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2009-05-05 12:38:35
LE MONDE | 04.05.09 | 16h32 Mis jour le 04.05.09 | 16h32
Mastiquez, mastiquez, il en restera toujours quelque chose ! Plusieurs m decins mettent en avant les bienfaits de la mastication. Plus on mastique, moins on mange vite, or la sati t arrivant au bout de 15 20 minutes, cela influe sur la prise de poids et... sur les maladies.
"A consommateur gal, selon le temps et le degr de mastication, les aliments seront assimil s plus ou moins vite et auront un impact plus ou moins grand sur le poids", insiste le docteur Arnaud Cocaul, nutritionniste l'h pital parisien de la Piti -Salp tri re, qui publie, jeudi 7 mai, Le R gime mastication (Thierry Souccar Editions, 223 p., 17,50 ). "La mastication est indispensable pour stimuler la salivation, am liorer la digestion et assurer un bon degr de rassasiement. Plus on mastique, moins on mange", souligne le docteur Laurent Chevallier, sp cialiste de la nutrition. "Une alimentation dure, difficile m cher, induit une l vation des d penses nerg tiques", constate par ailleurs une tude, men e sur les rats, par Marie-Agn s Peyron de l'Institut national de recherche agronomique (INRA).
Sur le m me sujet
En clair, en ne mastiquant pas assez, on mange trop. Cette tendance s'amplifie, car "les aliments n'ont cess de se ramollir, de perdre leur texture, leurs fibres, leur duret initiale", pr cise M. Cocaul. L'alimentation compte environ plus de 70 % d'aliments transform s et de plus en plus d'aliments mous : c r ales du petit d jeuner dans du lait, plats pr par s, hamburgers, pur es, Smoothies "pr ts manger", etc.
L'alimentation est de plus en plus molle et de plus en plus nomade ; on la "gobe", surtout chez les jeunes, qui ont une alimentation souvent m canique et qui ne prennent pas le temps de savourer. "On ne mange plus, on se remplit, r sume M. Cocaul. Les aliments mous incitent ainsi manger plus que ce dont le corps a besoin."
Autre effet b n fique de la mastication : elle favorise une meilleure digestion et souvent la disparition des coliques et des ballonnements. De plus, "mastiquer et broyer consciencieusement emp chent de d l guer ce r le l'estomac et l'intestin, ce qui leur permet de moins travailler, donc, de moins pomper le sang et de laisser au cerveau la posssibilit de mieux penser", ajoute Arnaud Cocaul.
Les personnes qui m chent bien auraient donc une meilleure vascularisation et une meilleure oxyg nation du cerveau, assure le m decin. "Mais il est important de ne pas mastiquer " vide", c'est- -dire en dehors des repas, ce qui signifie : pas de chewing-gums et pas de grignotage", pr vient le docteur Val rie Magnin, canc rologue.
Lors du congr s Cancer et environnement - qui s'est tenu mi-avril Aix-en-Provence l'initiative de l'association Ressource -, le professeur Vincent Castronovo, de l'universit de Li ge, en Belgique, a recommand de "manger lentement, sans stress et de bien mastiquer". C'est l'un de ses quinze conseils pour r duire, notamment, le risque de r cidive du cancer du sein. "Ces propos peuvent vous para tre loufoques, mais ils s'appuient sur de nombreuses tudes", indique-t-il.
Pascale Santi