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Le clavier étant le medium d’interaction entre l’individu et l’écran – souris, trackpad et autres joyeusetés jouant finalement un rôle secondaire puisque ne permet qu’une communication limitée – sa conception est essentielle à l’utilisation d’un ordinateur ce qui implique forcément la notion d’ergonomie.
C’est durant la fin de mes études où je rédigeais régulièrement des documents de dizaines de pages qu’il m’est venu à l’idée de finalement abandonner la disposition AZERTY que j’utilisais depuis mes premiers pas numériques. J’avais connaissance des multiples autres dispositions telles que le QWERTY anglophone également utilisé en Asie ou le QWERTZ suisse. L’origine de ces dispositions est pour le moins arbitraire malgré quelques anecdotes sur un reliquat venant des machines à écrire.
Ma frappe au clavier n’avait rien d’orthodoxe, je tapais de deux doigts à gauche – index et majeur – et de trois à droite – index, majeur et auriculaire – et ce n’est que par habitude que j’atteignais une vitesse de frappe de 80 mots par minute. Pour autant, cette méthode avait ses limites et il m’arrivait de ressentir des douleurs après de longues sessions de rédaction – sans parler du besoin omniprésent de procrastination face aux obligations.
La plus fameuse des dispositions alternatives est le DVORAK. C’est une disposition du 20ème siècle basée sur l’analyse fréquentielle de de corpus anglophones de telle sorte à ce que l’accessibilité des caractères dépende de leur fréquence d’usage minimisant ainsi le nombre de muscles sollicités lors de la frappe. Différentes régionalisations ont fait suite à cette méthode pour au final voir fleurir une multitude de dispositions différentes propres à chaque langue dont le français.
Ceci étant dit, mon choix s’est porté sur une disposition n’affichant pas explicitement son affiliation au DVORAK, le BÉPO. Il constitue avec le Dvorak-fr – également dit « de Leboutte » – les deux dispositions francophones principales. Lui étant postérieure, le site de la communauté BÉPO cite plusieurs différences dont le nombre de touches mortes ainsi que la performance limitée dans un cadre autre que francophone ou anglophone – bien qu’étant mes deux langues principales, je ne souhaite pas m’y limiter si l’occasion se présentait.
Un des avantages majeurs du BÉPO est selon moi sa reconnaissance officielle par l’AFNOR, en parallèle à l’AZERTY 2.0, en 2019. Ultimement un détail, ça reste une petite médaille qui fait plaisir. Un des obstacles principaux à l’usage de dispositions alternatives est le manque de prise en charge lors de changement d’environnements. Bien que proposé par de nombreux systèmes d’exploitations, il n’est pas forcément possible de changer la disposition clavier sans droits administrateurs ou sur des sessions partagées. En réponse à cela, j’ai constamment sur moi une clé USB où un programme – proposé sur le site de la communauté – permet de passer en configuration BÉPO à la volée.
Pour anecdote la transition ne s’est pas faite sans difficultés, en particulier les premiers jours où il me fallait constamment chercher où se trouvaient chaque caractère, en particulier ceux nécessitant une combinaison de touches. Assez impatient et sans impératif temporel, je me suis directement jeté dans le grand bain et n’ai pu retrouver ma vitesse de frappe au bout de quelques semaines uniquement. Est-ce qu’il y a réellement une différence ? Impossible pour moi de le dire, mais si un jour je développe des syndromes musculaires aux mains je pourrai dire avoir tenté de m’en prévenir. Le seul vrai obstacle que j’aurais à donner est celui des raccourcis. La plupart des logiciels proposent des raccourcis de telle sorte à faciliter des opérations communes et ces raccourcis sont associés aux caractères plutôt qu’à la position des touches sur le clavier ce qui est particulièrement handicapant notamment dans l’utilisation de logiciels optimisés souris-clavier comme ceux de cartographie. Ah, et toujours plus anecdotique, la disposition étant conçue pour être utilisée à deux mains, une limitation m’est apparue dans le fait qu’il m’est aujourd’hui difficile de taper à une main sur le clavier tout en grignotant à côté… Limite ou avantage ?