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LE __ __ _ _ \ \ / / _(_) |_ _____ _____ _ _ \ \/\/ / '_| | _/ -_) V / -_) '_| \_/\_/|_| |_|\__\___|\_/\___|_| 2024 â Avril
Elle dĂ©ploya toute son Ă©nergie Ă le pourchasser, le traquer. En vain. AprĂšs une Ă©ternitĂ© dâexistence, elle comprit quâelle nâatteindrait jamais son but.
LassĂ©e, elle se replia dans une dimension de poche et sâattela Ă rĂ©soudre des sudokus Ă n-dimensions en attendant la fin de lâunivers.
ââââââ
Chaque matin depuis sa sorte de cryogĂ©nie, il lançait lâapplication de scan approfondi depuis lâordinateur de bord. Invariablement, il calait le scanner sur une frĂ©quence trĂšs prĂ©cise. Puis il profitait du temps que mettait lâIA Ă filtrer et recomposer le signal pour se prĂ©parer un petit-dĂ©jeuner.
Une fois que lâordinateur le notifiait quâil avait obtenu un fichier audio audible et intelligible, il sâinstallait dans son siĂšge de pilotage et Ă©coutait les voix de gens disparus et oubliĂ©s depuis des milliers dâannĂ©es.
Depuis quâil avait trouvĂ© par hasard les fantĂŽmes des Ă©missions radio provenant de la Terre depuis longtemps dĂ©truite, et cachĂ©s dans le fond diffus de lâunivers, il Ă©tait pris dâune addiction nostalgique Ă Ă©couter ces voix et musiques du passĂ©.
LâĂ©mission touchait Ă sa fin. En soupirant, le dernier ĂȘtre humain dans lâunivers reprit sa mission dâexploration pourtant dĂ©sormais vaine.
ââââââ
Comme tous les jours depuis⊠Il nâen avait plus aucune idĂ©e. Mais, comme chaque matin, il alla cocher la case du jour sur le calendrier accrochĂ© au mur. Comme chaque jour, avant de tracer le trait dâencre, il avait longuement observĂ© le grain, la pulpe du papier Ă la recherche dâune trace, un fantĂŽme du passĂ©. Rien, la surface ne portait aucune cicatrice des prĂ©cĂ©dentes itĂ©rations.
Il reposa le feutre et sâassit sur la paillasse qui faisait face au calendrier, seule concession Ă la nuditĂ© des murs de sa cellule. Dans cette prison particuliĂšre, chaque jour Ă©tait le mĂȘme. LittĂ©ralement. Il ne pouvait savoir depuis combien dâannĂ©es il purgeait sa peine. Et il nây parviendrait jamais. Le temps ne sâĂ©coule pas ici, il bĂ©gaye.
Demain, aprĂšs cette journĂ©e inutile, il fera Ă nouveau le mĂȘme trait de feutre sur la mĂȘme case de ce calendrier perpĂ©tuel.
ââââââ
Je me sens Ă©veillĂ©. Mais je ne vois rien. Mes sens semblent Ă©teints, et pourtant je pense, donc je suis⊠vivant, mais oĂč ? Comment ?
â Ătes-vous Ă©veillĂ©Â ?
Je nâai pas entendu la question. Jâai lâimpression de lâavoir pensĂ©e, mais avec une voix qui nâest pas la mienne. Jâessaye de rĂ©pondre, mais je nâĂ©mets aucun son.
â Vous ĂȘtes conscient. TrĂšs bien. Nous vous recevons parfaitement.
Tout ceci est Ă©trange, angoissant. Pourtant je ne ressens rien. Je nâai pas lâimpression de respirer ni dâavoir un cĆur qui bat.
â Je me dois de vous rappeler qui vous ĂȘtes. La stase endommage vos mĂ©moires. Vous ĂȘtes une conscience dĂ©corporĂ©e installĂ©e dans une sonde spatiale. Je suis Ă©galement tenu de vous annoncer une mauvaise nouvelle. Un dĂ©faut de vos systĂšmes de navigation a modifiĂ© votre trajectoire. Vous allez sortir de notre sphĂšre de contrĂŽle et vous Ă©garer dans lâespace profond. Pour vous Ă©viter une torture Ă©ternelle, nous avons dĂ©cidĂ© de vous dĂ©sactiver avant que votre appareil ne sorte de notre limite dâĂ©mission. Adieu, bonne chance.
