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2017-01-18 10:45:40
Le pr sident Chinois, Xi Jinping, tait mardi Davos en Suisse au Forum conomique et social. Un moment historique.
Il s est pass , mardi 17 janvier, dans la petite station suisse de Davos, un moment absolument incroyable, un retournement historique qui figurera demain dans tous les manuels. Jamais encore un pr sident chinois n tait venu Davos et ne s tait ainsi adress au monde. Et mardi, sangl dans un costume noir impeccable, chemise blanche, cravate rouge clatante, quasi imp rial, le pr sident chinois s est exprim d un ton grave, celui du vieux sage, pour d fendre la mondialisation, le libre- change et l ouverture au monde.
Lui, Xi Jinping, qui dirige d une main de fer la Chine communiste, a lanc un appel continuer la mondialisation, investir dans les nouvelles technologies, acc l rer la transition nerg tique et renforcer le multilat ralisme. Il faut se frotter les yeux pour y croire. Non, ce n est pas le pr sident am ricain qui parle, c est bien le pr sident communiste chinois. "Toute tentative de stopper les changes de capitaux, de technologie et de produits est impossible et serait rebours de l histoire." "La mondialisation est attaqu e, mise en cause ? Elle n est pas le probl me", affirme le pr sident chinois. Les r fugi s ? "C est la cons quence de conflits locaux." La crise financi re ? "Elle est due l chec de la r gulation." "La mondialisation, ajoute le dirigeant communiste, a favoris la croissance mondiale, fait progresser la science et la technologie, bien s r elle a cr des d s quilibres, mais ce n est pas une raison pour la balayer !"
Un message Donald Trump et Theresa May
Le propos est d autant plus fort qu il est prononc l'approche de l'investiture de Donald Trump comme pr sident des Etats-Unis et le jour m me o la Grande-Bretagne affirme son retrait d finitif de l Union europ enne, par la voix de son Premier ministre Theresa May. Les deux puissances qui ont t les plus ouvertes sur le monde et m me les fers de lance de la mondialisation font volte face et d cr tent le repli sur le terrain national.
On est ainsi compl tement fronts renvers s et dans l affirmation de la puissance chinoise. On l est d autant plus qu Davos, la Chine n a pas de contradicteurs, l Am rique est mobilis e par la passation de pouvoir, Angela Merkel par une campagne lectorale qui s annonce plus dure que pr vu. Il n y a donc personne de poids pour rappeler la Chine qu elle est loin d tre exemplaire en mati re de libre- change et surtout qu elle reste un r gime autoritaire, o l Etat policier vient encore d tre renforc et o les libert s l mentaires sont farouchement combattues.
La Chine n'attend plus son heure
Jusqu ici, les pr sidents chinois avaient toujours d fendu l id e que leur pays devait jouer profil bas, sans se pr occuper, ni menacer le monde ext rieur. Il y avait m me cette formule, dans la vulgate communiste, "Cacher ses atouts et attendre son heure". Aujourd hui, avec Xi Jinping, la Chine pense que l heure est venue, elle veut s affirmer comme la deuxi me puissance conomique mondiale qu elle est d sormais, la premi re au plan d mographique et le premier exportateur mondial. Et une puissance militaire, aussi, puisque la Chine dispose d sormais du deuxi me plus gros budget mondial consacr la d fense, derri re les Etats-Unis.
La Chine ne veut plus mettre son drapeau dans sa poche, elle investit d ailleurs partout dans le monde. Et elle veut se pr senter comme une puissance raisonnable sur la mondialisation ou sur le d r glement climatique, face aux sorties tonitruantes, foutraques et protectionnistes du nouveau pr sident am ricain. C est une sacr e partie qui commence entre ces deux l , et l Europe serait bien avis e, pour d fendre ses propres int r ts, de s inviter, de s imposer la table de ces deux g ants.