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Le Writever 2024 – Avril

 LE
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 2024 – Avril
                                    

Avril 2024

1 – Temps

Elle dĂ©ploya toute son Ă©nergie Ă  le pourchasser, le traquer. En vain. AprĂšs une Ă©ternitĂ© d’existence, elle comprit qu’elle n’atteindrait jamais son but.

LassĂ©e, elle se replia dans une dimension de poche et s’attela Ă  rĂ©soudre des sudokus Ă  n-dimensions en attendant la fin de l’univers.

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2 – Nostalgie

Chaque matin depuis sa sorte de cryogĂ©nie, il lançait l’application de scan approfondi depuis l’ordinateur de bord. Invariablement, il calait le scanner sur une frĂ©quence trĂšs prĂ©cise. Puis il profitait du temps que mettait l’IA Ă  filtrer et recomposer le signal pour se prĂ©parer un petit-dĂ©jeuner.

Une fois que l’ordinateur le notifiait qu’il avait obtenu un fichier audio audible et intelligible, il s’installait dans son siĂšge de pilotage et Ă©coutait les voix de gens disparus et oubliĂ©s depuis des milliers d’annĂ©es.

Depuis qu’il avait trouvĂ© par hasard les fantĂŽmes des Ă©missions radio provenant de la Terre depuis longtemps dĂ©truite, et cachĂ©s dans le fond diffus de l’univers, il Ă©tait pris d’une addiction nostalgique Ă  Ă©couter ces voix et musiques du passĂ©.

L’émission touchait Ă  sa fin. En soupirant, le dernier ĂȘtre humain dans l’univers reprit sa mission d’exploration pourtant dĂ©sormais vaine.

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3 – Calendrier

Comme tous les jours depuis
 Il n’en avait plus aucune idĂ©e. Mais, comme chaque matin, il alla cocher la case du jour sur le calendrier accrochĂ© au mur. Comme chaque jour, avant de tracer le trait d’encre, il avait longuement observĂ© le grain, la pulpe du papier Ă  la recherche d’une trace, un fantĂŽme du passĂ©. Rien, la surface ne portait aucune cicatrice des prĂ©cĂ©dentes itĂ©rations.

Il reposa le feutre et s’assit sur la paillasse qui faisait face au calendrier, seule concession Ă  la nuditĂ© des murs de sa cellule. Dans cette prison particuliĂšre, chaque jour Ă©tait le mĂȘme. LittĂ©ralement. Il ne pouvait savoir depuis combien d’annĂ©es il purgeait sa peine. Et il n’y parviendrait jamais. Le temps ne s’écoule pas ici, il bĂ©gaye.

Demain, aprĂšs cette journĂ©e inutile, il fera Ă  nouveau le mĂȘme trait de feutre sur la mĂȘme case de ce calendrier perpĂ©tuel.

——————

4 – Perdre

Je me sens Ă©veillĂ©. Mais je ne vois rien. Mes sens semblent Ă©teints, et pourtant je pense, donc je suis
 vivant, mais oĂč ? Comment ?

— Êtes-vous Ă©veillé ?

Je n’ai pas entendu la question. J’ai l’impression de l’avoir pensĂ©e, mais avec une voix qui n’est pas la mienne. J’essaye de rĂ©pondre, mais je n’émets aucun son.

— Vous ĂȘtes conscient. TrĂšs bien. Nous vous recevons parfaitement.

Tout ceci est Ă©trange, angoissant. Pourtant je ne ressens rien. Je n’ai pas l’impression de respirer ni d’avoir un cƓur qui bat.

— Je me dois de vous rappeler qui vous ĂȘtes. La stase endommage vos mĂ©moires. Vous ĂȘtes une conscience dĂ©corporĂ©e installĂ©e dans une sonde spatiale. Je suis Ă©galement tenu de vous annoncer une mauvaise nouvelle. Un dĂ©faut de vos systĂšmes de navigation a modifiĂ© votre trajectoire. Vous allez sortir de notre sphĂšre de contrĂŽle et vous Ă©garer dans l’espace profond. Pour vous Ă©viter une torture Ă©ternelle, nous avons dĂ©cidĂ© de vous dĂ©sactiver avant que votre appareil ne sorte de notre limite d’émission. Adieu, bonne chance.

