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Levés aux alentours de 7h30, quelques rayons de soleil rentrent par la fenêtre, une bonne nouvelle pour commencer, sachant que la météo pour les 4 jours s'annonce, si ce n'est mitigée, plutôt indécise. Au petit déjeuner, l'hôte nous indique notre table, où sont déjà installés 3 écossais (j'ai tristement oublié - au moins - un des prénoms : Georges, Maud et... ? Voilà pourquoi il faut prendre des notes sur le moment.) On échange quelques anecdotes sur l'arrivée au refuge de la veille, il semblerait que nous n'ayons pas été les seuls à avoir rencontré quelques difficultés pour le rejoindre.
Puis, nous nous mettons en route à 8h30. L'étape n'est pas la plus longue de notre séjour, mais elle servira d'étalon pour la suite : nous avons peu d'expérience, il n'était donc pas évident de doser la difficulté et le nombre de kilomètres à viser par jour en amont. Également, l'aléa des places disponibles en refuge a quelque peu modifié notre itinéraire. La seconde étape notamment s'annonce sportive. Mais à ce moment, nous n'y pensons pas, nous sommes juste heureux de commencer à marcher et impatients de traverser la montagne face à nous.
C'est d'ailleurs une des sensations les plus satisfaisantes et que l'on découvre dès nos premiers pas, puis tout au long de cette première journée d'itinérance : celle de traverser le territoire. Le tracé de la carte devient alors palpable, on se projette sur un point à l'horizon que l'on atteindra que bien plus tard, où l'on se retourne pour balayer du regard et apprécier le chemin parcouru. La cime d'une montagne peut occuper le paysage une bonne partie de la journée, tandis que les angles de vue, la lumière et le décor à nos pieds se renouvellent autant de fois.
La chaine de montagnes qui occupe notre paysage est la Civetta et plus précisément la Moiazza en cette matinée passée dans sa partie sud.
Arrivé 12h et 8km sur les 13 à effectuer dans la journée, nous nous octroyons une pause déjeuner qui, constante des 4 jours sera essentiellement constituée de restes de petit déjeuner glanés le matin, agrémentés d'une barre de céréales pour le dessert. Forces reprises, nous repartons aux alentours de 12h30. Si la matinée nous a paru relativement aisée, les 5 derniers kilomètres vont s'avérer plus fatigants : on commence par 300m de dénivelés négatifs sur fond de cailloux glissants, entrainant même à 1 ou 2 reprises des petites chutes sans gravités, et on finira par remonter ces 300m en positif pour atteindre le refuge. Ajoutons à ça le soleil qui donne à pleine puissance au vu des heures et ça donne une après-midi non sans tout repos.
Mais après tout, nous sommes venu pour ça et surtout, le paysage ne perd pas en qualité, au contraire. Car c'est un point que l'on n'a pas encore assez soulevé, peut-être parce que trop évident : qu'est-ce que c'est beau. Ayant contourné la partie la plus au sud de la Civetta, nous sommes désormais face à l'une des plus hautes cimes que la journée nous a donné de voir, la Cima della Busazza. Coincée dans les nuages et culminant à plus de 1000m au-dessus de nos têtes à 2806m, la cime trône, majestueuse, au milieu du décor de pins.
En regardant en direction des derniers virages qui montent jusqu'au refuge, notre impatience d'arriver commence à se faire sentir. Preuve en est, on pense être plus proche que nous le sommes en réalité. Un petit coup d'œil au GPS venant nous rappeler qu'un bon kilomètre nous sépare encore de la fin de l'étape.
Une pâte de fruit et une remotivation générale des troupes plus tard, nous voilà arrivés : Rifugio Mario Vazzoler, notre premier « vrai » refuge. Un qui ne s'offre qu'à ceux qui ont marché pour l'atteindre. Non pas que l'on prône quelconque système de mérite à la montagne, au contraire. Mais il faut avouer qu'il y a un petit sentiment de récompense à être là . Les refuges non accessibles par la route, sont aussi mécaniquement moins visités. Ce qui, malgré le fait que la fréquentation reste très honnête pour un mois d'août, est toujours bon à prendre (fameux paradoxe du touriste qui voudrait ne pas trop croiser ses semblables).
Il n'est que 14h30 quand nous finissons, ce qui laisse tout le temps de s'installer, prendre une douche et boire une bière en terrasse, toujours avec vue.
Plus tard, on retrouvera le trio d'écossais rencontrés le matin, avec qui on fera quelques parties de cartes après avoir débriefé de nos journées respectives.
Puis le soir arrive, le diner et le coucher s'enchainent rapidement. C'est avec quelques doutes que nous rejoignons nos dortoirs, cette journée de mise en jambes s'est révélée plus difficile qu'imaginée. La journée du lendemain, la plus longue des 4 avec 18km et 940m de D+ au programme, s'annonce donc sportive.