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En pleine contestation étudiante, les blocages d'université vont bon train. Le 15 mars 2018, celle de Poitiers en a fait les frais. Devant la fermeture préventive d'un site pour cause de sécurité, un groupement s'est formé pour rouvrir béantes les portes symboliquement fermées de l'université. Une telle violence, loin de servir les intérêts communs, envenimerait les choses. On pourrait croire, naïvement, qu'il s'agit là de l'œuvre d'une minorité militante particulièrement active, ou bien de casseurs de grèves dans le but de diviser un mouvement aux bases déjà peu solides[1].
La foule rassemblée sur cette vidéo ne fait rien pour empêcher l'évènement. Les cagoules et les masques se mettent en place et, comme au théâtre populaire, la réaction est plutôt à l'encouragement et à la danse. Si les Jeunes communistes sont prompts à se détacher de ce méfait[2] – prendre d'assaut physiquement l'enseignement, les arts et la culture est le comble du barbarisme –, d'autres n'y voient que l'œuvre d'une « bande de gamins sans conviction[3] ». Rien n'est moins sûr. Dans les jours qui ont suivi, les murs alentours ont fleuri de nouveaux tags. L'un d'entre eux : *Détruire rajeunit*[4].
Si un simple moteur de recherches permet de constater une longue tradition mémétique de cet aphorisme, toujours en lien avec les luttes sociales, nous en trouvons l'origine supposée : Walter Benjamin. Tout amateur de l'œuvre de Benjamin s'en trouve interloqué. Comment un acte de vandalisme peut-il se réclamer de l'auteur de la *Critique de la violence* ? Dans ce court essai de 1921, un Walter Benjamin de 28 ans tente de doter l'anarchisme d'une philosophie politique non violente.
Dans la relation la plus concrète, celle des conflits humains à propos de biens, s'ouvre le domaine des moyens purs. C'est pourquoi la technique au sens large du mot est leur domaine le plus propre. L'exemple le plus frappant est peut-être le dialogue considéré comme une technique d'entente civile. En lui, non seulement une entente sans violence est possible, mais l'exclusion par principe de la violence peut être expressément attestée par un fait important : l'impunité réservée au mensonge. Il n'y a peut-être aucune législation au monde qui le punisse à l'origine. Ici s'exprime le fait qu'il existe une sphère d'entente humaine non violente, à un degré tel qu'elle est totalement inaccessible à la violence : la sphère propre de l'« entente », le langage[5].
Pourtant, si l'on en croit les témoignages, la présidence serait déjà opposée à la loi ORE sur la sélection à l'université. Cette même présidence serait venue à la rencontre du mouvement étudiant dans un esprit de dialogue. Les contestataires auraient ce jour-là refusé toute rencontre « avec l'ennemi[6] ». Voilà déjà qui dérogerait avec l'esprit benjaminien. C'est d'ailleurs sur le terrain des moyens purs qu'il va légitimer la violence que constitue la grève, en citant un sulfureux Georges Sorel.
En ce qui concerne les luttes de classes, la grève doit dans certaines conditions passer pour un moyen pur. Certes, il faut définir ici de manière plus approfondie deux sortes de grèves, essentiellement différentes, dont la possibilité a déjà été évoquée. Georges Sorel a le mérite de les avoir différenciées le premier – sur la base de considérations plus politiques que purement théoriques. Il oppose la grève générale politique et la grève générale prolétarienne. Entre elles, il existe aussi un contraste dans leur rapport à la violence. À propos des partisans de la première, il dit : « Le renforcement de l'État est à la base de toutes leurs conceptions ; dans leurs organisations actuelles les politiciens [les socialistes modérés] préparent déjà les cadres d'un pouvoir fort, centralisé, discipliné, qui ne sera pas troublé par les critiques d'une opposition, qui saura imposer le silence et qui décrétera ses mensonges […]. La grève générale politique nous montre comment l'État ne perdrait rien de sa force, comment la transmission se ferait de privilégié à privilégié, comment le peuple de producteurs arriverait à changer de maîtres[7]. » En face de cette grève générale politique (dont la formule semble d'ailleurs être celle de la révolution allemande si vite évanouie), la prolétarienne se donne comme seule mission l'anéantissement de la violence d'État. Elle « supprime toutes les conséquences idéologiques de toute politique sociale possible ; ses partisans regardent les réformes, même les plus populaires, comme ayant un caractère bourgeois ».