Je hurle, je supplie dâattendre, de mâexpliquer, et puisâŠ
ââââââ
Pour moi, demain est toujours un autre jour de souffrance, coincĂ© dans ce lit dâhĂŽpital, prisonnier de ce corps inutile.
Ils ont bien tout essayĂ©, jusquâĂ se servir de moi comme cobaye pour une nouvelle interface neurale. Une rĂ©volution. Le reprĂ©sentant de la firme mâavait promis que si la greffe fonctionnait, je pourrais contrĂŽler les appareils autour de moi. Retrouver une forme dâautonomie, mâa-t-il dit avec son sourire en plastique. Il a mĂȘme ajoutĂ©, tout bas, quand personne ne pouvait entendre : «âŻ*Et puis, dans lâĂ©tat oĂč vous ĂȘtes, ça ne peut quâĂȘtre un plus.*âŻÂ»
La greffe a marché. Je peux contrÎler les appareils de la piÚce. Comme, par exemple, le respirateur artificiel.
ââââââ
- 2 secondes. Je ne le sais pas encore, mais les missiles ont été lancés.
- 5 secondes. Mon ordinateur de bord me signale quâil a repĂ©rĂ© les missiles.
- 8 secondes. Il a automatiquement enclenché les contre-mesures.
- 17 secondes. Je mâĂ©chine sur les commandes dans des manĆuvres dâĂ©vitements qui mettent Ă rude Ă©preuve la soliditĂ© de mon appareil.
- 22Â secondes. Les missiles se sont perdus, je suis sauf.
- 24 secondes. Une nouvelle salve mâa accrochĂ©.
- 27 secondes. Lâordinateur a de nouveau lĂąchĂ© une bordĂ©e de contre-mesures. Ce sont les derniĂšres.
- 39 secondes. Jâai la tĂȘte qui tourne Ă force de partir en spirales dâĂ©vitement.
- 46 secondes. Les missiles nâont pas lĂąchĂ© lâaffaire et jâai pris des impacts de projectiles Ă haute vĂ©locitĂ©.
- 51 secondes. Mon cockpit rĂ©sonne dâune multitude dâalertes. Je commence Ă avoir un voile noir.
- 59 secondes. Je nâai pas semĂ© les missiles, ma propulsion est en panne. Câest fini.
ââââââ
Jâai repris le travail de mon pĂšre, et avant lui de mon grand-pĂšre. Je suis le gardien de la lune. Ou, plus prĂ©cisĂ©ment, le gardien de son absence. Cela fait si longtemps quâelle a disparu quâĂ part moi et mes employeurs, personne ne se souvient rĂ©ellement de ce quâĂ©tait une nuit de pleine lune.
Dâailleurs, la plupart des gens ne comprennent pas lâimportance de mon travail. Pour eux, je suis un profiteur qui est payĂ© Ă ne rien faire.
Mais moi, mon espoir ne sâest jamais effritĂ©. Jâai toujours en moi lâespoir inflexible que la lune reviendra un jour briller dans le ciel nocturne comme le joyau quâelle Ă©tait.
Alors, chaque mois, chaque nuit de nouvelle lune, je suis là , en haut de mon observatoire, à attendre le retour de Séléné, mon adorée.
ââââââ
â Est-ce que tu sais oĂč est leâŠ
â ⊠pain ? Je lâai posĂ© sur le comptoir.
â Du coup, tu veux que jeâŠ
â ⊠pose la table ? Oui, câest prĂȘt dans 5 minutes.
â OK. Je mets lesâŠ
â ⊠assiettes creuses ? Non, pas la peine. Les normales suffiront.
â Dâaccord. Et pourâŠ
â Le dessert ? Jâai achetĂ© quelques pĂątisseries.
