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Cela fait un moment que je flirte avec les BSD, les cousins de Linux, et il y a une quinzaine d'années j'avais d'ailleurs installé PC-BSD, qui proposait FreeBSD avec un format de paquets spécifique et une interface paufinée pour faciliter l'utilisation de FreeBSD en tant qu'OS de bureau, là où il est surtout destiné aux serveurs. Cela avait eu un franc succès, hélas cette distribution a disparu il y a quelques années.
Il ne sera pas nécessaire de détailler ici l'historique des divers BSD, ni de rappeler que des systèmes BSD équipent des milliers de serveurs chez certaines grosses compagnies, ou encore que MacOS ainsi que les consoles PS3 et PS4 utilisent des dérivés de BSD... Tout ceci est bien documenté.
J'avais donc envie d'avoir NetBSD sur un de mes ordinateurs, et j'ai pour cela ressorti un Raspberry Pi 3 puis transféré l'image mise à disposition. Celle-ci a la particularité de présenter un système déjà installé. Je me suis donc occupé de personnaliser et paramétrer ce dernier.
La première chose est de passer (temporairement) la console en français, via la commande
wsconsctl -k -w encoding=fr
Il sera possible ensuite de paramétrer cela définitivement dans le fichier /etc/wscons.conf
C'est là également que se règleront les consoles virtuelles TTY.
Un petit tour dans le .profile pour activer l'adresse du pkgsrc et je peux ensuite installer pkgin pour faciliter l'accès aux logiciels sous forme de paquets binaires.
Je demande alors à récupérer lagrange (navigateur Gemini), netsurf (navigateur Web) et xfe (explorateur de fichiers), et avec le jeu des dépendances cela proposer d'installer 47 paquets. C'est assez étonnant de voir que cela nécessite d'obtenir des paquets liés à Wayland, mais c'est probablement un effet de bord des dépendances de plus en plus marquées envers ces nouvelles "technologies".
Toujours est-il que c'est extrêmement long à installer. Le téléchargement est relativement rapide, mais la finalisation met plus d'une heure (137 Mo à télécharger, 414 Mo à installer). Je pense que ce n'est pas forcément NetBSD qu'il faut incriminer, et c'est probablement la mémoire restreinte (1 Go) du Raspberry Pi qui est le plus à blâmer, ainsi que possiblement la carte SD (qui est pourtant censée être de classe 10).
L'autre problème, c'est qu'un certain nombre d'applications plantent (scite ou wget par exemple), parfois aléatoirement. J'ai également eu quelques kernel panic (appelés "fatal kernel mode") figeant totalement la machine.
Mais en dehors de cela, j'apprécie la sobriété de NetBSD.
Pour retrouver mes marques, j'aurais pu mettre initialement WindowMaker comme gestionnaire de fenêtre, mais j'ai décidé de configurer à la place ctwm, le gestionnaire de fenêtre par défaut. Il me rappelle un peu fvwm, tout se fait dans un fichier de configuration texte (et lui aussi provient de twm comme ctwm).
Son utilisation est exotique et pas désagréable, mais au bout d'un moment je suis revenu à WindowMaker, qui me parle plus.
J'en ai profité pour reconfigurer quelques "dotfiles", pour améliorer notamment l'apparence et l'utilisation de Xterm, ainsi que de Byobu, mais j'y reviendrai.
Pour configurer le son, j'ai simplement suivi l'excellent manuel (1) et ici il suffisait de définir que le son sortait par la prise jack du rpi :
mixerctl -w outputs.select=headphones
Il est même possible de se connecter à un serveur plus puissant en utilisant x2go qui est disponible dans les paquets.
L'avantage du Raspberry Pi est qu'il ne consomme rien, aussi je peux avoir un terminal à disposition permanente sans que cela consomme trop d'énergie, et tout ceci dans un silence complet : fini le bruit des ventilateurs, voici enfin une machine à écrire discrète.
(1) https://www.netbsd.org/docs/guide/en/chap-audio.html
Copie d'écran de NetBSD avec ctwm