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Melissa est une jeune surveillante pénitentiaire qui vient s'installer en corse avec Djibril, son mari et ses deux enfants.
Elle intègre un centre de détention ouvert où les détenus sont libres d'aller et venir entre les quatre murs de la prison.
Au cours de sa présentation, elle croise le jeune Saveriu qu'elle a connue lorsqu'elle travaillait à Paris.
Saveriu règle depuis sa prison, une embrouille de voisinage de Melissa.
Il faut dire que dans cette prison, il se dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les matons et pas l'inverse...
Après une recherche internet, ce titre énigmatique, Borgo, prend tous son sens: c'est tout simplement le nom du village corse où se déroule le film.
La mécanique du polar passe dans ce film par le lieu et ses codes qui petit à petit aspirent le couple formé par Melissa et Djibril.
Djibril reconnait à un moment du film qu'il n'aime pas cet endroit, qu'il ne parvient pas à s'adapter, étant au chômage il a peu de contact et se contente d'y résider, pendant que Melissa parce qu'elle est active et combative au contraire se frotte à tous ses aspects.
Des deux, Djibril est probablement celui qui est le plus sage...
Le film est il un polar?
Jacques Audiard avec Un prophète a amené presque de force le film carcéral dans la case polar, c'est comme ça que le film se présente sur les affiches en tout cas et comme Borgo supporte la comparaison avec le film d'audiard, je vais suivre le mouvement.
Je le classerais en fait plutôt dans la catégorie "policier", une enquête de police se déroule d'ailleurs en parallèle du récit proprement dit.
Le film est concentré autour du personnage de Melissa, "matonne" comme la surnomme Saveriu.
Elle essaye au quotidien d'honorer ce "titre", se voulant stricte mais juste, elle fait néanmoins tout pour faciliter la vie des détenus quand elle le peux.
Melissa est quelqu'un de très généreux, mais elle est aussi "street smart", comme disent les Anglais, elle est taillée pour affronter à peu près tous les problèmes du quotidien et les solutionner avec efficacité.
C'est pas souvent qu'on voit dans le cinéma Français des héroïnes du peuple, de celles qui gèrent les enfants et le travail, je tient ici à souligner que ça fait du bien de voir une de ces femme portée à l'écran.
Non, parce que dans la réalité, moi j'en croise tous les jours des femmes comme Melissa, alors j'ai pas eu du mal à appréhender ce personnage....
Je vais essayer de ne pas spoiler le film, mais je vais décrire des scènes du film que j'ai trouvé remarquables.
Ces scènes interviennent à des moments charnières du film, à point nommé, un peu comme des apothéoses avant un changement dans le récit.
Je pense à une scène où les détenus, mis en quarantaine dans leurs cellules entonnent tous en chœur la chanson "melissa" de Julien Clerc, mais dans sa version corse, pour saluer l'effort de Melissa de leur apporter un peu de réconfort avec sa tournée de distribution de paquets de cigarettes.
C'est le moment où les efforts de Melissa sont reconnut et qu'elle est acceptée par les détenus, c'est une scène formidable et il faut reconnaître que les corses ont pas mal de défauts, mais ils savent chanter.
La réaction à cet hommage qu'on lit sur le visage de Melissa, la lutte entre son amusement et sa rigueur affichée, alors que personne ne la voit puisqu'elle est seule dans ce long couloir résume presque le personnage.
Il y a une autre scène du film toute aussi géniale, où justement Melissa se départis de sa rigueur, lorsqu'elle a besoin de trouver Saveriu et se rend le soir dans une paillote.
Elle se retrouve, décalée, au milieu des gens qui font la fête, alors qu'elle n'est pas venue pour s'amuser.
Mais elle se laisse embarquer dans l'ambiance parce qu'elle a besoin d'attendre Saveriu et finis par s'enivrer et danser.
Parce qu'elle a besoin de décompresser et qu'elle comprend que sa vie dérape à ce moment.
Je sais pas si c'est la musique ou quoi, mais j'ai adoré ce moment du film, très réaliste par ailleurs.
Hafsia Herzi porte vraiment le récit sur ses épaules, et je me prends à lui souhaiter de gagner un prix, genre césar, pour son interprétation de Melissa.
Je conseille ce film que j'ai trouvé très réussi et même si je me répète, ça fait du bien de voir porté à l'écran des héroïnes populaires.