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La situation Ă©ducative au Burkina Faso

Une politique volontariste de dĂ©veloppement de l’éducation menĂ©e sans interruption depuis l’ùre SankaraÂč Âł a rĂ©sultĂ© en un fort accroissement de la scolarisation primaire, aboutissant Ă  ce qu’une grande majoritĂ© des enfants soient scolarisĂ© au primaire (86% d’aprĂšs les chiffres de 2016).⁎

ConjuguĂ©e Ă  une politique de bourses d’études pour certains Ă©lĂšves de familles vulnĂ©rables et d’autres appuis matĂ©riels⁔ ayant permis de lever les obstacles qui pouvaient dĂ©courager les familles de scolariser leurs enfants, cela a amenĂ© Ă  une forte diminution des inĂ©galitĂ©s d’accĂšs Ă  l’enseignement primaire⁶, mĂȘme s’il reste une forte inĂ©galitĂ© dans la qualitĂ© de cet enseignement primaire⁷. Le taux d’abandon de l’école est lui par contre restĂ© fortement corrĂ©lĂ© Ă  la richesse des parents et au quartier habité⁞.

Cependant, « l’insuffisance de l’offre scolaire augmente avec le niveau d’enseignement »âč et si l’enseignement secondaire a connu Ă©galement une forte croissance malgrĂ© la pauvretĂ© du pays, le taux de scolarisation secondaire plafonne Ă  34 %Âč⁰. « Le taux brut d’admission au post-primaire a presque doublĂ© [entre 2003 et 2014]. Les progrĂšs sont plus importants pour le taux brut de scolarisation. Par contre, le taux net de scolarisation et le taux brut d’achĂšvement du post-primaire sont restĂ©s faibles »ÂčÂč, les taux de scolarisation diminuant fortement avec l’ñge⁞ ⁎.

La scolarisation secondaire est donc trĂšs fortement impactĂ©e par les inĂ©galitĂ©s socio-spatialesÂčÂČ.

La demande d’éducation est pourtant forteÂčÂł, mais l’offre est extrĂȘmement insuffisante, et majoritairement reprĂ©sentĂ©e par les Ă©coles privĂ©esÂč⁎, donc payantes.Âč⁔ « Beaucoup d’élĂšves finissent par ĂȘtre renvoyer de l’école parce qu’ils n’ont pas payĂ© les frais de scolaritĂ©. »âč

L’insuffisance du nombre d’écoles secondaires et la part prĂ©pondĂ©rante prise par l’enseignement privĂ© exacerbent donc la discrimination par l’argent pour l’accĂšs aux Ă©tudes secondairesÂč⁔ et donc par la suite aux Ă©tudes supĂ©rieures, et rendent la question financiĂšreÂč⁶ prĂ©pondĂ©rante pour nombre d’élĂšves et leur famille.

Enfin, mĂȘme les Ă©tablissements existants souffrent d’un grand manque de moyens matĂ©riels qui impactent leur enseignement, notamment pour tout ce qui implique de la pratiqueÂč⁷.

Notes

Âč au cours de la pĂ©riode 1983-1987, un accent particulier avait Ă©tĂ© mis sur l’accroissement de l’offre scolaire (contre environ 1 600 salles de classes crĂ©Ă©es au cours des deux dĂ©cennies 1960 et 1970, la pĂ©riode 1983-1987 comptabilise environ 3 000 nouvelles salles de classe, soit presque le double). Les actions entreprises au cours de la dĂ©cennie 1990, en rĂ©fĂ©rence au discours de Jomtien sur «

l’éducation pour tous en 2000 », ont confirmĂ© la prioritĂ© accordĂ©e Ă  l’accroissement de l’offre scolaire : au cours de ces annĂ©es, environ 9 100 nouvelles salles de classe ont Ă©tĂ© ouvertes, portant le nombre total Ă  17 037. Le Plan DĂ©cennal de DĂ©veloppement de l’Education de Base (PDDEB) 2001/2010 marque une accĂ©lĂ©ration avec environ 17 673 nouvelles salles de classe en en huit ans (avec un total de 35 129 en 2008-09). ÂČ

ÂČ AccĂšs Ă  l’enseignement au Burkina Faso: Dix ans de Plan de l’Education de base – OUEDRAOGO Souleymane

