💾 Archived View for unbon.cafe › villapirorum › poesie captured on 2024-05-12 at 16:16:31. Gemini links have been rewritten to link to archived content
⬅️ Previous capture (2024-05-10)
-=-=-=-=-=-=-
_ __ _ __ __ ____ _ | | / /(_)/ // /____ _ / __ \ (_)_____ ____ _____ __ __ ____ ___ | | / // // // // __ `// /_/ // // ___// __ \ / ___// / / // __ `__ \ | |/ // // // // /_/ // ____// // / / /_/ // / / /_/ // / / / / / |___//_//_//_/ \__,_//_/ /_//_/ \____//_/ \__,_//_/ /_/ /_/
Paul Eluard
Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J'écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom Sur chaque bouffée d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J'écris ton nom Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint Sur mes raisons réunies J'écris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attendries Bien au-dessus du silence J'écris ton nom Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom Sur l'absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J'écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté
Paul Valérie
Ce toit tranquille, où marchent des colombes, entre les pins palpite, entre les tombes; midi le juste y compose de feux la mer, la mer, toujours recommencée! O récompense après une pensée qu'un long regard sur le calme des dieux! Quel pur travail de fins éclairs consume maint diamant d'imperceptible écume, et quelle paix semble se concevoir! Quand sur l'abîme un soleil se repose, ouvrages purs d'une éternelle cause, le temps scintille et le songe est savoir. Stable trésor, temple simple à Minerve, masse de calme et visible réserve, eau sourcilleuse, Oeil qui garde en toi tant de sommeil sous un voile de flamme, O mon silence!... Édifice dans l'âme, mais comble d'or aux mille tuiles, Toit! Temple du temps, qu'un seul soupir résume, a ce point pur je monte et m'accoutume, tout entouré de mon regard marin; et comme aux dieux mon offrande suprême, la scintillation sereine sème sur l'altitude un dédain souverain. Comme le fruit se fond en jouissance, comme en délice il change son absence dans une bouche ou sa forme se meurt, je hume ici ma future fumée, et le ciel chante à l'âme consumée le changement des rives en rumeurs. Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change! Après tant d'orgueil, après tant d'étrange oisiveté, mais pleine de pouvoir, je m'abandonne à ce brillant espace, sur les maisons des morts mon ombre passe qui m'apprivoise à son frêle mouvoir. L'âme exposée aux torches du solstice, je te soutiens, admirable justice de la lumière aux armes sans pitié! Je te rends pure à ta place première: Regarde-toi!... Mais rendre la lumière suppose d'ombre une morne moitié. O pour moi seul, à moi seul, en moi-même, auprès d'un coeur, aux sources du poème, entre le vide et l'événement pur, j'attends l'écho de ma grandeur interne, amère, sombre et sonore citerne, sonnant dans l'âme un creux toujours futur! Sais-tu, fausse captive des feuillages, golfe mangeur de ses maigres rivages, sur mes yeux clos, secrets éblouissants, quel corps me traîne a sa fin paresseuse, quel front l'attire à cette terre osseuse? Une étincelle y pense à mes absents. Ferme, sacré, plein d'un feu sans matière, fragment terrestre offert à la lumière, ce lieu me plait, dominé de flambeaux, composé d'or, de pierres et d'arbres sombres, où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombre; la mer fidèle y dort sur mes tombeaux! Chienne splendide, écarte l'idolâtre! Quand solitaire au sourire de pâtre, je pais longtemps, moutons mystérieux, le blanc troupeau de mes tranquilles tombes, éloignes-en les prudentes colombes, Les songes vains, les anges curieux! Ici venu, l'avenir est paresse. L'insecte net gratte la sècheresse; tout est brûlé, reçu dans l'air a je ne sais quelle sévère essence... La vie est vaste, étant ivre d'absence, et l'amertume est douce, et l'esprit clair. Les morts cachés sont bien dans cette terre qui les réchauffe et sèche leurs mystères. Midi là -haut, midi sans mouvement, en soi se pense et convient à soi-même... Tête complète et parfait diadème, je suis en toi le secret changement. Tu n'as que moi pour contenir tes craintes! Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes sont le défaut de ton grand diamant... Mais dans leur nuit toute lourde de marbres, un peuple vague aux racines des arbres a pris déjà ton parti lentement. Ils ont fondu dans une absence épaisse, l'argile rouge a bu la blanche espèce, le don de vivre a passé dans les fleurs! Ou sont des morts les phrases familières, l'art personnel, les âmes singulières? la larve file où se formaient des pleurs. Les cris aigus des filles chatouillées, les yeux, les dents, les paupières mouillées, le sein charmant qui joue avec le feu, le sang qui brille aux lèvres qui se rendent, les derniers dons, les doigts qui les défendent, tout va sous terre et rentre dans le jeu! Et vous, grande âme, espérez-vous un songe qui n'aura plus ces couleurs de mensonge qu'aux yeux de chair l'onde et l'or font ici ? Chanterez-vous quand serez vaporeuse ? Allez! Tout fuit! Ma présence est poreuse, la sainte impatience meurt aussi! Maigre immortalité noire et dorée, consolatrice affreusement laurée, qui de la mort fais un sein maternel, le beau mensonge et la pieuse ruse! Qui ne connait, et qui ne les refuse, le crâne vide, et ce rire éternel! Meres profonds, têtes inhabitées, qui sous le poids de tant de pelletées, étés la terre et confondez nos pas, le vrai rongeur, le ver irréfutable, n'est point pour vous qui dormez sous la table, il vit de vie, il ne me quitte pas! Amour, peut-être, ou de moi-même haine? La dent secrète est de moi si prochaine, que tous les noms lui peuvent convenir! Qu'importe, il voit, il veut, il sent, il touche! Ma chair lui plait et jusques sur ma couche, a ce vivant je vis d'appartenir! Zénon! Cruel Zénon! Zénon d'Élée! M'as-tu percé de cette flèche ailée qui vibre, vole et ne vole pas! Le son m'enfante et la flèche me tue! Ah le soleil... Quelle ombre de tortue pour l'âme, Achille, immobile à grands pas! Non, Non!... Debout! Dans l'ère successive! Brisez, mon corps, cette forme pensive! Buvez, mon sein, la naissance du vent! Une fraîcheur, de la mer exhalée, me rend mon âme... O puissance salée! Courons à l'onde en rejaillir vivant! Oui! grande mer de délires douée, peau de panthère et chlamyde trouée, de mille et mille idoles du soleil, hydre absolue, ivre de ta chair bleue, qui te remords l'étincelante queue dans un tumulte au silence pareil, Le vent se lève!... il faut tenter de vivre! L'air immense ouvre et referme mon livre, la vague en poudre ose jaillir des rocs! Envolez-vous, pages tout éblouies! Rompez, vagues! Rompez d'eaux réjouies le toit tranquille où picoraient des focs!
Paul Éluard
Nous deux nous tenant par la main Nous nous croyons partout chez nous Sous l’arbre doux sous le ciel noir Sous tous les toits au coin du feu Dan la rue vide en plein soleil Dans les yeux vagues de la foule Auprès des sages et des fous Parmi les enfants et les grands L’amour n’a rien de mystérieux Nous sommes l’évidence même Les amoureux se croient chez nous.
Web mentions
These are webmentions via the IndieWeb and webmention.io
No known mention, yet
Loading web mentions relies on JavaScript. Try enabling JavaScript and reloading.
URL of your site:
No-JS No-CSS Share
Web-Mention(s): ⧗
Fediring 🕸💍︎ previous next random
© 2000-2024 - Powered by DOM.PHP v0.8.5 - Built Wed, 17-Apr-2024 07:26:16 GMT
Courtesy of Unsplash (Photo #1 by @anniespratt)
Since there are no cookies there do you wanna pay me a coffee?
PRIVACY POLICY
We do not collect information from visitors of our site, or other details to help you with your experience.
We do not use cookies for tracking purposes.
We do not sell, trade, or otherwise transfer to outside parties any Personally Identifiable Information.
Gemini capsule version of this page
This website has undergone colour contrast checks using the APCA guidelines for determining text contrast.
The APCA guidelines improve upon the accessibility colour contrast checks under WCAG 2, and is therefore compliant with the ADA.
writen by human not by AI