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2009-12-29 07:11:14
LE MONDE | 28.12.09 | 15h42 Mis jour le 28.12.09 | 15h42
En d pit de la ritournelle donnant le r chauffement de la plan te pour stopp net en 1998, l'ann e 2009 aura bien t une des cinq plus chaudes mesur es depuis la R volution industrielle. Au total, depuis environ un si cle et demi que les temp ratures sont r guli rement relev es et compil es, aucune d cennie ne s'est r v l e plus chaude que 2000-2009.
Sur ces dix ans, la temp rature moyenne de la basse atmosph re s'est r v l e sup rieure de 0,4 C la moyenne enregistr e entre 1961 et 1990, selon l'office de la m t orologie britannique (British Met Office). L' cart, pour la d cennie 1990-1999, avait t de 0,23 C seulement. Quant 2010, le British Met Office pr voit qu'elle a toutes les chances de se hisser en t te du tableau.
Les donn es des stations m t orologiques, des bou es et des navires oc anographiques, ou encore des satellites, sont analys es ind pendamment par plusieurs laboratoires qui tablissent, chacun de leur c t , une temp rature moyenne de la basse atmosph re terrestre. Le National Climatic Data Center (NCDC) am ricain a rendu publique, fin d cembre, une estimation bas e sur les onze premiers mois de l'ann e, pla ant 2009 en 5e position.
Au Royaume-Uni, le Met Office parvient la m me conclusion. De son c t , Gavin Schmidt, chercheur au Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA, place 2009 "dans les quatre ann es les plus chaudes" jamais mesur es.
Cette situation est, en partie, explicable par El Nino, de retour depuis juin 2009. Ce ph nom ne naturel de r chauffement des eaux de surface du Pacifique quatorial revient tous les trois sept ans et contribue, en plus de l'accumulation des gaz effet de serre, faire grimper la temp rature moyenne de la basse atmosph re.
Outre cet indicateur, un autre indice du r chauffement en cours est la mesure de l' tendue de la banquise arctique. Selon les mod les climatiques, c'est dans les hautes latitudes de l'h misph re Nord que les effets du changement climatique sont les plus forts et les plus rapides. La banquise arctique voit sa superficie diminuer chaque t , pour parvenir son minimum annuel au mois de septembre. Or, septembre 2009 a vu la troisi me plus forte r duction de cette tendue de glace de mer depuis le d but de la surveillance satellite de la zone, voil une trentaine d'ann es. Le retrait le plus important a t relev en 2007, suivi de 2008.
"Par contraste, note le NCDC dans son bilan de l'ann e, la surface de la glace de mer dans l'h misph re Sud a t la deuxi me plus grande en avril et ao t 2009, respectivement derri re 2008 et 2000." Cet apparent paradoxe est expliqu par certains climatologues comme le r sultat d'un changement du r gime des vents autour de l'Antarctique. Ce changement serait d la conjugaison de deux facteurs : rar faction de l'ozone stratosph rique et augmentation des gaz effet de serre.
Le bilan de l'ann e coul e est d'autant plus notable que le Soleil est plong , depuis 2008, dans un "minimum profond" d'activit . Il ne commence lentement en sortir que depuis la mi-2009. Selon la NASA, il faut remonter 1913 pour retrouver une p riode d'un calme solaire comparable.
L' nergie irradi e par notre toile oscille selon un cycle de onze ann es environ. Le dernier minimum remonte 1996 et la date du prochain maximum est encore d battue. Les experts de la National Oceanic and Atmospheric Administration se sont r unis au printemps pour trouver la pr vision la plus consensuelle possible. Ils tablent sur un retour du maximum d'activit du Soleil en mai 2013. Cependant, la majorit des experts estime qu'entre son maximum et son minimum d'activit , le Soleil contribue environ dix fois moins que les gaz effet de serre anthropog niques aux variations climatiques.
Ainsi, le climat de la Terre ne devrait pas attendre le prochain retour de flamme du Soleil pour battre des records. Le Met Office fait le pari que l'ann e 2010 sera la plus chaude mesur e. Alors que "la temp rature moyenne globale a t de 14 C entre 1961 et 1990", explique l'institution britannique, celle de 2010 devrait se situer autour de 14,58 C.
James Hansen, directeur du GISS, estime dans son analyse de l'ann e coul e qu'"il y a une haute probabilit - sup rieure 50 % - que 2010 soit l'ann e la plus chaude" jamais mesur e. Cependant, ce record "n'est pas une certitude, surtout si le ph nom ne El Nino venait d cliner de fa on inattendue au d but de 2010", note le Met Office.
St phane Foucart