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« Le legs de l'alchimiste » est une série de bandes dessinées qui a été scénarisée et colorisée par Hubert (Boulard), et illustrée par Hervé Tanquerelle.
En débutant la série par le tome 3, je pensais avoir commis un impair. Il n'en est rien, puisque les épisodes peuvent se lire séparément, chacun étant indépendant des autres, même s'il y a un certain fil conducteur entre tous. D'ailleurs, en parcourant ensuite le premier tome, j'ai pu avoir une référence au personnage principal du troisième tome, ce qui le situe donc dans un ordre chronologique inversé par rapport à la narration de la série.
L'histoire traite d'un anneau magique, représentant le célèbre Ouroboros, le serpent mythologique qui se mord la queue, et présent dans de nombreuses cultures anciennes, ainsi que dans les traités d'alchimie. Cet anneau se retrouve à différentes époques, et aux doigts de diverses personnes, ce qui donne lieu à chacun des épisodes.
En premier lieu, j'ai été frappé par le graphisme, qui m'a immédiatement rappelé les dessins de la série de BD « Miss Pas Touche ». Étonnamment, il ne s'agit pas des mêmes illustrateurs (Kerascoët), mais du même scénariste. Qui était également coloriste pour « Miss Pas Touche », ceci expliquant cela...
L'histoire et la narration sont incroyables : Hubert est un excellent scénariste, cela n'est plus à démontrer. Déjà dans « Miss Pas Touche », on était dans un univers trouble sur une thématique originale, cette ambiance se retrouve dans « Le legs de l'alchimiste », en représentant des paysages et la vie allant des 18 au 20ème siècles, fantasmés et exacerbés.
Là, on touche également à la magie et à l'alchimie, mais sous un côté sombre, qui sied bien aux images, et cela rappelle un peu les ambiances de l'univers de Comes notamment.
Ce que j'ai particulièrement apprécié dans « Monsieur de St-Loup », c'est que l'histoire débute avec des personnages intriguants, pour rapidement être remplacés par une nouvelle narration, se déroulant en Russie, qui occupe les 4/5 de l'album : cela laisse une impression de manque qui sera peut-être seulement comblée dans un album ultérieur ?
J'ai enchaîné ensuite sur le premier tome, mais les dessins et l'histoire m'ont moins touché. C'est pourtant du même illustrateur, mais le style, déjà assez brut, est encore plus grossier, et le thème est plus puéril. Le tome 2 ressemble un peu plus au tome 3, et ensuite sur les tomes 4 et 5, c'est un autre dessinateur, Benjamin Bachelier, qui prend le relai, en restant dans le style et le ton des tomes 2 et 3, ce qui semble une bonne chose.
Hubert s'étant malheureusement donné la mort en 2020, son oeuvre est maintenant figée à jamais. Je m'en vais aller parcourir le reste de ses créations, « Beauté » semblant également être un autre chef d'oeuvre.