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Quelques points de repère sur Gemini

1. Historiquement

C'est un peu l'héritier de Gopher, qui n'est pas complètement "mort" d'ailleurs

Gopher, page Wikipédia

article en anglais sur la pertinence de Gopher, aujourd'hui

2. Gemini n'est pas le Web, c'est un protocole !

c'est-à-dire un moyen de faire communiquer des ordinateurs entre eux à travers des logiciels.

Protocole, page Wikipédia

• à lui seul un protocole ne peut pas grand-chose, il a besoin d'un logiciel pour l'utiliser et fournir au bout des "tuyaux" un contenu aux utilisateurs et utilisatrices.
• Le protocole http(s) ne peut pas faire grand-chose s'il n'est pas pris en charge par des navigateurs (Firefox, Chrome…)
• Le protocole gemini ne peut pas faire grand-chose sans logiciel "client" comme Lagrange

Lagrange

ou d'autres, il existe une série de

clients gemini

Il existe donc des pages gemini (le "geminispace") qui ne sont pas des pages web et qui demandent un logiciel particulier pour être accessibles (ou une astuce telle qu'un proxy pour les lire avec un navigateur classique

Une "capsule" gemini à travers un proxy

3. Pourquoi Gemini alors ?

• nécessité de rompre avec une logique d'accumulation et de lourdeur : html+css+Javascript+vidéos+techno à la mode+traqueurs, cookies, publicité, prédation des données etc.
• volonté d'obtenir une création de contenu accessible et légère : un markdown basique, beaucoup plus facile à maîtriser que même le html simplex.

On peut donc créer une page gemini très facilement à partir de simple .txt et en ajoutant quelques balises markdown

4. Limites

• Accès : la nécessité d'utiliser un logiciel d'accès différent du navigateur adopté.
• Contenus : seulement du texte, limitation délibérée pour n'inclure ni vidéo ni son ni images, ni interaction type web 2.0, ce qui va à l'encontre du web multimédia "riche" dans lequel on baigne depuis plusieurs dizaines d'années maintenant
• Usages : la difficulté pour l'immense majorité des internautes à modifier leurs habitudes et de renoncer à la profusion de contenus
• Business : intérêt quasi nul pour la recherche de profit, ce qui est un avantage pour qui veut utiliser le protocole et peut-être un inconvénient si l'on considère que le business aurait les moyens financier et tactiques de booster l'adoption de gemini.

Cependant, dans une logique de sobriété lowtech, il n'est pas du tout certain que ceux et celles qui sont dans le geminispace aient envie ni besoin de "scaler" (l'obsession des startups) tout comme les instances du Fediverse n'ont généralement pas pour vocation de "passer à l'échelle" pour atteindre ou concurrencer un monopole.

Pour aller plus loin

(en particulier sur les caractéristiques "lowtech")

la conférence au fosdem de Bortzmeyer (versions audio-vidéo et slides seules)