« Cette grève générale marque, d'une manière très claire, son indifférence pour les profits matériels de la conquête, en affirmant qu'elle se propose de supprimer l'État ; l'État a été, en effet, […] la raison d'être des groupes dominateurs qui profitent de toutes les entreprises dont l'ensemble de la société supporte les charges. » Tandis que la première forme d'arrêt du travail est une violence, car elle ne provoque qu'une modification extérieure des conditions de travail, la seconde en tant que moyen pur est sans violence. Car elle ne se déclenche pas avec l'arrière-pensée de reprendre l'activité après des concessions superficielles et une modification quelconque des conditions de travail, mais avec la résolution de ne reprendre qu'un travail entièrement changé, non imposé par l'État ; bouleversement que cette sorte de grève provoque moins qu'elle ne le réalise. De là aussi le fait que la première de ces opérations fonde le droit, la seconde en revanche est anarchiste. En se référant à des déclarations occasionnelles de Marx, Sorel récuse pour le mouvement révolutionnaire toutes sortes de programmes, utopies, en un mot de fondations juridiques : « Avec la grève générale toutes ces belles choses disparaissent ; la révolution apparaît comme une pure et simple révolte et nulle place n'est réservée aux sociologues, aux gens du monde amis des réformes sociales, aux intellectuels qui ont embrassé la profession de penser pour le prolétariat[8]. »[9]
Il y a donc bien, pour Sorel comme pour Benjamin, une grève générale légitime : celle qui « ne se déclenche pas avec l'arrière-pensée de reprendre l'activité après des concessions superficielles », comme nous en voyons les ersatz avec une périodicité exemplaire.
Jetant un regard rétrospectif sur sa vie, il se pourrait qu’un homme se rende compte que presque toutes les relations approfondies qu’il a connues avaient trait à des personnes dont tout le monde admettait le « caractère destructeur ». Un jour, par hasard peut-être, il ferait cette découverte, et plus le choc qu’elle lui causerait serait violent, plus il aurait de chances de parvenir à dresser un portrait du caractère destructeur.
Le caractère destructeur ne connaît qu’un seul mot d’ordre : faire de la place ; qu’une seule activité : déblayer. Son besoin d’air frais et d’espace libre est plus fort que toute haine.
Le caractère destructeur est jeune et enjoué. *Détruire en effet nous rajeunit*[11], parce que nous effaçons par là les traces de notre âge, et nous réjouit, parce que déblayer signifie pour le destructeur résoudre parfaitement son propre état, voire en extraire la racine carrée. À plus forte raison, on parvient à une telle image apollinienne du destructeur lorsqu’on s’aperçoit à quel point le monde se trouve simplifié dès lors qu’on le considère comme digne de destruction. Tout ce qui existe se trouve ainsi harmonieusement entouré d’un immense ruban. C’est là une vue qui procure au caractère destructeur un spectacle de la plus profonde harmonie[12].
S'il est vrai que la différence est subtile, elle nous informe sur la source de l'aphorisme des murs. Mon allemand étant des plus rudimentaires, je n'ai pas la possibilité de vérifier cette hypothèse : les traducteurs ont pris des libertés sur le texte original, ou bien celui-ci contenait une subtilité qui a échappé à tous les autres. Le texte original est comme suit.
Der destruktive Charakter ist jung und heiter. *Denn Zerstören verjüngt*, weil es die Spuren unseres eigenen Alters aus dem Weg räumt […]
Or, il existe une autre traduction en français, celle parue en 1998 dans *Tumultes*.
Le caractère destructeur est jeune et gai. *Car détruire rajeunit*, parce que cela efface les traces de notre propre âge […][13]
Tout l'intérêt de cet article réside ici dans sa première page, où l'on y apprend en note qu'il s'agit d'un composé de deux articles.