Âł GrĂące Ă  une trĂšs forte expansion de l’enseignement primaire depuis 1980, les inĂ©galitĂ©s d’accĂšs Ă  ce niveau se sont rĂ©duites entre groupes sociales. La brĂšche entre le niveau d’accĂšs des filles et celui des garçons s’est rĂ©sorbĂ©e Ă©galement. Outre, le projet de dĂ©veloppement de l’enseignement post primaire (PEPP) adoptĂ© en 1995 visant Ă  doter chaque dĂ©partement d’au moins une structure de premier cycle a contribuĂ© Ă  diminuer les inĂ©galitĂ©s d’accĂšs Ă  ce palier selon l’origine sociale. ÂČ

⁎ Avec un taux de scolarisation au postprimaire de 34,2% et un taux brut descolarisation au primaire de 86,1% en 2016 ça confirme que la moitiĂ© des enfants qui finissent le primaire ne bĂ©nĂ©ficient pas d’un enseignement secondaire actuellement. Quand nous projetons au-delĂ  du post primaire, le taux est moins de 20%, plus on avance plus ça diminue plus l’accĂšs se limite.⁞

⁔ Quant aux facteurs liĂ©s Ă  la demande d’éducation, la mise en place d’un certain nombre de mesures telles que la dotation des Ă©lĂšves du public et du privĂ© en manuels scolaires, la prise en charge des frais APE des filles, le dĂ©veloppement des cantines scolaires et les campagnes de mobilisation sociale au niveau des communautĂ©s de base a su relever cette demande.ÂČ

⁶ Les facteurs explicatifs Ă  la rĂ©duction de l’intensitĂ© du lien entre origine sociale et accĂšs Ă  l’enseignement primaire et surtout Ă  cette rĂ©duction en faveurs des pauvres peuvent ĂȘtre regroupĂ©s en eux deux types. D’un cĂŽtĂ©, les facteurs qui sont liĂ©s Ă  l’offre d’éducation, de l’autre cotĂ© ceux liĂ©s Ă  la demande d’éducation.ÂČ

⁷ La baisse de qualitĂ© de l’enseignement fait que l’on sous-estime grandement les inĂ©galitĂ©s d’opportunitĂ©s scolaires car elle crĂ©e une segmentation supplĂ©mentaire de la population en fonction des possibilitĂ©s d’accĂ©der Ă  des formations de qualitĂ©. L’expansion de l’éducation a fait que, dans la plupart des cas, les groupes dĂ©favorisĂ©s se sont rapprochĂ©s des groupes les plus favorisĂ©s dans leur accĂšs Ă  l’éducation cependant la diffĂ©renciation entre les groupes se fait alors sur la qualitĂ© de l’éducation.ÂČ

⁞ Effets contextuels et individuels des inégalités de scolarisation au primaire dans la ville de Ouagadougou Dramane Boly

âč ThĂšme: Approche qualitative des inĂ©galitĂ©s scolaires au secondaire au Burkina Faso:point de vue des acteurs et des bĂ©nĂ©ficiaires document non signĂ© http://uaps2019.popconf.org/uploads/190365

Âč⁰ Pour toutes ces raisons, les acteurs pensent que si le continuum venait Ă  ĂȘtre appliquer pleinement,il permettra de relever le taux de scolarisation au niveau du secondaire qui est jusqu’ici-bas (34,2%).⁞

ÂčÂč https://www.cairn.info/revue-autrepart-2017-3-page-25.html#

InĂ©galitĂ©s dans l’éducation au post-primaire au Burkina Faso

Bilampoa Gnoumou Thiombiano Institut supérieur des sciences de la population, université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso).

Idrissa Kaboré Institut supérieur des sciences de la population, université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso).

ÂčÂČ Â« Nous avons toujours demandĂ© qu’il y ait plus d’établissements vers les pĂ©riphĂ©ries parce que c’est lĂ -bas que se trouve actuellement la population cible, Ă  savoir les jeunes qui ont besoin d’ĂȘtre scolarisĂ©s en tout cas dans les Ă©tablissements secondaires. Malheureusement les Ă©tablissements qui absorbent le plus d’effectif se trouvent au centre-ville oĂč il n’y a plus tellement de jeunes. C’est ça la principale difficultĂ© »âč

ÂčÂł Du coup, les familles qui retiraient prĂ©cocement leurs enfants de l’école, assurent de nos jours la scolarisation de leurs enfants le plus longtemps possible. âč