â Bon, ben câest tout bon alors. Je reviens, je vaisâŠ
â ⊠chercher la fiole de poison que tu as achetĂ©e sur le darkweb pour te dĂ©barrasser de moi, parce que tu en as ras le bol de ma facultĂ© dâanticipation ? Ce nâest pas la peine. Je lâai confisquĂ©e et la police arrive dans quelques secondes. Ah, tiens, on sonne Ă la porte.
ââââââ
LâĂ©quipe de sauvetage mit le pied sur la surface hostile de lâastĂ©roĂŻde. Ă la lueur tremblotante de leurs torches, derriĂšre les bourrasques de poussiĂšre de roche, ils distinguaient Ă peine lâĂ©pave du vaisseau dâoĂč leur Ă©tait parvenu le signal de dĂ©tresse.
Ils lâavaient captĂ© moins de quarante-huit heures plus tĂŽt et nâavaient pas hĂ©sitĂ© une seconde Ă se dĂ©router pour venir porter secours.
De lâextĂ©rieur, lâĂ©pave Ă©tait dans un Ă©tat critique de dĂ©labrement. Mais une observation plus attentive contredisait la premiĂšre impression. Des renforts avaient Ă©tĂ© ajoutĂ©s çà et lĂ .
Ils frappĂšrent lourdement sur le sas. Un visage maigre et hirsute finit par sâencadrer dans le hublot, leur signifiant par signes de se connecter sur une frĂ©quence.
â Nous avons captĂ© votre balise. Nous sommes lĂ pour vous secourir, lâami.
â AprĂšs tout ce temps ? Vous vous foutez de moi âœ
â Mais⊠votre balise nâĂ©met que depuis deux jours.
â Foutaises. Je suis coincĂ© sur ce caillou depuis plus de trente ans. Et câest maintenant que je me suis fait Ă ma petite vie que vous dĂ©barquez ? Cassez-vous, je suis trĂšs bien ici, tout seul !
ââââââ
Le gardien du cimetiĂšre des immortels sâennuyait Ă mourir. Depuis si longtemps que sa mĂ©moire lui faisait dĂ©faut.
ââââââ
Le vieillard avançait Ă petits pas cahotants, voĂ»tĂ© sur son dĂ©ambulateur. Il flottait dans son costume de super hĂ©ros, faute dâavoir encore les muscles pour le remplir, et sa cape crottĂ©e trainait pathĂ©tiquement derriĂšre lui.
Cependant, sa quasi-surditĂ© le protĂ©geait de la cruautĂ© de ses ennemis du moment : les auxiliaires de vie de la maison de retraite oĂč sa famille lâavait abandonnĂ©.
â Tiens, vâla Captain Futur, les gars !
â Vu lâallure, câest Captain Futur Imparfait, haha !
â Et dans pas longtemps, ça va ĂȘtre Captain PassĂ© SimpleâŠ
ââââââ
«âŻ*Yâa plus dâsaisonsâŠ*âŻÂ» fut le seul commentaire laconique de lâastronome regardant au travers de son tĂ©lescope le soleil sâĂ©loigner, plongeant la planĂšte dans une nuit glacĂ©e Ă©ternelle.
ââââââ
En bref, une information communiquĂ©e par lâOrganisation mondiale de la santĂ©Â : En fait, lâĂ©pidĂ©mie de rhumes qui sĂ©vit actuellement est plus grave que prĂ©vu. LâOMS recommande dâailleurs, si vous ĂȘtes Ă proximitĂ© de quelquâun qui semble enrhumĂ©, de viser la tĂȘte et de sâassurer de bien dĂ©truire le cerveau du malade.
ââââââ
Le moteur Ă prĂ©dictions mis au point par le docteur Vedec Ć ialenĂœ avait pour but principal de lui assurer une confortable rente en lui fournissant les tirages du loto avant quâils ne soient effectuĂ©s.
Cela fonctionnait, mais il se rendit vite compte que quelque chose clochait. En effet, la machine produisait en fait toujours le mĂȘme rĂ©sultat ; sept nombres de la suite de Fibonacci : 3, 5, 8, 13, 21, 34, et 55.