Version abrégée et remaniée des articles « No-man's land : on Walter Benjamin's *Destructive Character* » et « Benjamin zwischen den Fronten. Zum *Destruktiven Charakter* », parus respectivement dans la revue *Diacritics*, Batimore, États-Unis, juin 1978, pp. 47-65 et le recueil *Links hatte noch alles sich zu enträtseln… Benjamin im Kontext*, éd. B. Lindner, Francfort-sur-le-Main, Syndikat, 1978, pp. 65-99). Traduite par Sonia Dayan-Herzbrun, Nicole Gabriel et l'auteur[14].
Ainsi, la traduction anglaise a gardé la même structure, de même qu'en portugais.
The destructive character is young and cheerful. *For destroying rejuvenate*, because it clears away the traces of our own age […]
O carácter destrutivo Ă© jovem e alegre: *destruir rejuvenesce*, porque remove vestĂgios da nossa prĂłpria idade […][15]
Si j'insiste sur ce point, c'est que l'hypothèse semble glisser doucement vers la thèse : la traduction Gallimard généralement utilisée en français n'est pas celle admise globalement, au sens extensif du terme. Toutes ces citations semblent pointer notre regard vers la conclusion que l'origine de l'aphorisme ne se trouve pas dans une lecture directe de Walter Benjamin. Il s'agit d'une lecture médiée.
Encore une fois, une simple recherche sur le web permet de trouver un suspect idéal. Tiqqun. Cette revue philosophique française active de 1999 à 2001, de tendance situationniste, a fortement influencé les milieux zadistes, ultragauche, autonomes et anarchistes du début des années 2000. On retrouve d'ailleurs des traces de cette influence des tiqquniens dans l'ouvrage millénariste *L'Insurrection qui vient*[16] ou plus récemment à Nuit Debout. Nous avons bien ici un acteur des luttes sociales plus radicales, au point que le spécialiste du situationnisme Anselm Jappe qualifie les tiqquniens de « nouveaux soréliens ».
Ce n'est donc pas un hasard de constater la présence de Benjamin dans l'article « Économie politique d'une volonté de savoir », billet traitant à la fois d'une « grève humaine » ancrant effectivement le féminisme dans la pensée révolutionnaire de Sorel.
« *Détruire rajeunit* » écrivait Benjamin, et il avait raison[17].
C'en est presque anti-climatique. Nous avons vu que la traduction française la plus courante, celle de Gallimard, n'était pas fidèle au texte. Ou bien les mouvements de la gauche radicale ont récupéré la phrase à partir du texte original, ou bien de celui plus hermétique de Irving Wohlfarth, ou bien encore, et c'est l'hypothèse la plus probable, nous venons d'en trouver la source. Tiqqun, dans un article qui s'écarte de l'esprit du texte de Walter Benjamin pour n'en garder qu'une phrase iconique qui servira tout propos pourvu qu'il se veuille violent.
Mais là où l'on peut rejoindre Benjamin dans sa fine analyse de la violence, c'est qu'en tant qu'elle ne visait aucune fin particulière, la destruction des portes de cette université relève de la violence mythique.
En ce qui concerne l'homme, la colère par exemple le mène aux plus visibles explosions d'une violence qui ne se rapporte pas comme moyen à une fin préalablement posée. Elle n'est pas un moyen, mais une manifestation. Et certes cette violence connaît des manifestations totalement objectives, dans lesquelles elle peut être soumise à la critique. Ces manifestations se trouvent avec la plus haute importance tout d'abord dans le mythe. La violence mythique dans sa forme primitive est une simple manifestation des dieux.
[…] Loin de découvrir une sphère plus pure, la manifestation mythique de la violence immédiate se montre profondément identique à toute force du droit, et la problématique pressentie de cette force se change en certitude de la nocivité de sa fonction historique, dont l'anéantissement devient notre tâche[18].
