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Special effects-Un film de Larry Cohen-Avec Zoë Lund,Eric Bogossian,Brad Rjin,Kevin O'Connor.

Production Value

Une jeune femme, Andrea Wilcox, pose comme modèle sous l'œil de photographes avides.

Son mari, Keefe, qui la recherche activement interrompt la séance, lui intimant de revenir dans le foyer familial pour s'occuper de leur petite fille.

Andrea cherche à lui échapper mais Keefe la rattrape dans la rue et l'emmène jusqu'à son appartement.

Le couple se dispute.

Par la fenêtre, Andrea aperçoit dans la rue une affiche publicitaire qui porte le nom du cinéaste Christopher Neville.

Elle annonce alors à Keefe qu'elle ne reviendra pas avec lui et que ce célèbre réalisateur veux d'elle pour son prochain film, puis elle s'en va.

Elle se rend alors au domicile du réalisateur et celui ci la fait entrer dans son appartement.

Alors qu'il s'apprête à coucher ensemble, Andrea moque les performances sexuelles du réalisateur, Neville étrangle alors la jeune femme et la tue.

Le corps de la jeune femme est retrouvé le lendemain et Keefe est alors accusé du meurtre.

Neville qui a filmé son crime, contacte alors Keefe: Il veut tourner l' histoire d'andrea, prévoyant secrètement d'intégrer les vraies images du meurtre au film.

Larry Cohen a scénarisé plusieurs épisodes de la série Columbo, on retrouve dans Special Effect la même structure avec un meurtre inaugural comme séquence d'introduction.

Mais à la différence de Columbo, où l'assassin prend un plaisir transgressif à échafauder et exécuter son forfait, plaisir qui va diminuant au contact de Columbo, le cinéaste de Special Effect ne "jouit" vraiment de son acte qu' après son méfait.

Son plaisir est dans la manipulation et la mise en scène.

Il est méticuleux, manipulateur et esthète et tout doit se conformer à sa vision une fois qu'on entre dans son univers, il recrute même l'enquêteur de police qui devient pour lui un consultant de tournage.

Le cinéaste emprunte au réel mais il l'influence, voire le phagocyte.

Après tout, une fois le film bouclé, la véritable histoire d'Andrea et Keefe seras celle racontée par Neville.

Son pouvoir n'est jamais vraiment remis en cause, car tout le monde rêve de faire du cinéma et les images fascinent.

Il a toujours des bonnes idées Larry Cohen, c'est un bon scénariste, son film fourmille de trouvailles.

Il était à la fois, producteur, scénariste et cinéaste, et on sent qu'il y a parfois tension chez lui entre ces trois fonctions: le scénariste se bat pour crédibiliser son histoire, le cinéaste rêve à de sublimes séquences et le producteur compose avec les manques financiers.

Sur Special Effect j'ai trouvé que le cinéaste l'emporte sur les autres fonctions.

Il réussit a produire des images froides et glacées typiquement années 80, que j'ai trouvé marquantes et emblématiques, notamment dans l'appartement très stylisé de Neville.

Par moment le film m'a fait penser au film The Neon Demon, même discours sur la fabrication de l'image, même léger malaise voyeuriste.

En un peu moins sophistiqué, cependant, les moyens et l'ambition n'étant pas les mêmes.

Larry Cohen est un cinéaste plus populaire et terrien que Nicolas Winding Refn.

Il y a pourtant un vrai discours et une vraie ironie dans special effect, sous ses airs de film de série B (réussi).

Le film date de 1984, mais le scénario a été écrit en 1967, à l'origine pour Alfred Hitchcock.