Ăa aurait pu passer pour un simple bug si les tirages proprement dits ne suivaient pas le mĂȘme schĂ©ma. Plus aucun tirage de loto, nulle part sur Terre, ne pouvait fournir autre chose que cette sĂ©rie de nombres.
ââââââ
Ă la suite dâune irradiation accidentelle, Kevin Parker devint lâhomme le plus lent du mondeâŻ; son mĂ©tabolisme se mit Ă ralentir Ă un degrĂ© tel quâune annĂ©e pour nous Ă©quivalait Ă peine Ă une minute de son temps relatif.
CoupĂ© du monde, il vĂ©gĂ©ta dans un institut mĂ©dical, oĂč on le cru pendant lâincroyablement long sĂ©jour, ĂȘtre en Ă©tat de quasi mort cĂ©rĂ©brale.
Durant sa trĂšs longue brĂšve vie ralentie, il contempla sans donner lâimpression de rĂ©agir le passage de trois cents ans dâhistoire, avant de finir vaporisĂ© dans le bombardement nuclĂ©aire qui rasa la ville, le 4 juillet 2307.
ââââââ
Contrairement aux humains, dont la vie est brĂšve, les statues vieillissent avec une lenteur toute minĂ©rale. Elles ne perdent pas en beautĂ©. Leur peau de marbre se fendille doucement, leurs courbes sâĂ©rodent petit Ă petit.
Et leurs yeux inertes peuvent contempler presque pour lâĂ©ternitĂ© un paysage ou â lorsquâelles ont de la chance â lâĂ©lu de leur cĆur de marbre Ă quelques pas de leur socle.
ââââââ
â Ătiez-vous prĂ©sent lors des faits ?
â HĂ© bien, techniquement oui, maisâŠ
â Pour rappel, le drame sâest produit dans le mĂ©tavers. Vous y Ă©tiez connectĂ©. Je reformule ma question : avez-vous Ă©tĂ© directement tĂ©moin du drame ?
â Ben, non, pas directement, enfin ça dĂ©pendâŠ
â Encore une fois, avez-vous assistĂ© Ă ce qui sâest passĂ© ou non ?
â Comment vous dire⊠Lâavatar Ă©tait connectĂ©, maisâŠ
â Ah, donc, câĂ©tait votre bot qui se trouvait connectĂ© Ă cette session.
â Pas exactement, mais. Oui.
â TrĂšs bien, donc nous allons vous inculper pour non-assistance Ă personne en danger et rĂ©tention dâinformations.
â Ah. Heu. Mon propriĂ©taire ne va pas ĂȘtre contentâŠ
â Pardon ?
â Oui, il a Ă©galement envoyĂ© un chatbot pour cet entretien.
ââââââ
Nous, les Ătrntees, avons une espĂ©rance de vie Ă lâĂ©chelle cosmique. La plupart dâentre nous peuvent voir naĂźtre et mourir des Ă©toiles. Câest pour cela que, Ă nos yeux, vous les humains passez pour des crĂ©atures infinitĂ©simales Ă©phĂ©mĂšres.
Et pourtant, quand vous essayez de philosopher avec nous, cela provoque en nous un tel sentiment dâennui que vous parvenez Ă nous faire ressentir la langueur du temps qui passe.
ââââââ
Pas le choix. Dans la dĂšche jusquâau cou, jâai acceptĂ© ce boulot de cueilleur sur LV-442. On y rĂ©colte des pousses de BatoÄŸa-kvety. Câest un travail dĂ©licat, quâon ne peut pas confier aux machines.
Câest harassant, mais bien payĂ©, pour un travail saisonnier. La seule chose pĂ©nible, Ă laquelle on ne peut jamais sâhabituer, câest aux hurlements de douleur et aux sanglots dâagonie des petits lorsquâon les arrache Ă leurs mĂšres.
