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La question m’a été posée par Dimitri dans une discussion sur son Discord. Je m’étais bien entendu posé la question moi-même. Et comme je suis naturellement de mauvaise foi avec les moi-même, j’avais éludé la réponse.
Mais, elle est évidente : parce que c’est cool.
Plus trivialement, j’ai deux excuses.
1. Parce que je suis un éternel curieux, et que je ne peux pas m’empêcher de m’intéresser à des trucs technogeeks, sans jamais avoir le temps (et souvent sans avoir les capacités) de maîtriser la plupart de ces nouveaux joujoux chronodestructeurs.
2. Parce que c’est également compatible avec ma recherche d’un lieu secret où écrire sans arrière-pensée.
Le deuxième point, on est d’accord, est d’une grande lâcheté. Mais s’explique néanmoins. Et pour cela, petit retour sur l’historique de mon blog.
Parce que, les amis, mon blog est un ancêtre. Il date de 2004. Il a 19 ans. En réalité, il est encore plus âgé, mais je n’ai pas retrouvé trace de l’hébergement premier, et j’ai perdu les posts de l’époque. Tant pis. De toute manière, ça ne lui rajoute que 1 ou 2 ans.
Lorsqu’on relit les premiers posts, disons jusqu’à ce que je déménage dans le sud de la France, j’y racontais tout et n’importe quoi, en bon gros célibataire vivant chez ses parents, mais financièrement autonome. Parfois, j’y confiais ma tristesse de n’être lu par personne.
À une certaine époque, je l’ai fait migrer sur Wordpress. Il y est resté un long moment.
Quand je suis arrivé à Aix-en-Provence, ma situation professionnelle s’est dégradée (elle n’est jamais vraiment remontée, mais c’est une autre histoire…) et j’ai négligé d’écrire dans mon blog. Non, soyons francs. Je l’ai abandonné.
Été 2020, je passe une semaine à Nantes, où je passe de très bons moments avec Dimitri et son pote Poirpom, deux geeks assumés, mais qui ont des attentes de consommation numérique raisonnée. Outre la découverte de notion (que j’adore, mais que j’exploite mal), Poirpom me fait découvrir la plateforme Blot qu’il utilise pour gérer et publier son blog.
Après quelques hésitations, je prends un abonnement et j’y déménage mon blog.
Lire cette histoire sur la Coquille (fast-Web)
Je pensais –naïvement, car je suis très fort pour m’autopersuader– que cette transmigration allait me redonner l’envie d’écrire dans ce blog. Et ça a été en partie vrai, même si l’inspiration est retournée à son rythme habituel ; chaotique.
Et puis, est arrivé un truc con. J’avais installé des connexions (via le fameux Jetpack de Wordpress) vers mes comptes sociaux. Je les avais convertis en utilisant un service en ligne (IFTTT ou équivalent). Et j’étais content de voir mes articles postés sur Twitter et sur LinkedIn.
Jusqu’à une série de posts en juillet 2022, où je relate au jour le jour une semaine de vacances en Grèce. À mon retour, lors de la réunion de prérentrée, le directeur de l’école où j’enseigne me parle de mes vacances, ayant lu tout ça sur LinkedIn.
Ça m’a refroidi. Et ça fait réfléchir.
Je mélangeais tout.
J’avais migré sur Blot pour retrouver le souffle de mes premières années de blogueur, à pouvoir raconter avoir été dans tel restau, pester contre tel service, dire combien j’aimais telle chose, etc. Des choses purement personnelles.
Et j’avais automatisé leur envoi sur un réseau professionnel. Quel con.
J’ai donc désactivé les reposts automatiques (vers LinkedIn. J’ai gardé ceux vers Twitter qui est un compte personnel) et… je me suis quand même autoanesthésié sur l’écriture. Encore.
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Parce que c’est justement, peut-être, le refuge de mes impulsions d’écriture du quotidien banal, le déversoir de mes idées, réflexions, bêtises que je m’interdis d’avoir sur l’autre blog.
Après, la question que ça pose automatiquement est : est-ce que je ne m’éparpille pas ?
Bien entendu que c’est certainement le cas. Parce que c’est l’histoire de ma vie…
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Aix, 28 mars 2023
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