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Une chaîne usée peut être l’origine de nombreux problèmes mécaniques : imprécisions dans les changements de vitesse, usure prématurée des pièces à son contact – plateaux et pignons –, ou plus simplement rupture de la chaîne. Avec un coût de l’ordre de la dizaine d’euros, là où une transmission peut facilement atteindre plusieurs centaines selon la performance recherchée, il est préférable d’assurer un contrôle et un changement régulier de sa chaîne plutôt que de devoir – même occasionnellement – changer l’intégralité de sa transmission.
L’état d’une chaîne peut être évaluée selon des critères différents, par des outils et processus spécifiques. L’aspect le plus simple et courant à mesurer est son élongation[1]. Ce phénomène ne vient pas des plaquettes constituant les maillons, mais de l’usure des axes qui les articulent. Le pas entre deux axes sur une chaîne neuve, est généralement de l’ordre de 13 mm – un demi-pouce anglosaxon. Au fur et à mesure de son utilisation, l’usure cumulée de ces axes conduit à une élongation effective de la chaîne. Pour gagner en précision sur la mesure que ce soit à la règle ou avec un autre outil, il est préférable de ne pas simplement mesurer le pas entre deux axes mais sur une longueur plus importante comme onze – dix espaces soit 130 mm théoriquement – voire sur la chaîne entière suspendue. La longueur mesurée peut être comparée par rapport à la longueur théorique pour donner une indication sur l’état de la chaîne :
Les seuils sont à titre indicatifs et dépendent de nombreux facteurs dont le type de chaîne, une chaîne 7 vitesses aura une tolérance plus élevée qu’une chaîne 12 vitesses moderne. De plus, l’usure n’est pas linéaire, s’il faut un certain temps pour arriver jusqu’à une usure de 0.5 % alors il faudra moins de temps pour ensuite arriver jusqu’à 1 %. Assurer un suivi régulier permet d’éviter les mauvaises surprises et limiter l’usure des autres pièces – bien plus coûteuses qu’une chaîne. On considère pour un usage classique que la durée de vie d’un plateau est de deux cassettes et de six chaînes. Dans l’autre sens, il faudrait changer de cassette toutes les trois chaînes et de plateau toutes les six. Un indicateur pour cela sur les pièces Shimano est la distance minimale entre deux dents, elle mesure 9.5 mm en sortie d’usine et nécessite d’être changée une fois à 10 mm soit une différence de 5 %.
Changer de chaîne est une opération courante qu’il est possible de faire soi-même à moindre coût. Une fois en fin de vie, ou pour d’autres raisons telles qu’un nettoyage minutieux ou une rupture, il est nécessaire d’opérer sur la chaîne, de l’ouvrir[2]. Pour cela deux solutions existent : soit votre chaîne dispose d’un maillon rapide, il suffit alors de le pincer pour faire glisser l’axe et ouvrir la chaîne, soit elle n’en a pas en quel cas il faudra se munir d’un dérive-chaîne. Cet outil qui coûte une dizaine d’euros permet de faire pression sur l’axe et libérer les plaquettes d’un maillon de manière à ouvrir la chaîne. Attention à bien viser, faute de quoi la pointe de l’outil risque de se tordre et il faudra racheter, au mieux une nouvelle pointe, au pire l’outil dans son intégralité. Bien utilisé, un dérive-chaîne a une durée de vie potentiellement illimitée. Les chaînes neuves sont parfois vendues avec un maillon rapide, à défaut, cela peut être un investissement intéressant. Bien qu’étiqueté à usage unique, il n’est pas rare que celui-ci soit réutilisé deux voire trois fois, soit la durée de vie d’une cassette.
Enfin, il conviendra d’utiliser une chaîne de la bonne longueur. Bien qu’une chaîne trop longue n’a pas ou peu de conséquence, une chaîne trop courte est un danger pour votre transmission et vous même.Là encore plusieurs écoles existent[3], je préconise la méthode Shimano du grand plateau et grand pignon[4]. Pour cela, il suffit de faire le tour du grand plateau et du grand pignon de la chaîne et de compter une superposition de 1 maillon – en comptant le maillon rapide. Attention toutefois à ne pas croiser la chaîne par la suite, la tension maximale étant définie ici sans le dérailleur, celui-ci ne supporterait pas cette position à l’utilisation. Il est possible d’y voir une limite de la méthode, notamment avec les plateaux de faible gamme ainsi que les monoplateaux.
Quelques précautions sont à prendre avec une chaîne neuve. Sortie d’usine celle-ci est prête à usage et déjà lubrifiée. Et bien qu’il y ait eu de nets progrès sur la qualité du lubrifiant utilisé, il n’en reste pas moins inférieur par rapport aux autres lubrifiants du marché[5]. Aussi, il est préférable de procéder à un lavage minutieux avant lubrification avec un meilleur produit. Également à savoir qu’il y a une période, environ 30 km, de rodage de la chaîne au reste de la transmission – dû à l’usure des pièces mais également aux conditions de productions en usine – où celle-ci rejettera une quantité plus importante de déchets métalliques. Cela est particulièrement important dans le cas où vous optiez pour un lubrifiant sec à base de cire[6], il est préférable de faire ce rodage avant d’appliquer la cire de manière à limiter la contamination et économiser du produit.
[1] Chain and Sprocket Wear, Brown 1996
[2] Chain Maintenance, Brown 1996
[3] Chain Length Sizing, ParkTool 2015
[4] Derailer Adjustment and Maintenance, Brown 1997