ââââââ
Une de nos colonies spatiales a disparu, complĂštement vaporisĂ©e. Les VeâkĂ©âpakobylky nous avaient pourtant prĂ©venus.
Ces aliens pachydermiques, placides corps flottants, sont gĂ©nĂ©ralement dâhumeur Ă©gale et plaisante. Cependant, ils nous avaient Ă©galement expliquĂ© quâils pouvaient entrer dans un Ă©tat de spleen profond qui les conduisait Ă un Ă©tat de complĂšte sidĂ©ration.
Ăa nâĂ©tait pas une image. Au plus profond de leur dĂ©pression, ils se transformaient en supernovĂŠ.
ââââââ
Il Ă©tait tellement impatient dâĂȘtre le premier Ă rencontrer les premiers ambassadeurs extra-terrestres quâil en oublia de revĂȘtir son scaphandre avant de sortir du vaisseau terrien.
Dans leur rapport, les extra-terrestres notĂšrent : «âŻLes humains sont des ĂȘtres intĂ©ressants, globalement aimables et amicaux. Cependant, ils semblent enclins Ă exploser sous le coup dâune vive Ă©motion.
ââââââ
Il Ă©tait tellement impatient dâĂȘtre le premier Ă rencontrer les premiers ambassadeurs extra-terrestres quâil en oublia de revĂȘtir son scaphandre avant de sortir du vaisseau terrien.
Dans leur rapport, les extra-terrestres notĂšrent : «âŻLes humains sont des ĂȘtres intĂ©ressants, globalement aimables et amicaux. Cependant, ils semblent enclins Ă exploser sous le coup dâune vive Ă©motion.
ââââââ
Jon Holloway, cĂ©lĂšbre combattant de MMA a reçu, lors dâun tournoi, une sĂ©rie trĂšs rapide de coups violents Ă la tĂȘte. Sur les 8 coups portĂ©s Ă peine une seconde, les consĂ©quences ont Ă©tĂ©Â :
1. télépathie
2. amnésie
3. don de langue universelle
4. destruction des centres de la parole
5. prescience
6. destruction de la mémoire à court terme
7. communication avec Dieu
8. abondante hémorragie cérébrale
ââââââ
Chapitre I â Le mouvement perpĂ©tuel nâexiste pas
Cette quĂȘte a stimulĂ© lâimagination des inventeurs, des scientifiques et des philosophes Ă travers les Ăąges. Cependant, malgrĂ© les efforts dĂ©ployĂ©s, le mouvement perpĂ©tuel reste insaisissable jusquâĂ ce jourâŠ
Chapitre I â Le mouvement perpĂ©tuel nâexiste pas
Cette recherche a nourri lâinspiration des inventeurs, des scientifiques et des philosophes Ă travers les Ă©poques. Pourtant, malgrĂ© les tentatives inlassables, le concept du mouvement perpĂ©tuel demeure insaisissable jusquâĂ ce jourâŠ
Chapitre I â Le mouvement perpĂ©tuel nâexiste pas
Cette recherche a nourri lâinspiration des inventeurs, des scientifiques et des philosophes Ă travers les Ă©poques. Pourtant, malgrĂ© les tentatives inlassables, le concept du mouvement perpĂ©tuel demeure insaisissable jusquâĂ ce jour.
Chapitre I â Le mouvement perpĂ©tuel nâexiste pas
Ă travers les siĂšcles, cette quĂȘte a captivĂ© lâesprit des inventeurs, des scientifiques et des penseurs. Pourtant, malgrĂ© leur dĂ©vouement, le mouvement perpĂ©tuel demeure hors de portĂ©e jusquâĂ ce jour.
ââââââ
â Vous mâavez dĂ©jĂ dit ça hier.
â Et vous mâavez rendu votre travail ?
â Non, jâai pas eu le temps de finir.
â Donc⊠âœ
â Donc, probablement que demain, vous serez obligĂ© de me dire que câĂ©tait pour hier.
â Et pour aujourdâhui ?
â Pour aujourdâhui, restons-en lĂ . Les intrications temporelles me fichent la migraine et je nâarrive pas Ă travailler dans ces conditions.