Âč⁎ «l’offre est pour le moment trĂšs insuffisante et surtout quand on regarde l’offre au niveau du public dans une ville comme Ouagadougou ,il y a peut-ĂȘtre une vingtaines d’établissements publique Ă  cotĂ© de plusieurs centaines d’établissement secondaires privĂ©s, si ces Ă©tablissements privĂ©s secondaires n’existaient pas Ă  Ouagadougou dont le taux ,se serait la ville qui va enregistrer le taux d’entrer dans les secondaires le plus bas». L’expansion de l’offre privĂ©e dans la ville de Ouagadougou se justifie donc par l’insuffisance de l’offre publique qui est incapable de rĂ©pondre Ă  la forte demande des populations pour l’enseignement postprimaire et secondaire.âč

Âč⁔ Selon les statistiques scolaires,en 2012, 68% des Ă©coles primaires de la ville de Ouagadougou Ă©taient privĂ©es, contre 32% en 2000;contrairement aux Ă©coles publiques, les Ă©coles privĂ©es ne sont pasconstruites nidirectement administrĂ©es par l’État, mais par une tierce personne, une association, une organisation non gouvernementale (ONG) ou religieuse, etc. En examinant la situation dans la ville de Ouagadougou, toujours selon les mĂȘmes statistiques scolaires, on constate qu’en 2012, 86,6% des Ă©coles dans les zones pĂ©riphĂ©riques non loties sont privĂ©es. Ces situations contribuent Ă  renforcer les inĂ©galitĂ© entre le centre de la ville (population vieillissante, moins d’enfants Ă  scolariser et prĂ©sence de nombreuses Ă©coles) et une pĂ©riphĂ©rie non lotie particuliĂšrement pauvre, comptant plus d’enfants Ă  scolariser et moins d’écoles publiques, donc gratuites. Il est important d’analyser les dĂ©terminants des inĂ©galitĂ©s d’accĂšs Ă  l’école dans la ville de Ouagadougou en prenant en compte la dimension sociospatiale.⁞

Âč⁔ Un regard comparĂ© de l’offre publiqueet celle privĂ© dans la ville de Ouagadougou confirme l’insuffisance de l’offre publique comme en tĂ©moigne les spĂ©cialistes de l’éducation: L’offre privĂ©e Ă©tant chĂšre pour une population de 40,1% (ECVM, 2014) qui vivent en dessous du seuil de pauvretĂ©, les inĂ©galitĂ©s d’accĂšs se font sentir en fonction du niveau de vie des mĂ©nages.

il ya une grande franche de la population qui est laissĂ©e pour compte et qui ne pourra jamais suivre l’enseignement secondaire ,ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas la capacitĂ© c’est faute de ,d’offre donc l’offre au niveau de l’état est insuffisant par rapport au besoin ça c’est un et surtout on le constate au niveau des classes de 6e, et au niveau des classes de 2nd âč

Âč⁶ « J’ai connu une fille et un garçon, frĂšre et sƓur hein, il y a longtemps. Je servais dans un privĂ© Ă  l’époque et le papa est venu me voir, il restait 20 000 francs Ă  payer pour chacun, c’est-Ă -dire au total combien? 40000 |60 €] puisqu’ils Ă©taient frĂšre et sƓur. Puisqu’il m’a nĂ©gociĂ© moi aussi je suis allĂ© j’ai nĂ©gociĂ© aussi au niveau de la comptabilitĂ© mais il m’a donnĂ© en tout cas 2 semaines pour venir s’exĂ©cuter. Les gens ont compris, ils disent qu’il n’y a pas de problĂšmes jusqu’à l’heure oĂč je vous parle je n’ai plus revu le parent, il n’a pas pu rĂ©gler les 40000 Ă  l’époque. Et la fille a Ă©tĂ© renvoyĂ©e puisqu’on l’a chassĂ© de la classe, le garçon Ă©galement. »âč

Âč⁷ A Ouagadougou, tout comme le Burkina Faso, l’existence deslaboratoires Ă©quipĂ©s en produits chimiques ou en appareils informatiques relĂšve encore de l’utopie. S’il existe des laboratoires modestement Ă©quipĂ©s dans certains Ă©tablissements d’enseignement secondaire privĂ©s, dans la plupart des Ă©tablissements publics,l’existence des laboratoires et des laboratoires bien Ă©quipĂ©s en produits chimiques et/ou en machines informatiques relĂšve encore du rĂȘve. En d’autres termes, le dĂ©ficit d’équipements ou de matĂ©riel constitue l’une des difficultĂ©s de l’enseignement secondaire de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. âč

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