Je hurle, je supplie d’attendre, de m’expliquer, et puis


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5 – Demain

Pour moi, demain est toujours un autre jour de souffrance, coincĂ© dans ce lit d’hĂŽpital, prisonnier de ce corps inutile.

Ils ont bien tout essayĂ©, jusqu’à se servir de moi comme cobaye pour une nouvelle interface neurale. Une rĂ©volution. Le reprĂ©sentant de la firme m’avait promis que si la greffe fonctionnait, je pourrais contrĂŽler les appareils autour de moi. Retrouver une forme d’autonomie, m’a-t-il dit avec son sourire en plastique. Il a mĂȘme ajoutĂ©, tout bas, quand personne ne pouvait entendre : « *Et puis, dans l’état oĂč vous ĂȘtes, ça ne peut qu’ĂȘtre un plus.* »

La greffe a marché. Je peux contrÎler les appareils de la piÚce. Comme, par exemple, le respirateur artificiel.

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6 – Minute

- 2 secondes. Je ne le sais pas encore, mais les missiles ont été lancés.

- 5 secondes. Mon ordinateur de bord me signale qu’il a repĂ©rĂ© les missiles.

- 8 secondes. Il a automatiquement enclenché les contre-mesures.

- 17 secondes. Je m’échine sur les commandes dans des manƓuvres d’évitements qui mettent Ă  rude Ă©preuve la soliditĂ© de mon appareil.

- 22 secondes. Les missiles se sont perdus, je suis sauf.

- 24 secondes. Une nouvelle salve m’a accrochĂ©.

- 27 secondes. L’ordinateur a de nouveau lĂąchĂ© une bordĂ©e de contre-mesures. Ce sont les derniĂšres.

- 39 secondes. J’ai la tĂȘte qui tourne Ă  force de partir en spirales d’évitement.

- 46 secondes. Les missiles n’ont pas lĂąchĂ© l’affaire et j’ai pris des impacts de projectiles Ă  haute vĂ©locitĂ©.

- 51 secondes. Mon cockpit rĂ©sonne d’une multitude d’alertes. Je commence Ă  avoir un voile noir.

- 59 secondes. Je n’ai pas semĂ© les missiles, ma propulsion est en panne. C’est fini.

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7 – Mois

J’ai repris le travail de mon pĂšre, et avant lui de mon grand-pĂšre. Je suis le gardien de la lune. Ou, plus prĂ©cisĂ©ment, le gardien de son absence. Cela fait si longtemps qu’elle a disparu qu’à part moi et mes employeurs, personne ne se souvient rĂ©ellement de ce qu’était une nuit de pleine lune.

D’ailleurs, la plupart des gens ne comprennent pas l’importance de mon travail. Pour eux, je suis un profiteur qui est payĂ© Ă  ne rien faire.

Mais moi, mon espoir ne s’est jamais effritĂ©. J’ai toujours en moi l’espoir inflexible que la lune reviendra un jour briller dans le ciel nocturne comme le joyau qu’elle Ă©tait.

Alors, chaque mois, chaque nuit de nouvelle lune, je suis là, en haut de mon observatoire, à attendre le retour de Séléné, mon adorée.

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8 – Anticiper

— Est-ce que tu sais oĂč est le


— 
 pain ? Je l’ai posĂ© sur le comptoir.

— Du coup, tu veux que je


— 
 pose la table ? Oui, c’est prĂȘt dans 5 minutes.

— OK. Je mets les


— 
 assiettes creuses ? Non, pas la peine. Les normales suffiront.

— D’accord. Et pour


— Le dessert ? J’ai achetĂ© quelques pĂątisseries.

