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Haiku est un OS alternatif et libre, dérivé du vénérable BeOS. Il est possible d'utiliser dessus quantité de logiciels libres issus des distributions Linux.
On pourrait croire qu'il n'a pas beaucoup d'utilité concrète par rapport à un Linux plus abouti, mais ce ne serait pas tout à fait juste : en effet, Haiku est unique dans son genre, et il apporte une expérience d'utilisation que l'on ne pourra pas avoir sous Linux ou un autre OS similaire.
Il est limité, mais réactif. Son interface est rapide, mais le web, l'accélération graphique, ne sont pas franchement optimisés dessus. Il en résulte que cela permet de se concentrer sur l'essentiel de son travail, sans se disperser à procrastiner sur le web à côté de cela :) De ce fait, sa limitation devient une force, même si cela ne conviendra pas à tout le monde ni à tous les usages.
Mais au fond, pourquoi utiliser un nouvel OS ? Pourquoi ne pas se "contenter" de Linux ? Ce dernier répond en effet à tous mes besoins, que cela soit en ligne de commande, en desktop, en serveur, ou à travers les milliers de logiciels libres auxquels j'ai accès.
Et si c'est juste pour faire tourner un navigateur et LibreOffice, pas besoin d'un OS alternatif pour ça.
La réponse la plus évidente, c'est qu'un nouvel OS, c'est une nouvelle expérience : ça conditionne réellement, pour moi, le rapport avec le travail que j'effectue dessus. C'est un outil forcément différent de ceux auxquels je suis habitués, et cela remet en cause et questionne ce que je peux réaliser avec un ordinateur. La part de nostalgie est également forte, de par son interface "rétro" (l'aspect général est similaire à celui de BeOS, il y a 20 ans de cela) il me rappelle un peu quand j'étais à la fac, et que je travaillais sur Mac OS 8, avec ses petites icônes colorées. J'ai même connu un peu BeOS, pour l'avoir vu tourner dans une école d'informatique où étudiait un ami. Et avant cela, Atari ST, Amiga… Haiku me semble dans cette continuité.
Haiku est épuré, et son paradigme d'utilisation, éprouvé depuis des années, ne subit pas de remise en cause constante de son utilisabilité, un peu à l'inverse de ces Gnome, KDE, Google et compagnie, qui déplacent, suppriment, démultiplient ou cachent les options les plus courantes. Qui permettent tout et n'importe quoi. Trop de choix tue le choix et un peu la créativité.
On trouve d'ailleurs de plus en plus de logiciels, voire d'appareils, qui proposent Ă l'utilisateur de se concentrer sur une seule chose ou de ralentir, tels Zettlr, FocusWriter etc.
Haiku me repose, je trouve que c'est un OS "zen", qui oblige Ă prendre le temps, Ă s'organiser autrement. J'ai le travers, en tant qu'informaticien au sens large du terme, de me disperser, de tester des nouveaux logiciels, de fouiner sur github, de partir dans tous les sens, pour au final ne pas travailler sur des projets plus essentiels pour moi.
J'aime bien composer de la musique chiptune, parfois juste sur 3 voix, avec des puces sonores limitées, et cela booste ma créativité. Dans le même esprit, travailler sur un ordinateur "limité", avec une "barrière" naturelle qui limite les distractions tels que les réseaux sociaux, le surf désoeuvré sur le web, ça peut aider à se concentrer sur l'essentiel.
Haiku est le travail d'une petite équipe de passionnés, et il ne vit que grâce à cette passion et ce talent. En soit, c'est exceptionnel, et quasi unique dans le paysage informatique, si on compare aux autres OS qui ont beaucoup plus de moyens financiers et humains.
Un retour d'expérience sur Haiku