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1970-01-01 02:00:00
rlp
Pour le climatologue du CNRS Robert Vautard, les vagues de chaleur que
connaissent de nombreux pays "sont une cons quence directe du r chauffement
climatique".
Vous n'avez pas pu y chapper : le thermom tre s'affole ces derniers jours.
Jusqu' 38 C sont attendus dans l'Hexagone, jeudi 26 juillet. La France, ainsi
que plusieurs pays d'Europe du Nord, vivent depuis quelques semaines un pisode
de chaleur particuli rement intense. Mais ce n'est rien compar ce que nous
conna trons d'ici quelques d cennies, pr vient Robert Vautard, climatologue au
CNRS et directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de
l'environnement (LSCE). Interrog par franceinfo, ce sp cialiste affirme que
"les temp ratures extr mes que l on subit cet t vont devenir la norme".
> DIRECT. Canicule : 18 d partements toujours en vigilance orange, jusqu' 38
degr s attendus jeudi
Franceinfo : Peut-on imputer les vagues de chaleur actuelles au changement
climatique ?
Robert Vautard : D une mani re g n rale, oui. Il n y a plus de doutes l
-dessus. On est capable de d montrer scientifiquement que les vagues de chaleur
sont une cons quence directe du r chauffement climatique, contrairement aux
cyclones ou aux fortes pluies, pour lesquels il est encore difficile d tablir
un lien de causalit .
On sait notamment que les gaz effet de serre et les activit s humaines
augmentent directement la fr quence des vagues de chaleur.
Le probl me est qu on est arriv s un point de non retour.Robert Vautard,
climatologue franceinfo
Pourquoi ?
On ne pourra pas revenir un climat normal, m me en diminuant nos missions de
CO2. On pourra les contenir et en limiter la progression mais les temp ratures
d pendent des gaz effet de serre qui se trouvent d j dans l atmosph re et
faire redescendre les niveaux de CO2, c est extr mement difficile.
Contrairement la pollution atmosph rique, dont les particules retombent assez
vite, ces missions de gaz effet de serre ne retombent pas, ou extr mement
lentement. On a tendance l'oublier.
Aujourd hui, on se retrouve avec des t s touffants. Mais avec l augmentation
actuelle des missions de CO2, il faudra s y habituer car les pisodes
caniculaires deviendront la norme.Robert Vautard franceinfo
Que peut-on faire en priorit pour lutter contre ce r chauffement climatique ?
notre niveau, il faut d abord que l'on ait une prise de conscience. Le
changement climatique ne sera pas un probl me dans vingt ou trente ans. C est
maintenant. On en subit m me d j les cons quences aujourd hui puisque l on
doit d j s adapter, particuli rement en t avec ces vagues de chaleur. Cette
prise de conscience peut para tre vidente mais force est de constater que,
pour le gouvernement am ricain par exemple, ce n est pas du tout une priorit .
Malgr les bonnes intentions affich es des politiques, le climat reste quand m
me au second plan par rapport des sujets qu ils jugent plus imm diats.
La deuxi me tape, c est l action. Il faut agir un peu tous les niveaux. Cela
commence par recourir au maximum une nergie z ro carbone, qui n' met pas de
CO2 : ce n est pas difficile et c est d j en cours. On est sur la bonne voie.
M me si, aujourd hui, le probl me n est pas tellement en France ou en Europe
mais dans les pays mergents. Il ne faut pas les bl mer mais il faut plut t r
fl chir les aider pour qu ils se d veloppent d une fa on diff rente de la n
tre. Ce n est pas un d fi uniquement pour eux : il nous concerne tous.
Dans les villes, la situation s'annonce particuli rement difficile
Les villes ont un climat vraiment particulier, surtout en t . Le peu de pr
sence de v g tation notamment fait que l nergie est pi g e la journ e dans la
ville et a du mal s vacuer la nuit. Cela cr e un lot de chaleur urbain qui
fait que les temp ratures redescendent beaucoup moins vite la nuit,
contrairement aux campagnes environnantes.
La persistance de temp ratures lev es la nuit pose un gros probl me de sant
car on sait que pendant les p riodes de forte chaleur, le corps a besoin de se
reposer la nuit.Robert Vautard, climatologue franceinfo
On est capable d'absorber des temp ratures assez fortes la journ e, condition
de se reposer apr s.
Jean Jouzel, climatologue et vice-pr sident du Giec, affirmait que l on
pourrait m me atteindre les 50 degr s dans l'est de la France, dans la deuxi me
partie du XXIe si cle. Vous confirmez ?
Bien s r. Si le r chauffement climatique augmente de 3 ou 4 degr s, on a des sc
narios dans lesquels les carts la normale d aujourd hui seront beaucoup
plus importants. L t 2003 en r gion parisienne tait 3 degr s plus chaud que
la normale.
Dans certaines de nos simulations climatiques, d ici la fin du si cle, on aura
des t s qui iront jusqu 10 degr s au-dessus de la normale. Est-on pr t
supporter a ?Robert Vautard, climatologue franceinfo