Des « gamins sans conviction » ces jeunes détruisant les portes d'une université, signant leur acte d'un Benjamin qu'ils n'ont pas lu puisque expurgé de tout son sens par *Tiqqun* même ? Ce n'est qu'apparence, la réalité est bien plus nuancée. Des imbéciles, certes, gavés de mèmes ressassés de la culture zadiste et altermondialiste des années 2000[19].
Mais également une jeunesse empruntant au modèle étasunien de luttes sociales qui lui-même réactualise la vieille dialectique hégélienne : l'usage de la violence est légitime lorsque l'on est oppressé[20]. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, au vu du communiqué officiel des manifestants.
Compte tenu du climat de tension généré par l’attitude de la Présidence, nous refusons de considérer cet acte comme marginal et gratuit[21].
Se réclamant d'une violence divine légitime à s'opposer à une violence mythique perçue, les militants font ici preuve d'un égo démesuré.
Car seule la violence mythique se laissera reconnaître avec certitude comme telle, non la violence divine, sauf dans ses effets incomparables, parce que la force de la violence qui lave la faute n'est pas évidente pour les hommes[22].
Si, comme nous l'avons vu, la violence exprimée ici n'est pas légitime, il n'est pas à douter non plus que l'usage d'une phrase de Walter Benjamin pour tenter de la justifier est une preuve d'inculture. Nous sommes passés de simples vandales aux barbares acéphales, et cela est inquiétant à plus d'un titre pour la constitution d'un projet révolutionnaire.
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[1]: Même s'il est de bon ton de s'élever contre les mouvements sociaux sans réfléchir, en particulier dans certaines disciplines, le fait est que la pétition du crû 2018 atteint, au moment de l'écriture de cet article, le nombre respectable de 480 signataires désireux de mettre un terme à la contestation en cours. À titre de comparaison, cela représente plus qu'une tenue d'assemblée générale même particulièrement chanceuse.
[2]:
Nous nous désolidarisons totalement des actes de vandalisme survenus ce matin à @UnivPoitiers. Ces actes d'une minorité nuisent aux nécessaires combats contre les lois régressives du gouvernement. #Poitiers cc @nrpoitiers @centre_presse
— @JC_Vienne86, 15 mars 2018
[3]:
Ce sont juste des gamins sans convictions qui font les malins. Ça ne rend en aucun cas faveur à la cause pour laquelle beaucoup se battent, bien au contraire, cela décrédibilise tout le discours alors que le président de l'université entre autre était plutôt dans une optique de discussion et d'échange ! C'est bien dommage.
— @emmadsr, 15 mars 2018
[4]:
Dieux merci ils ont enlevé les portes défoncées devant lesquelles j'aurai eu le cœur brisé mais j'accepte absolument pas le tag de ces connards "détruire rajeunit"
— @SootyHiminn, 20 mars 2018
[5]: BENJAMIN, Walter, *Critique de la violence*, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2012, trad. Nicole Casanova, p. 80.
[6]: Il y aurait beaucoup à dire sur la théorie du partisan développée par Carl Schmitt, le théoricien du IIIᵉ Reich. Walter Benjamin, comme une grande partie de l'École de Francfort, avait lu avec intérêt ce juriste avant l'arrivée de Hitler au pouvoir, et lui aurait même envoyé l'un de ses textes. Bien entendu, pour un Benjamin juif allemand devenu apatride et dont la mort est restée l'un des plus célèbres exemples de la persécution nazie, nulle connivence avec le régime totalitaire. Mais il est intéressant de constater que la *Théorie du partisan*, paru en 1963, tient beaucoup des idées du contre-révolutionnaire Joseph de Maistre, le maître à penser politique de Baudelaire ; Benjamin étant l'un des plus grands commentateurs de ce dernier, la boucle est en quelque sorte bouclée.
[7]: SOREL, Georges, *Réflexions sur la violence*, 5ᵉ éd., Paris, M. Rivière, 1919. (La note de bas de page est de Benjamin.)
