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Messier s' parpille au petit bonheur

2009-08-13 05:42:36

Tour d'horizon des sites qui n'ont pas r pondu l'attente de Vivendi.

Par LAURENT MAURIAC

L'id e tait de vendre du r ve, c' tait un fantasme de publicitaire, mais on est all beaucoup trop loin.

Un cadre de Vizzavi

Depuis deux ans, Jean-Marie Messier multiplie les professions de foi, les annonces, les alliances pla ant Internet au centre de la strat gie de son groupe. Mais, derri re les envol es de son patron, Vivendi Universal cumule pour l'instant nombre de cafouillages et de d boires. En voici une liste non exhaustive, accompagn e des commentaires, recueillis sous condition d'anonymat, de plusieurs cadres du groupe.

Vizzavi, peu de chose. En mai 2000, les dirigeants de Vivendi et de Vodafone claironnent: a existe, a s'appelle Vizzavi et a marche. D'embl e, on pr te au portail multiacc s (Web, t l phone, t l viseur) des deux groupes une client le potentielle de 70 millions de personnes d s le lancement. En fait, on s'est content d'additionner les clients de Canal +, de SFR et de Vodafone sans leur demander leur avis... Mais aujourd'hui, Vizzavi, c'est peu de chose: un service Wap (Internet sur mobile) boud par les utilisateurs et un site Web qui ressemble davantage une plaquette publicitaire qu' un portail. Quelques d p ches AFP, quelques cours de Bourse... Mais la plupart des rubriques se r duisent des pages d'autopromotion pour les services SFR. On en convient chez VivendiNet, la filiale Internet ( parit entre Vivendi Universal et Canal +): Ce n'est pas encore un portail. Pourtant, le non-portail fut lanc grand renfort de marketing: L'id e tait de vendre du r ve, c' tait un fantasme de

publicitaire, raconte un cadre du groupe. Mais on est all beaucoup trop loin. Ainsi, Jean-Marie Messier a-t-il lanc ce qu'on appelle un vaporware (produit fumeux ou inexistant) dans l'industrie informatique. Autre erreur: l'ampleur du chantier technique est nettement sous-estim e. Le pari, infiniment complexe, consiste d cliner les m mes services sur les crans d'ordinateur, de t l viseur et de t l phone portable. Une nouvelle version du site devrait voir le jour dans les prochains mois. Mais plusieurs sources internes indiquent que le lancement v ritable du portail multiacc s n'interviendra pas avant un an. Un autre cadre commente la situation: Ce qui est incroyable, c'est que toute notre strat gie est focalis e sur un site qui n'existe pas. Tout ce dont on parle ne verra pas le jour avant un ou deux ans. Ce n'est pas raisonnable.

ifrance, couteau suisse. M me en mai 2000, le montant de la transaction surprend par son ampleur: Vivendi d bourse 1 milliard de francs (150 millions d'euros) pour racheter le site Web ifrance (47 personnes aujourd'hui) qui se pr sente comme un couteau suisse pour internautes: h bergement de pages personnelles, fourniture d'adresse e-mail, agenda en ligne... De fa on surprenante, ifrance est le site du groupe qui recueille la plus grande audience (en comptant les pages personnelles des internautes). C'est aussi celui qui se rapproche le plus d'un portail grand public. Jean-Marie Messier voulait faire d'ifrance un p le de d veloppement de la strat gie Internet du groupe , se rappelle l'un des dirigeants de la start-up. Mais au m me moment, Vivendi lance Vizzavi. Avec ifrance, c'est comme s'ils avaient achet un terrain pour construire c t , juge un salari d'une autre filiale du groupe. Aujourd'hui, la start-up poursuit un d veloppement autonome et se transforme peu peu en fournisseur de technologies

interne. Mais la question se pose, terme, de sa place et de son utilit .

AOL France, d sengagement. Vivendi vient de confirmer son d sengagement d'AOL France. Les 55 % qu'il d tenait sont revendus AOL Time Warner pour 700 millions de dollars (752 millions d'euros). Du coup, le groupe se retrouve sans fournisseur d'acc s Internet (FAI)... Une situation difficilement tenable lorsqu'on entend utiliser Internet comme un canal de diffusion privil gi . Or, une clause de non-concurrence emp che Vivendi d'ouvrir un FAI dans les trois mois suivant la validation finale de l'accord pr vue dans deux semaines. Le groupe lancera un service d'acc s en m me temps que la nouvelle version du portail Vizzavi, annonce une porte-parole de VivendiNet.

Canal Numedia, tiraillement. Aujourd'hui filiale 50-50 entre VivendiNet et Canal +, la soci t est cr e en 1999 pour regrouper les sites Web du groupe Canal +: celui de la cha ne, celui de Canal Satellite. S'y ajoutent quelques sites de foot dont celui de Zinedine Zidane. Probl me: la soci t a embauch tous azimuts en 2000. Elle compte aujourd'hui 180 personnes en France et 60 dans des bureaux l' tranger. Ses recettes, fond es sur la publicit , sont d'autant plus fragiles que le site de Canal + est la tra ne dans les scores d'audience. Un membre de la soci t en d crit ainsi le fonctionnement: On engouffre des millions de francs dans des projets qui ne voient pas le jour, dans des syst mes techniques qui ne sont pas utilis s. On est dans de la technostructure avec des gens qui passent leur temps faire de la politique. Canal Numedia se trouve en effet au c ur des tiraillements entre Vivendi et Canal Plus.

AlloCin , divergences. Le service d'informations sur le cin ma et de vente de billets vient d' tre rachet en totalit par Canal Numedia (qui en d tenait 50 % depuis l'automne 2000). Ses deux fondateurs, Jean-David Blanc et Patrick Holzman, quittent l'entreprise pour cause de divergences strat giques avec les nouveaux dirigeants de Canal Numedia. Ils contestent le projet de fondre toutes les quipes. Lorsque Canal Numedia est entr dans le capital, c' tait pour d ployer AlloCin sur plusieurs m dias et l'international en pr servant son organisation et sa strat gie , explique Jean-David Blanc. Les fondateurs d'AlloCin ont le sentiment d'avoir t instrumentalis s dans les dissensions entre Vivendi et Canal +.

Atviso, copier-coller. En juillet 1999, Jean-Marie Messier et Masayoshi Son, le patron du japonais Softbank, lancent en grande pompe Atviso. L'id e est simple. Sans doute un peu trop: appliquer la fonction copier-coller des programmes informatiques aux start-up. Autrement dit: on pr l ve une entreprise prometteuse aux Etats-Unis et on la transpose dans plusieurs pays europ ens. Aujourd'hui, apr s plusieurs checs (Buy. com, E-Loan...) et 130 millions d'euros engouffr s, Atviso divise par sept ses effectifs et se contente de g rer les quatre participations qui restent dans son portefeuille. Depuis plusieurs mois, des rumeurs de fermeture courent dans le groupe Vivendi. Pour l'instant, elles sont officiellement d menties.