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La nuit de Varennes- Un film de Ettore Scola- Avec Jean Louis Barrault,Marcello Mastroanni,Hanna Schygulla,Harvey Keitel,Jean Claude Brialy,Andréa Férréol,Daniel Gelin,Jean Louis Trintignant,Michel Piccoli.

Une journée particulière.

Nous sommes en 1791, deux ans après la prise de la Bastille.

Nicolas Restif de la Bretonne est un écrivain pamphlétaire, connu pour ses ouvrages libertins et éditeur à ses heures.

Poursuivi par ses créanciers, il furète ça et là dans le Paris populaire, en quête de contrats et de subsides.

Alors qu'il revient d'un entretien avec un écrivain américain qu'il doit publier, il croise un attelage qui l'intrigue.

Tout semble lui indiquer un départ précipité de personnages importants de la cour du roi.

Ne pouvant s'embarquer avec ces passagers, il décide de suivre cet attelage par ses propres moyens, pressentant un événement important.

La nuit de Varennes est à mi chemin entre la fiction et le film historique et ces deux aspects s'enrichissent l'un et l'autre.

En me renseignant sur le film, j'ai lu l'avis d'un internaute qui semblait indiquer que le film était une vision de la révolution Française vue à travers le prisme de quelques personnages, à la manière "intimiste".

Je trouve que c'est partiellement vrai.

Oui,nous suivons quelques personnages fuyant Paris à la suite du roi de France et nous passons beaucoup de temps en leur compagnie dans leur long trajet en carrosse, mais c'est oublier que nous devenons témoins avec eux d'un événement tout sauf anecdotique.

L'internaute était anglo-saxon, ce pourrait être une explication a sa vision, mais même en France la fuite de louis XVI nous était présenté en cours d'histoire comme une anecdote, une tentative de fuite un peu pathétique et guère plus.

Alors que comme le dit un des personnages qui prédit la mort du monarque: Un roi qui se fait arrêter par un marchand d'épices, n'a déjà plus grand chose d'un roi.

C'est le moment de la fin du droit divin, et le film nous fait vivre ce morceau d'histoire.

Nulle tragédie pourtant, car nous sommes en compagnie de deux "lascars", Giacomo Casanova et Nicolas Restif de la Bretonne, et tous deux pratiquent la distance et la légèreté à merveille, conscient d'êtres de simples témoins du siècle.

Seule le personnage jouée par Hanna Schygulla, la comtesse De la Borde,rend solennellement hommage à la puissance déchue du souverain dans une scène que j'ai trouvé magnifique...

Ce qu'il y a de fictif dans le film, c'est qu'il convoque des personnages de cette époque ayant tous existés, mais qui ne se sont vraisemblablement jamais rencontrés et qui n'ont très certainement pas assistés à l'arrestation de Louis XVI.

Le meilleur exemple est la figure de Casanova, incarné par Marcello Mastroianni qui s'invite au voyage, et qui ajoute au film une dimension de rêverie poétique.

Après tout, nous se savons pas distinguer ce qui est vrai, de ce qui est inventé, dans les récits autobiographique de Casanova.

Ce qui est vrai par contre c'est qu'il est à mon avis représentatif de ce siècle dit des lumières.

On pourrait dire que tous les passagers du carrosse incarnent la diversité de cette époque et les voir dialoguer est un régal si comme moi, on goûte aux bon mots et aux grandes tirades.

Si je devais vendre le film, le plus simple et le plus évident serait d'insister sur son casting: c'est carrément le gotha du cinéma des années 70-80 qu'on retrouve au générique.

Le film est une coproduction Franco-italienne et sont convoqués les meilleurs acteurs de ces deux pays.

Hanna Schygulla vient représenter l'Allemagne et Harvey Keitel défend de son côté l'Amérique.

Difficile de ne pas trouver son compte avec tous ces grands noms...

J'ai au départ regarder ce film en pensant voir une curiosité, je m'attendais au genre de film qu'on produisait en France au moment du bicentenaire de la révolution Française, pensant retrouver des clichés qui m'étaient familiers et j'ai découvert un film plutôt brillant et passionnant.

Je me souviendrais longtemps de cette caméra qui pénètre la ville de Varennes éclairée par les torches des "sans culottes".

La Nuit de Varennes tient définitivement plus de la super production cinématographique que du téléfilm produits par France 3 dans le cadre du bicentenaire de la révolution Française.

Je précise quand même que je voue un culte au siècle des lumières, je ne suis peut être pas représentatif ,d'autres trouveront peut être ce film très ennuyeux.