[8]: De fait, Karl Marx était très critique envers la Commune, puisqu'il entendait prendre le *leadership* du mouvement révolutionnaire européen et que voilà une révolution qui se faisait sans intellectuels, et *a fortiori*, sans lui. On peut également penser à Jean-Paul Sartre, que Daniel Cohn-Bendit voulait dégager des manifestations de Mai 68.
[9]: BENJAMIN, *op. cit.*, p. 83–85.
[10]: « Zum Destruktiven Charakter », publié dans *Frankfurter Zeitung* le 20 novembre 1933.
[11]: L'emphase est de moi.
[12]: BENJAMIN, Walter, *Ĺ’uvres*, tome II, Paris, Gallimard, 2000, trad. Rainer Rochlitz, Maurice de Gandillac et Pierre Rusch. Benjamin termine cet article avec ces mots, ce qui est d'une ironie morbide :
Le caractère destructeur n’a pas le sentiment que la vie vaut d’être vécue, mais que le suicide ne vaut pas la peine d’être commis.
[13]: WOHLFARTH, Irving, « Efface les traces : sur le « caractère destructeur » de Walter Benjamin », *Tumultes*, no 10 (1998), p. 158.
[14]: *Ibid.*, p. 157.
[15]: BENJAMIN, Walter, « O carácter destrutivo | The destructive character », *Punkto*, no 2 : Destrução.
[16]: Aux auteurs anonymes, mais imputé par la police à Julien Coupat, le très médiatisé « terroriste du Tarnac », justement fondateur de la revue *Tiqqun*.
[17]: TIQQUN, *Tout a failli, vive le communisme !*, Paris, La Fabrique, 2009, p. 217.
[18]: BENJAMIN, *Critique*, *op. cit.*, p. 89 et p. 94.
[19]: Il devient alors ironique de relire le message des Jeunes communistes dénonçant les « actes de vandalisme » d'un mouvement biberonné aux tiqquniens qui prônent la réalisation immédiate du communisme…
[20]:
Ces enfoirés sont fiers d'eux et se disent oppressés, la grosse blague
— @SootyHiminn, 20 mars 2018
[21]:
C’est accompagné de chants et slogans que le cortège progresse dans une énergie débordante. Passé VH, le cortège grossit et converge, comme convenu, vers l’Hôtel Fumé. Là -bas devait se tenir une assemblée générale et une cantine solidaire afin de discuter et échanger entre lycéen.ne.s et étudiant.e.s. Seulement, arrivé sur les lieux, le cortège se retrouve face à une porte close, avec une fac évacuée et fermée administrativement. Par ce geste, la Présidence de l’Université de Poitiers empêche délibérément la tenue d’un moment clé du mouvement, celui de la rencontre entre étudiant.e.s et lycéen.ne.s.
Ce type de procédure existe déjà dans d’autres villes afin de casser tout mouvement social. Pour Poitiers, c’est une première. Cela est d’autant plus scandaleux qu’Yves Jean, président de l’Université de Poitiers, ose affirmer publiquement son soutien au mouvement de contestation. Face à cette décision hypocrite, la réponse spontanée et collective des manifestant.e.s a été de chahuter en forçant la porte d’entrée dans le but de se réapproprier ces lieux qui reviennent aux étudiant.e.s. Compte tenu du climat de tension généré par l’attitude de la Présidence, nous refusons de considérer cet acte comme marginal et gratuit.
La porte ouverte mais la faculté fermée, le cortège décide de rentrer au campus sous un dispositif policier toujours aussi pesant. C’est in extremis qu’étudiant.e.s et lycéen.ne.s parviennent à rentrer dans le bâtiment de Droit : l’un des derniers à ne pas être encore évacué et fermé administrativement. Ici, ont finalement eu lieu l’AG et la cantine dans un élan de complicité.
Cette journée reste pour toutes celles et ceux qui y ont participé un moment fort du mouvement et surtout, une réussite.
— Solidaires Étudiant-e-s Poitiers, 16 mars 2018
Solidaires Étudiant-e-s Poitiers, 16 mars 2018
[22]: BENJAMIN, *Critique*, *op. cit.*, p. 101–102.
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