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2013-02-07 13:37:49
Mis jour le 07/02/2013 | 11:56 , publi le 07/02/2013 | 11:56
Mauvaise ambiance Paris. Selon une tude publi e par le cabinet KPMG (PDF) mardi 5 f vrier, la capitale fran aise n'a attir que 108 investissements internationaux greenfield, c'est- -dire nouveaux et cr ateurs d'emploi, entre octobre 2011 et septembre 2012. C'est 42 de moins que l'ann e pr c dente, mais cela fait surtout chuter Paris au 10e rang des m tropoles mondiales dans ce domaine, alors qu'elle tait 6e douze mois plus t t. Londres, qui a "pleinement profit de l'impact des Jeux olympiques" selon La Tribune, tr ne sur la premi re marche du podium avec 351 investissements internationaux .
Cela ne concerne pas que la capitale, qui repr sente tout de m me 35% des investissements trangers effectu s dans l'Hexagone. En juin 2012, une autre tude du cabinet Ernst & Young (PDF) indiquait que la France avait c d la deuxi me place du classement europ en des pays les plus attractifs l'Allemagne. Francetv info revient sur les causes de ce d samour de la part des investisseurs, et sur les pistes explor es par le gouvernement pour les faire revenir.
Un contexte mondial d favorable
La France est loin d' tre la seule concern e par ce recul des investissements cr ateurs d'emplois. Selon KPMG, ils ont baiss de 12% dans le monde depuis octobre 2011. En fait, pas un continent n' chappe cette morosit : l'Am rique du Nord a subi un repli de 12%, l'Europe de l'Est de 11%, et l'Oc anie de 3%.
M me les zones comprenant des pays consid r s comme mergents sont touch es : l'Am rique latine essuie un recul des investissements de 20%, et l'Asie de 12%. Pour Jean-Luc Decornoy, pr sident du directoire de KPMG cit par Les Echos, ce recul s'explique en partie par l'incertitude qui a r gn sur la zone euro durant la p riode tudi e (-16% d'investissements "greenfield" en Europe de l'Ouest). Les investisseurs ont pr f r attendre le retour d'une p riode plus stable pour tre moins frileux.
Des concurrents f roces et une image n gative
En pr ambule d'une autre tude, le pr sident du cabinet Ernst & Young ajoute que "si [la France] perd sa deuxi me place europ enne au profit de l'Allemagne (...) ce n'est pas tant le fait de ses propres faiblesses que celui des strat gies de ses principaux concurrents". Son analyse est cinglante : "Le Royaume-Uni et l'Allemagne ont su prendre acte de la nouvelle donne mondiale, restaurer leur comp titivit et conforter leur attractivit , faisant ainsi de leur territoire une destination particuli rement s duisante pour les investisseurs mergents."
Le document indique ainsi qu'en 2011, seuls 23 projets venus des Bric (Br sil, Russie, Inde, Chine) se sont install s en France. L'Allemagne en a accueilli 69, et le Royaume-Uni 54. Pour le responsable du d partement "march s mergents" du cabinet, ce relatif d samour des puissances en devenir envers la France s'explique par une question d'image : "La presse internationale a imprim dans l'esprit des pays mergents une inqui tante image, qui rel ve parfois du clich mais qui demeure pourtant tr s pr gnante : manque d'humilit , climat social tendu et 35 heures", indique-t-il dans son rapport.
Une autre tude, men e cette fois en 2011 par la chambre de commerce am ricaine et relay e par le minist re de l'Economie et des Finances (PDF), indique m me que cette analyse s'applique d'autres investisseurs d j pr sents. Elle souligne que pour les investisseurs am ricains install s en France, le manque de souplesse de l'organisation du travail, son co t, ainsi que la lourdeur des proc dures de licenciement sont consid r s comme des faiblesses de l'Hexagone par rapport aux autres pays europ ens.
Le gouvernement veut remporter la bataille de l'image
L'ex cutif fran ais est bien d cid rendre la France plus accueillante envers les investisseurs trangers. D but janvier, les ministres de l'Economie, Pierre Moscovici, du Commerce ext rieur, Nicole Bricq, et du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ont annonc la cr ation d'ici la fin du premier trimestre 2013 d'un "Conseil strat gique de l'attractivit ", charg de recueillir les conseils des entreprises trang res install es en France.
Le gouvernement compte par ailleurs muscler sa communication pour attirer les investisseurs, en faisant la promotion du pacte de comp titivit annonc en novembre, et de dispositifs fiscaux avantageux pour les entreprises. Une campagne de com' intitul e "Say oui to France" a en outre t lanc e l'automne.
L'objectif fix par le gouvernement Ayrault est ambitieux : le 9 janvier, les ministres cit s plus haut ont annonc vouloir atteindre "1 000 d cisions d'investissements ciblant annuellement la France d'ici 2017, et l'accueil chaque ann e de 300 entreprises non encore implant es sur le territoire".
Vincent Matalon