— Bon, ben c’est tout bon alors. Je reviens, je vais


— 
 chercher la fiole de poison que tu as achetĂ©e sur le darkweb pour te dĂ©barrasser de moi, parce que tu en as ras le bol de ma facultĂ© d’anticipation ? Ce n’est pas la peine. Je l’ai confisquĂ©e et la police arrive dans quelques secondes. Ah, tiens, on sonne Ă  la porte.

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9 – Urgent

L’équipe de sauvetage mit le pied sur la surface hostile de l’astĂ©roĂŻde. À la lueur tremblotante de leurs torches, derriĂšre les bourrasques de poussiĂšre de roche, ils distinguaient Ă  peine l’épave du vaisseau d’oĂč leur Ă©tait parvenu le signal de dĂ©tresse.

Ils l’avaient captĂ© moins de quarante-huit heures plus tĂŽt et n’avaient pas hĂ©sitĂ© une seconde Ă  se dĂ©router pour venir porter secours.

De l’extĂ©rieur, l’épave Ă©tait dans un Ă©tat critique de dĂ©labrement. Mais une observation plus attentive contredisait la premiĂšre impression. Des renforts avaient Ă©tĂ© ajoutĂ©s çà et lĂ .

Ils frappĂšrent lourdement sur le sas. Un visage maigre et hirsute finit par s’encadrer dans le hublot, leur signifiant par signes de se connecter sur une frĂ©quence.

— Nous avons captĂ© votre balise. Nous sommes lĂ  pour vous secourir, l’ami.

— AprĂšs tout ce temps ? Vous vous foutez de moi “

— Mais
 votre balise n’émet que depuis deux jours.

— Foutaises. Je suis coincĂ© sur ce caillou depuis plus de trente ans. Et c’est maintenant que je me suis fait Ă  ma petite vie que vous dĂ©barquez ? Cassez-vous, je suis trĂšs bien ici, tout seul !

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10 – DurĂ©e

Le gardien du cimetiĂšre des immortels s’ennuyait Ă  mourir. Depuis si longtemps que sa mĂ©moire lui faisait dĂ©faut.

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11 – Futur

Le vieillard avançait Ă  petits pas cahotants, voĂ»tĂ© sur son dĂ©ambulateur. Il flottait dans son costume de super hĂ©ros, faute d’avoir encore les muscles pour le remplir, et sa cape crottĂ©e trainait pathĂ©tiquement derriĂšre lui.

Cependant, sa quasi-surditĂ© le protĂ©geait de la cruautĂ© de ses ennemis du moment : les auxiliaires de vie de la maison de retraite oĂč sa famille l’avait abandonnĂ©.

— Tiens, v’la Captain Futur, les gars !

— Vu l’allure, c’est Captain Futur Imparfait, haha !

— Et dans pas longtemps, ça va ĂȘtre Captain PassĂ© Simple


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12 – Saison

« *Y’a plus d’saisons
* » fut le seul commentaire laconique de l’astronome regardant au travers de son tĂ©lescope le soleil s’éloigner, plongeant la planĂšte dans une nuit glacĂ©e Ă©ternelle.

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13 – Brùve

En bref, une information communiquĂ©e par l’Organisation mondiale de la santé : En fait, l’épidĂ©mie de rhumes qui sĂ©vit actuellement est plus grave que prĂ©vu. L’OMS recommande d’ailleurs, si vous ĂȘtes Ă  proximitĂ© de quelqu’un qui semble enrhumĂ©, de viser la tĂȘte et de s’assurer de bien dĂ©truire le cerveau du malade.

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14 – PrĂ©diction

Le moteur Ă  prĂ©dictions mis au point par le docteur Vedec Ć ialenĂœ avait pour but principal de lui assurer une confortable rente en lui fournissant les tirages du loto avant qu’ils ne soient effectuĂ©s.

Cela fonctionnait, mais il se rendit vite compte que quelque chose clochait. En effet, la machine produisait en fait toujours le mĂȘme rĂ©sultat ; sept nombres de la suite de Fibonacci : 3, 5, 8, 13, 21, 34, et 55.

