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Jun 28, 2023
« Les Européens aiment le succès, mais pas au détriment du reste de la société. »
~ploum - Pourquoi n’y a-t-il pas de Google européen ?
Je suis pas mal d'accord avec ~ploum sur cette idée qu'on fait le choix d'admirer ou de valoriser les réussites que l'on veut. Et qu'à se limiter aux succès commerciaux, on se limite terriblement. Mais cette idée que les Américains sont ceux qui font cette erreur?
Je me rappelle cette phrase d'un artiste (rappeur? slammeur?) qui remarquait que souvent, la France n'avait d'œil pour ses talents basanés que lorsqu'ils brillaient à l'étranger. Si je dis que je suis philosophe, on me parle nécessairement de succès commerciaux, et on s'insurge que je ne connaisse pas les Finklekraut et cie. Bien sûr, les Américains ont leurs cultistes, mais je connais peu de gens qui ont réellement de l'admiration pour Steve Jobs (et on ne parle pas d'Elon Musk, qui s'est fait huer sur scène avec Dave Chappelle). Contrairement aux Français, parmi lesquels même les anarchistes tombent dans le panneau du culte des Grandes figures, les Américains ont la méfiance de l'élite. Ce qui ne les empêche pas d'avoir leurs Aaron Schwartz ou leurs Richard Stallman.
Ce qui fait le succès de l'entrepreneuriat américain, c'est avant tout leur modèle financier, qui profite de sa position hégémonique pour attirer une part démesurée de l'investissement mondial. Le VC siphonne tout ce qui bouge, malgré les désirs des gens, qui en ont un peu besoin pour éviter la ruine et avoir accès à des services de santé. Les Américains n'ont pas choisi d'admirer les grandes entreprises (d'ailleurs, en général, ils ne les aiment pas), ils sont condamnés à y travailler par un système financier puissant et vorace.
L'erreur, cependant, est compréhensible: comme le note ~ploum, c'est le « succès » que les élites européennes aimeraient avoir pour elles-mêmes, et elles présentent donc cette vision du rêve américain dans l'espoir que ça ait de l'écho chez elles (heureusement, ça marche moyen).
Revenons Ă la citation en exergue:
« Les Européens aiment le succès, mais pas au détriment du reste de la société. »
Peut-être que c'est vrai, mais ce n'est certainement pas la valeur que les Européens ont disséminé aux quatre coins du monde quand ils l'ont conquis tout entier. De fait, les Européens ont imposé le capitalisme extractif partout où ils sont allés, et ont créé des compagnies extrêmement puissantes, dont le succès devenait à son tour une justification pour la domination du colonisé. Quand auix détriments du reste de la société... on se rappelle comment le régime de Colomb a martyrisé puis exterminé les habitants d'Hispaniola dans ses efforts d'extraction. La violence du traffic de la muscade par les néerlandais. Les horreurs du régime de Leopold au Congo. Le développement des réserves et de l'appartheid par les Brittaniques.
Comme le notait David Graeber, il y a derrière cette violence la même prison de dettes et d'obligations financières qui étouffe les gens qui vivent aux États-Unis. Quand l'usurier tient son lascar, quand il le pousse au bord du désespoir, il peut lui faire faire des choses horribles sans n'avoir même à penser à autre chose que son propre bénéfice.
🏷 ploum, policy, technology
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