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Une bande d'adolescents poussés à la violence et à la dépravation par une force mystérieuse qu'ils appellent Trevor est condamné en guise de réhabilitation à faire un voyage en bateau avec celui qu'on appelle "le capitaine".
Sur le bateau ils sont rudoyé par le capitaine qui exerce sur eux une emprise et une étrange fascination.
L'équipage aborde sur une ile mystérieuse, qu'ils nomment "l'ile aux plaisirs".
Pour classer ce film, je dirais que c'est une sorte de mélange entre le cinéma de Luis Bunuel sans la culpabilité catholique, placé sous le patronage esthétique de Kenneth anger, et sous l'influence des écrits de Judith Butler.
Encore pour le situer: Comme on dit en anglais avec l'expression "openly gay", je dirais que ce film est "openly queer".
Dans sa première partie, le film m'a rappelé le cinéma de Luis Bunuel, qui était souvent dans la suggestion symbolique cachée, érotique ou non.
Mais au fil du récit, le film se débraille, et la symbolique devient de moins en moins cachée, elle enveloppe tous le film, à l'image de cette ile qui abrite des mystérieuses pulsions.
C'est ce que j'ai aimé dans le film, il est construit sur une mécanique assez fine de désambiguïsation de son propos.
La symbolique devient de plus en plus marquée, on passe progressivement du petit détail qui parait innocent (étrange comme cette plante a une forme phallique, est ce volontaire, le réalisateur n'oserait pas quand même!),à l'acceptation du propos clairement sexuel du film.
Et cette progression passe crème ( si vous voyez dans l'usage du mot crème une allusion sexuelle, c'est vous qui êtes tordu)
Le film est un sacré tour de force, quand on le compare avec ce qui se produit cinématographiquement à notre époque.
Ici, rien de mainstream, j'ai pas eu envie de bailler comme devant les tropismes cinématographiques hollywoodien, ce film est un geste radical qui mérite d'être salué.
En ce sens,oui, il est audacieux.
Mais si Le film est déroutant pour le spectateur, j'ai eu un peu l'impression de voir l'œuvre d'un étudiant en arts plastiques très très doués qui régurgiteraient proprement toutes les influences "arty" qui vont bien.
La réalisation est parfaite,l'esthétique aussi, le film coche presque toutes les cases pour ravir la critique de bon gout (il y a même un morceau de Nina Hagen,n'en jetez plus).
Je suis un peu dur, j'oublie volontairement toute l'ingénierie nécessaire à la production d'un tel film, mais le film paradoxalement m'a donné l'impression de voir l'œuvre d'un enfant sage qui s'encanailleraient avec l'autorisation de sesparents.
Lorsqu'on regarde les noms au casting, on s'aperçoit que tous les personnages masculins du film sont joués par des jeunes femmes.
Laissez moi vous dire, qu'on se fait avoir, on a vraiment l'impression de voir des hommes à l'écran, je n'y ai vu que du feu.
Je ne veux pas savoir par quelle magie, ils sont parvenus à rendre ça incroyablement crédible.
Comme il est dit dans le film, l'avenir est femme, L'avenir est sorcière.
Pure sorcellerie que ceci, je vous le dit.