Ça aurait pu passer pour un simple bug si les tirages proprement dits ne suivaient pas le mĂȘme schĂ©ma. Plus aucun tirage de loto, nulle part sur Terre, ne pouvait fournir autre chose que cette sĂ©rie de nombres.

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15 – Lenteur

À la suite d’une irradiation accidentelle, Kevin Parker devint l’homme le plus lent du monde ; son mĂ©tabolisme se mit Ă  ralentir Ă  un degrĂ© tel qu’une annĂ©e pour nous Ă©quivalait Ă  peine Ă  une minute de son temps relatif.

CoupĂ© du monde, il vĂ©gĂ©ta dans un institut mĂ©dical, oĂč on le cru pendant l’incroyablement long sĂ©jour, ĂȘtre en Ă©tat de quasi mort cĂ©rĂ©brale.

Durant sa trĂšs longue brĂšve vie ralentie, il contempla sans donner l’impression de rĂ©agir le passage de trois cents ans d’histoire, avant de finir vaporisĂ© dans le bombardement nuclĂ©aire qui rasa la ville, le 4 juillet 2307.

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16 – Vieux

Contrairement aux humains, dont la vie est brĂšve, les statues vieillissent avec une lenteur toute minĂ©rale. Elles ne perdent pas en beautĂ©. Leur peau de marbre se fendille doucement, leurs courbes s’érodent petit Ă  petit.

Et leurs yeux inertes peuvent contempler presque pour l’éternitĂ© un paysage ou — lorsqu’elles ont de la chance — l’élu de leur cƓur de marbre Ă  quelques pas de leur socle.

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17 – PrĂ©sent

— Étiez-vous prĂ©sent lors des faits ?

— HĂ© bien, techniquement oui, mais


— Pour rappel, le drame s’est produit dans le mĂ©tavers. Vous y Ă©tiez connectĂ©. Je reformule ma question : avez-vous Ă©tĂ© directement tĂ©moin du drame ?

— Ben, non, pas directement, enfin ça dĂ©pend


— Encore une fois, avez-vous assistĂ© Ă  ce qui s’est passĂ© ou non ?

— Comment vous dire
 L’avatar Ă©tait connectĂ©, mais


— Ah, donc, c’était votre bot qui se trouvait connectĂ© Ă  cette session.

— Pas exactement, mais. Oui.

— TrĂšs bien, donc nous allons vous inculper pour non-assistance Ă  personne en danger et rĂ©tention d’informations.

— Ah. Heu. Mon propriĂ©taire ne va pas ĂȘtre content


— Pardon ?

— Oui, il a Ă©galement envoyĂ© un chatbot pour cet entretien.

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18 – ÉphĂ©mĂšre

Nous, les Ætrntees, avons une espĂ©rance de vie Ă  l’échelle cosmique. La plupart d’entre nous peuvent voir naĂźtre et mourir des Ă©toiles. C’est pour cela que, Ă  nos yeux, vous les humains passez pour des crĂ©atures infinitĂ©simales Ă©phĂ©mĂšres.

Et pourtant, quand vous essayez de philosopher avec nous, cela provoque en nous un tel sentiment d’ennui que vous parvenez à nous faire ressentir la langueur du temps qui passe.

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19 – Cueillir

Pas le choix. Dans la dĂšche jusqu’au cou, j’ai acceptĂ© ce boulot de cueilleur sur LV-442. On y rĂ©colte des pousses de BatoÄŸa-kvety. C’est un travail dĂ©licat, qu’on ne peut pas confier aux machines.

C’est harassant, mais bien payĂ©, pour un travail saisonnier. La seule chose pĂ©nible, Ă  laquelle on ne peut jamais s’habituer, c’est aux hurlements de douleur et aux sanglots d’agonie des petits lorsqu’on les arrache Ă  leurs mĂšres.

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20 – SidĂ©rĂ©

Une de nos colonies spatiales a disparu, complĂštement vaporisĂ©e. Les Ve’ké’pakobylky nous avaient pourtant prĂ©venus.

