter le massif des yeux elle semble se détendre. La pie jacasse à mon intention, je comprends; nous repartons.
Le vol se poursuit sous les étoiles d’une nuit sans lune. Puis viennent de gros nuages noirs. Nous survolons une plaine vide, parfois quelques arbres morts, croisons des ombres blanches et silencieuses. Voilà une lueur : c’est la fenêtre d’une petite cabane de planches. La pie se pose au dessus de la porte, et moi j’entre. Il y a du feu dans l’âtre, un parfum de soupe. A la table je reconnais les deux silhouettes frêles, leurs voix à l’accent chantant. Ainsi, ils se sont retrouvés. Tant mieux. En ressortant, je demande à la pie où nous sommes. “Quelque-part entre différents endroits”, me répond-elle. Elle ajoute: "A chacun de choisir."
Nous poursuivons ainsi toute la nuit, à la rencontre de celles et ceux qui ont comptés, quelle que soit l’étape de leur voyage. Nous finissons par bondir vers le ciel et monter, monter encore, prenant de la vitesse, la pie se tend, replie ses ailes et fonce comme une fusée. Nous sommes deux flèches traversant le temps. Les distances fondent alors que nous interrogeons en silence les limites anciennes, parmi les étoiles denses et froides. La faible atmosphère du lieu que nous approchons enfin ne me réchauffe pas vraiment. Nos survolons des plaines écarlates et glaciales, soulevant la poussière, puis grimpons le long d'une montagne qui semble infinie. Au sommet, perchés sur la crête d'un cirque de falaises ocres, contemplant la plaine vingt mille mètres plus bas se tiennent de vieux amis. Je leur fait un signe de la main. Eux, ils me répondent. Je souris, je sais que je reviendrai.
Nous nous tenons sur la plus haute tour de la ville, la pie a repris sa place sur mon épaule. Les montagnes de la veille se devinent à l'horizon, rougeoyantes de l'aube automnale. “Est-ce que tu y vois un peu plus clair ?”, me demande la pie. “Oui, je crois.” J'ajoute dans un souffle : “J’aurais aimé voir mes parents, aussi”. “Eux, ils ont décidé de partir.”, me répond-elle. "Ah bon… Mais ils sont où maintenant, alors ?"
"Qui a jamais su ce qu'il y a après ?", me répond la pie, avant de s'envoler pour disparaitre dans la lumière du matin.