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le marché a toujours tort(et moi avec lui).

Dans mes rêves mouillés d'alter mondialiste post 90's, le boycott des produits ou des services nocifs suffirait seul à infléchir les mauvais penchants des puissants.

Il n'y aurait pas besoin de croiser le fer avec eux, des manifestations pacifiques agrémentés d'un peu de musique alternative bien vénère suffirait à créer un retentissement médiatique pour créer le débat public et sensibiliser le plus grand nombre au problème.

Après tout, quelqu'un comme José Bové a réussi à sensibiliser quelqu'un comme moi aux ogm et à la désobéissance civile, alors qu'à l'époque je n'avais pas d'autres sources d'informations que la télévision et ses six chaines et que j'étais tributaires des choix parentaux en matière de programme.

Aujourd'hui avec la super puissance d'Internet, l'accès aux chaines du monde entier, des réseaux hyper connectés, ont pourrais imaginer que le champ des possibles soit beaucoup plus grands, et la possibilité d'un mouvement mondial qui produirait un changement réel pourrait nous tendre les bras.

Pourtant, ça ne se produira probablement pas, et même en rappelant Bono ou en faisant appel à un chanteur Kpop adoré de la jeunesse, ces utopies ont du plomb dans l'aile. Taylor Swift, à la rigueur, si elle m'entend...

Je suis un pur produit de ces utopies, le meilleur moyen d'action étant à mes yeux la "grève individuelle" le rejet passif mais ferme de ce avec quoi je suis en désaccord.

Ce que je décris, en fait s'appelle la liberté, mais ça ça n'est pas à remettre en cause, par contre il ne faut pas en espérer des grands effet sur la marche du monde.

Mais pour moi des décisions individuels qui se coordonnent ensemble pouvait avoir un effet réel.

Mon utopie à moi, c'était l'intransigeance anarchiste de Thoreau, les bed in de John Lennon, et l'agit prop médiatique qui ensemble, produiraient quelque chose de décisif.

Une discussion récente avec un ami, m'a un peu dessillé les yeux et fait prendre conscience que dans le contexte actuel, ces rêves sont bien datés.

Avec lui, les débats sont souvent vifs mais constructif.

Vu de l’extérieur, on a l'impression qu'on s’engueule, mais non on discute en fait.

Je défendais ma thèse qu'il avait osé qualifier de bourgeoise, parce que je freinais des quatre fers à l'évocation de la violence induite par son analyse marxiste:

Avant tous changement, il faut s'emparer des moyens de productions.

Je partage en partie cette thèse et j'ai défendu Marx même à l'époque où il n'était pas à la mode et où on avait sur la conscience des millions de morts rien qu'a lire ses ouvrages historiques, philosophiques, sociologiques même si ces ouvrages ne parlaient pas de capitalisme ou de communisme

Mais je dois concéder que mon ami a raison et que j'ai tort.

Il a raison parce que mes méthodes d'action sont en fait compatible avec le marché.

Arrosé d'argent public,le marché a toujours tort- illustration concrète.

Le concret, c'est la destruction du vivant qui est à l'œuvre et qu'on ne parviendra probablement pas à arrêter.

Là, je n'ai pas besoin de faire l'article, la thèse se vend toute seule, les consciences et surtout les corps ont commencés à soupeser les effets du réchauffement climatique.

Individuellement chacun essaye de chercher des réponses, encouragé par les pouvoirs publics à économiser l'eau, débrancher ses appareils, les consciences tâtonnent à y apporter en plus des solutions personnelles, des petites habitudes bénéfiques à la planète.

Imaginons maintenant que les gens , bien informés des causes de la catastrophe à venir décident vraiment d'agir , mettons contre le transport en avion.

Considérant que le tourisme de masse détruit les paysages, qu'après tous leur meilleurs souvenirs sont dans les petits bleds non loin de chez eux, et face aux chiffres négatifs de l'aviation pour la planète, les gens décident, un par un de ne plus prendre l'avion.

Les journaux commenceront alors à afficher des chiffres catastrophiques pour l'industrie de l'aviation.

On évoquera les emplois qui sont en danger, une filière d'excellence qui pourrait bien disparaître, milles raisons de s'en inquiéter, certaines seront même très bonnes.

Inévitablement, les pouvoirs publics se précipiteront aux chevets de ces entreprises, et leur verseront des aides conséquentes dans l'espoir d'éviter la catastrophe (économique).

Sans ces aides, mécaniquement, les prix auraient baissés. C'est en tous cas ce qu'énonce la loi de l'offre et de la demande.

Pourtant la vrai loi qui s'applique dans cette situation là c'est que les prix n'aurait pas baissés, c'est totalement contre productif de creuser encore plus ses pertes en baissant ses prix, non la vraie loi ça serait celle de la clef sous la porte, on arrête l'activité parce qu'elle n'est plus rentable.

On stoppe l'hémorragie, ça s'est une décision rationnelle.

Je pense que les dirigeants de l'entreprise Kodak ont pris la seule décisions intelligente dans leur situation.

La loi de l'offre et de la demande, celle sur laquelle repose l'hypothèse du marché libre et non faussé qu'on nous serine depuis que je suis jeune, je ne l'ai JAMAIS vérifiée dans le réel.

Le prix du disque est resté le même, pourtant l'appétence pour ce support a vraiment diminuée, le marché de l'emploi en France se retourne en faveur des salariés, mais je n'ai aucun espoir de voir les salaires devenir magiquement plus attractifs, j'aurais encore plein d'exemple pour illustrer que cette thèse est du bullshit.

Un bel exemple est une salle d'enchère, la concurrence entre les acheteurs produisant l'effet de faire monter le prix d'achat le plus possible et JAMAIS le contraire.

Mais avec des aides publiques qui soutiennent les entreprises, l'aviation a alors la possibilité de faire jouer le levier des prix, elle peux vendre un peu à perte, offrir des promotions ponctuelles qui incitent même le plus revêche des consommateurs à s'envoyer en l'air et oublier le réchauffement climatique et la crise sous des meilleurs cieux (dixit la brochure).

La logique de marché, advient, magiquement, la main invisible et invincible crée même de nouveaux consommateurs, certains qui n'auraient jamais rêvé à prendre l'avion, tombent sur un comparateur de prix libre et pas faussé, bien sûr, qui leur affichent que leur rêve est désormais possible, comment résister alors à l'achat ?

Si bien qu'avec même les meilleurs intentions du monde, les actions individuelles coordonnées en arrivent à conforter ce qu'elles voulaient enrayer, offrant aux entreprises la possibilité d'ajuster leur marketing, et même de conquérir des nouveaux clients.

Et les commentateurs et les politiques peuvent continuer à proclamer que le capitalisme sait se réinventer et tous le blabla habituel, rassurés dans leurs certitudes.

Sans ces soutiens massifs et artificiels, encore pourrait on espérer la panne sèche, l'arrêt de l'activité merdique pour la planète, le retour des choix individuels raisonnés.

Mais même la liberté individuelle est entravée dans ce contexte, quand les pertes des uns sont les profits des autres jusqu'à la folie, selon moi faut pas espérer pouvoir grand chose au niveau individuel et même collectif.