Ces aliens pachydermiques, placides corps flottants, sont gĂ©nĂ©ralement d’humeur Ă©gale et plaisante. Cependant, ils nous avaient Ă©galement expliquĂ© qu’ils pouvaient entrer dans un Ă©tat de spleen profond qui les conduisait Ă  un Ă©tat de complĂšte sidĂ©ration.

Ça n’était pas une image. Au plus profond de leur dĂ©pression, ils se transformaient en supernovĂŠ.

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21 – Souvenir

Il Ă©tait tellement impatient d’ĂȘtre le premier Ă  rencontrer les premiers ambassadeurs extra-terrestres qu’il en oublia de revĂȘtir son scaphandre avant de sortir du vaisseau terrien.

Dans leur rapport, les extra-terrestres notĂšrent : « Les humains sont des ĂȘtres intĂ©ressants, globalement aimables et amicaux. Cependant, ils semblent enclins Ă  exploser sous le coup d’une vive Ă©motion.

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22 – Impatiente

Il Ă©tait tellement impatient d’ĂȘtre le premier Ă  rencontrer les premiers ambassadeurs extra-terrestres qu’il en oublia de revĂȘtir son scaphandre avant de sortir du vaisseau terrien.

Dans leur rapport, les extra-terrestres notĂšrent : « Les humains sont des ĂȘtres intĂ©ressants, globalement aimables et amicaux. Cependant, ils semblent enclins Ă  exploser sous le coup d’une vive Ă©motion.

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23 – Seconde

Jon Holloway, cĂ©lĂšbre combattant de MMA a reçu, lors d’un tournoi, une sĂ©rie trĂšs rapide de coups violents Ă  la tĂȘte. Sur les 8 coups portĂ©s Ă  peine une seconde, les consĂ©quences ont Ă©té :

1. télépathie

2. amnésie

3. don de langue universelle

4. destruction des centres de la parole

5. prescience

6. destruction de la mémoire à court terme

7. communication avec Dieu

8. abondante hémorragie cérébrale

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24 – PerpĂ©tuel·le

Chapitre I — Le mouvement perpĂ©tuel n’existe pas

Cette quĂȘte a stimulĂ© l’imagination des inventeurs, des scientifiques et des philosophes Ă  travers les Ăąges. Cependant, malgrĂ© les efforts dĂ©ployĂ©s, le mouvement perpĂ©tuel reste insaisissable jusqu’à ce jour


Chapitre I — Le mouvement perpĂ©tuel n’existe pas

Cette recherche a nourri l’inspiration des inventeurs, des scientifiques et des philosophes Ă  travers les Ă©poques. Pourtant, malgrĂ© les tentatives inlassables, le concept du mouvement perpĂ©tuel demeure insaisissable jusqu’à ce jour


Chapitre I — Le mouvement perpĂ©tuel n’existe pas

Cette recherche a nourri l’inspiration des inventeurs, des scientifiques et des philosophes Ă  travers les Ă©poques. Pourtant, malgrĂ© les tentatives inlassables, le concept du mouvement perpĂ©tuel demeure insaisissable jusqu’à ce jour.

Chapitre I — Le mouvement perpĂ©tuel n’existe pas

À travers les siĂšcles, cette quĂȘte a captivĂ© l’esprit des inventeurs, des scientifiques et des penseurs. Pourtant, malgrĂ© leur dĂ©vouement, le mouvement perpĂ©tuel demeure hors de portĂ©e jusqu’à ce jour.

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25 – Hier

— Vous m’avez dĂ©jĂ  dit ça hier.

— Et vous m’avez rendu votre travail ?

— Non, j’ai pas eu le temps de finir.

— Donc
 “

— Donc, probablement que demain, vous serez obligĂ© de me dire que c’était pour hier.

— Et pour aujourd’hui ?

— Pour aujourd’hui, restons-en là. Les intrications temporelles me fichent la migraine et je n’arrive pas à travailler dans ces conditions.