ââââââ
Quand nous avons rĂ©ussi Ă conclure les pourparlers de paix avec les MalĂ~ufĆukanĂ, nous nous sommes quittĂ©s sur un accord de paix durable, et des mots dâamitiĂ© gravĂ©s dans la pierre.
Pour ĂȘtre sĂ»rs de notre fait, nous avons poussĂ© les expressions de maniĂšre littĂ©rale ; nous avons littĂ©ralement vitrifiĂ© leur planĂšte. En parlant, nous avons gravĂ© Ă la surface ces mots : « *Ci-git une race au cĆur de pierre* »
Quelquâun a cru bon dâaccompagner le message dâun smiley souriant.
ââââââ
Chaque jour, je quitte ma femme et mes enfants. Je fais une heure de route pour arriver sur mon lieu de travail. Chaque jour, jâentre dans un bĂątiment austĂšre, passe un contrĂŽle de sĂ©curitĂ©. Puis jâemprunte un ascenseur qui met prĂšs de 45 minutes Ă mâemmener au plus profond niveau.
Dans la petite salle climatisĂ©e se trouve un simple pupitre dâoĂč Ă©merge une clĂ© papillon.
AprĂšs avoir sirotĂ© mon cafĂ©, je me tiens devant et, patiemment, je tourne la clĂ©. Un cliquetis de mĂ©canique bien huilĂ©e rĂ©sonne doucement. Je fais ainsi une centaine de tours, jaugeant le moment dâarrĂȘter Ă la rĂ©sistance croissante de la clĂ©.
Lorsque je sais que je ne peux plus tourner la clé sans forcer et endommager le mécanisme, je remonte et rentre chez moi.
Jâai fini ma journĂ©e, jâattends la suivante.
Il nây a ni jours fĂ©riĂ©s ni congĂ©s pour celui qui remonte le noyau terrestre.
ââââââ
Jâai ratĂ© mon permis. Sur lâĂ©preuve du parking en crĂ©neau. Jâai trop reculĂ©, et jâai embouti Ă lâarriĂšre. Ne me jugez pas trop sĂ©vĂšrement. Piloter une galaxie nâest pas Ă la portĂ©e du premier venu. Et jâen connais plein qui nâont pas eu leur permis de conduire cosmique du premier coup.
Et puis yâa pas eu trop de dĂ©gĂąts. Quelques systĂšmes solaires bousculĂ©s, deux ou trois supernovĂŠ Ă remettre en place et on nâen parle plus.
Enfin, on nâen parle encore sur la petite planĂšte bleue Ă la pĂ©riphĂ©rie. Il parait quâils ont tout filmĂ© et quâils se prennent la tĂȘte pour expliquer ce quâils ont vu.
Je vais aller les voir pour rĂ©cupĂ©rer leurs enregistrements. Ăa servira pour lâassurance.
ââââââ
Le gnome Ă©pileptique semblait battre la mesure avec ses spasmes. Obligatoirement, on disait de lui quâil avait le rythme dans la peau. On se servait dâailleurs de ce nain pulsif comme mĂ©tronome durant les concerts.
ââââââ
On mâavait pourtant prĂ©venu, mais jâai pourtant craquĂ©. Comme lâa dit un jour un cĂ©lĂšbre homme politique : « *Si tâas pas ta Tithonex© avant 50 ans, tâas ratĂ© ta vie.* »
Donc, je me suis ruinĂ©, et jâai achetĂ© une montre Tithonex©. Au dĂ©but, je nâai pas regrettĂ© dâavoir endettĂ© ma descendance sur trois gĂ©nĂ©rations. Mais⊠on mâavait pourtant prĂ©venu.
Acheter une montre crĂ©Ă©e par un Immortel, câest dangereux.
Par exemple, la mienne nâindique ni les minutes, ni les heures, mais seulement les siĂšcles et les millĂ©naires.
Quant au chronomĂštre, une fois lancĂ©, il est impossible de lâarrĂȘter.
On mâavait pourtant prĂ©venuâŠ
ââââââ