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Analyse Les syndicats Unef et Fage d noncent la hausse des frais et renvoient le Pr sident ses engagements.
Par V RONIQUE SOUL
La jeunesse, dont Fran ois Hollande a fait une priorit , commence s impatienter. Les deux principales organisations tudiantes - l Unef et la Fage -, qui publiaient hier leurs enqu tes sur le co t de la vie tudiante, ont d nonc des d penses qui ne cessent de grimper. Et r clam des mesures sonnantes et tr buchantes, rappelant les promesses pr sidentielles.
Des tudiants de plus en plus pauvres
D apr s l Unef, la principale organisation, les tudiants s appauvrissent deux fois plus vite que le reste de la population . Le co t de la vie tudiante augmente de 3,7% par rapport l an dernier, soit le double de l inflation. Le syndicat l impute la flamb e des loyers, notamment des petites surfaces - Paris (en hausse de 10,8% l emm nagement) et dans une moindre mesure en r gion (2,3%) - et l augmentation des prix des produits de premi re n cessit (3,2% pour l alimentation, 4% pour les v tements). Ajout cela, la ministre de l Enseignement sup rieur, Genevi ve Fioraso, comme ses pr d cesseurs de droite, a augment les frais obligatoires - droits d inscription en fac, cotisation la S curit sociale, tickets de resto U - de 2,1%, afin de suivre l inflation , a-t-elle justifi .
Cons quence de ces hausses, de plus en plus d tudiants, dont les familles subissent la crise, doivent travailler, au risque de nuire leurs tudes. Alors qu ils taient 48% avoir une activit salari e (toute l ann e ou pendant les vacances) en 2006, ils sont aujourd hui 73%.
La Fage, seconde organisation tudiante, tudie, elle, l volution sur les dix derni res ann es. Et le bilan est tout aussi alarmant : en une d cennie, le co t de la rentr e a augment de 50%, soit 33 points de plus que l inflation, alors que les aides sociales n ont augment que de 23%. La Fage juge en outre insupportable l augmentation ininterrompue des frais obligatoires et demande Genevi ve Fioraso de revenir sur les hausses de la rentr e.
Fran ois Hollande rappel ses promesses
Pour les deux organisations, il est temps que les promesses pr sidentielles se concr tisent, en particulier celle d une allocation d tudes que Fran ois Hollande semblait, ces derniers temps, conditionner une reprise conomique. Quelque 60% des jeunes ont vot Hollande parce qu ils ont cru dans sa promesse que chaque g n ration vivrait mieux que la pr c dente, rappelle Emmanuel Zemmour, le pr sident de l Unef, apr s ses cent premiers jours, o la jeunesse n a pas vraiment t au centre, nous attendons de pied ferme ses cent prochains jours. L Unef salue l augmentation de 2,1% des bourses la rentr e et la d cision d encadrer les loyers. Mais, pour stopper la paup risation, elle r clame bien plus : une allocation d autonomie pour tous les tudiants ind pendants de leur famille, leur permettant d atteindre un revenu de 850 euros par mois en r gion et 950 euros Paris. Compte tenu de la crise, l Unef estime qu il faudra cinq ans pour y arriver et demande d s cette ann e un plan social tudiant avec six
mesures - notamment une hausse de 65% des bourses faisant passer l chelon maximal de 460 euros 760 euros par mois et une augmentation de 20% de l allocation logement
La Fage pr ne une aide globale d ind pendance , moins co teuse pour le budget de l Etat. Accord e sous condition de ressources, elle serait en bonne partie financ e par la suppression de la demi-part fiscale (les r ductions d imp t pour enfant charge), un dispositif jug souvent injuste car il favorise les plus ais s. Le gain fiscal pour l Etat irait alors cette aide.
Un recul inqui tant de la d mocratisation
Les organisations tudiantes et le gouvernement se retrouvent sur un point : pour la premi re fois depuis des ann es, la d mocratisation dans le sup rieur marque le pas et, si la France veut avoir davantage de dipl m s, il lui faut tout prix renverser la tendance. Selon l Observatoire de la vie tudiante (OVE), la proportion d tudiants issus des familles les plus pauvres est pass e de 36% 31% entre 2006 et 2011. Or, le salariat et les petits boulots, de plus en plus fr quents chez les tudiants des classes moyennes modestes, multiplient les risques d chec la fac et risquent d aggraver le ph nom ne.
R agissant hier ces tudes, Genevi ve Fioraso a rappel que la relance de la d mocratisation restait une priorit majeure . Elle a annonc qu une concertation allait bient t s ouvrir sur une allocation d tudes, mais sans rien promettre pour le prochain budget.