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26 – Durable

Quand nous avons rĂ©ussi Ă  conclure les pourparlers de paix avec les MalĂ­~ufƈukanĂ­, nous nous sommes quittĂ©s sur un accord de paix durable, et des mots d’amitiĂ© gravĂ©s dans la pierre.

Pour ĂȘtre sĂ»rs de notre fait, nous avons poussĂ© les expressions de maniĂšre littĂ©rale ; nous avons littĂ©ralement vitrifiĂ© leur planĂšte. En parlant, nous avons gravĂ© Ă  la surface ces mots : « *Ci-git une race au cƓur de pierre* »

Quelqu’un a cru bon d’accompagner le message d’un smiley souriant.

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27 – Remonter

Chaque jour, je quitte ma femme et mes enfants. Je fais une heure de route pour arriver sur mon lieu de travail. Chaque jour, j’entre dans un bĂątiment austĂšre, passe un contrĂŽle de sĂ©curitĂ©. Puis j’emprunte un ascenseur qui met prĂšs de 45 minutes Ă  m’emmener au plus profond niveau.

Dans la petite salle climatisĂ©e se trouve un simple pupitre d’oĂč Ă©merge une clĂ© papillon.

AprĂšs avoir sirotĂ© mon cafĂ©, je me tiens devant et, patiemment, je tourne la clĂ©. Un cliquetis de mĂ©canique bien huilĂ©e rĂ©sonne doucement. Je fais ainsi une centaine de tours, jaugeant le moment d’arrĂȘter Ă  la rĂ©sistance croissante de la clĂ©.

Lorsque je sais que je ne peux plus tourner la clé sans forcer et endommager le mécanisme, je remonte et rentre chez moi.

J’ai fini ma journĂ©e, j’attends la suivante.

Il n’y a ni jours fĂ©riĂ©s ni congĂ©s pour celui qui remonte le noyau terrestre.

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28 – CrĂ©neau

J’ai ratĂ© mon permis. Sur l’épreuve du parking en crĂ©neau. J’ai trop reculĂ©, et j’ai embouti Ă  l’arriĂšre. Ne me jugez pas trop sĂ©vĂšrement. Piloter une galaxie n’est pas Ă  la portĂ©e du premier venu. Et j’en connais plein qui n’ont pas eu leur permis de conduire cosmique du premier coup.

Et puis y’a pas eu trop de dĂ©gĂąts. Quelques systĂšmes solaires bousculĂ©s, deux ou trois supernovĂŠ Ă  remettre en place et on n’en parle plus.

Enfin, on n’en parle encore sur la petite planĂšte bleue Ă  la pĂ©riphĂ©rie. Il parait qu’ils ont tout filmĂ© et qu’ils se prennent la tĂȘte pour expliquer ce qu’ils ont vu.

Je vais aller les voir pour rĂ©cupĂ©rer leurs enregistrements. Ça servira pour l’assurance.

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29 – Rythme

Le gnome Ă©pileptique semblait battre la mesure avec ses spasmes. Obligatoirement, on disait de lui qu’il avait le rythme dans la peau. On se servait d’ailleurs de ce nain pulsif comme mĂ©tronome durant les concerts.

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30 – Chronomùtre

On m’avait pourtant prĂ©venu, mais j’ai pourtant craquĂ©. Comme l’a dit un jour un cĂ©lĂšbre homme politique : « *Si t’as pas ta Tithonex© avant 50 ans, t’as ratĂ© ta vie.* »

Donc, je me suis ruinĂ©, et j’ai achetĂ© une montre Tithonex©. Au dĂ©but, je n’ai pas regrettĂ© d’avoir endettĂ© ma descendance sur trois gĂ©nĂ©rations. Mais
 on m’avait pourtant prĂ©venu.

Acheter une montre crĂ©Ă©e par un Immortel, c’est dangereux.

Par exemple, la mienne n’indique ni les minutes, ni les heures, mais seulement les siĂšcles et les millĂ©naires.

Quant au chronomĂštre, une fois lancĂ©, il est impossible de l’arrĂȘter.

On m’avait pourtant prĂ©venu


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