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Larry Roberts est un chirurgien esthétique à succÚs de Los Angeles.
Il a parmi ses clientes les top modÚles les plus prisées du moment.
Trois d'entre elles meurent dans des circonstances Ă©tranges Ă trĂšs peu de temps d'intervalles et Larry assiste mĂȘme au plongeon dans le vide de l'une d'entre elles.
Larry est visitĂ© par un inspecteur de police car il semble ĂȘtre reliĂ© Ă ces femmes.
ImpliquĂ© malgrĂ© lui, Larry commence Ă enquĂȘter de son cotĂ© et il dĂ©couvre le lien des victimes avec une mystĂ©rieuse entreprise, Digital Matrix Inc.
En regardant ce film je me suis demandé à quand remontait le film américain qui traite peu ou prou de la puissance des firmes multinationales et produit une critique du marketing ou de la technologie?
Aujourd'hui, le cinĂ©ma amĂ©ricain ne me semble plus qu'ĂȘtre au service des trois, nous racontant par exemple le fabuleux destin d'une poupĂ©e manufacturĂ©e en plastique sous copyright (Spoiler: son destin est d'ĂȘtre vendue,utilisĂ©e puis jetĂ©e Ă la poubelle et moi je trouve que c'est un destin triste et tragique).
Ce serait exagĂ©rĂ© de faire de ce film un peu oubliĂ© de 1981,le parfait contre exemple,l'antidote Ă ce que je n'aime pas dans le cinĂ©ma amĂ©ricain actuel, mais il fait nĂ©anmoins partie d'une Ă©poque oĂč les films pouvaient par exemple utiliser la technologie pour nous mettre en garde contre ses potentiels abus.
Alors qu'aujourd'hui, elle n'a plus que vocation Ă ĂȘtre "force de vente" pour retenir notre attention et nous faire adhĂ©rer au projet, moyennant quelques piĂ©cettes.
Mais ça n'est peut ĂȘtre que moi...
Ce que j'ai aimé dans looker, c'est l'énergie un peu punk qui se dégage de l'ensemble.
Il y a des vraies maladresses dans le scénario mais je les trouve excusables parce qu'elles sont au services d'une bizarre urgence à vouloir raconter.
Je n'ai par exemple toujours pas compris pourquoi les top modĂšles doivent ĂȘtre assassinĂ©es aprĂšs que l'ordinateur ait modĂ©lisĂ© leurs physiques, ils serait Ă mon avis plus sage pour l'entreprise de leur faire signer un contrat, comme dans le film Le congres.
Mais ce manque de logique dans le scĂ©nario sert l'ambiance gĂ©nĂ©rale du film, montre la dĂ©shumanisation du procĂ©dĂ© et Ă©met une critique de la recherche de la perfection esthĂ©tique, alors on peut ĂȘtre ĂȘtre prĂȘt Ă passer outre.
Il faut bien un cadre au film, difficile de ne parler que de technologie, Michael Crichton choisit de décrire le monde de la publicité et des mass médias en général.
Là ou il diffÚre vraiment du cinéma américain d'aujourd'hui, c'est dans la critique franche de la publicité, il retourne ses armes contre elle, insérant dans le film des publicités hyper "léchées" et plastiques comme savaient en produire les années 80, pour s'en moquer ou introduire une distance avec ces images.
D'aprÚs wikipedia (version fr), Michael Chrichton avait imaginé le film comme une comédie semi parodique au départ.
On retrouve à la fin du film des séquences qui rappellent cette intention et qui signent définitivement le caractÚre contre culturel du film.
Nous ne sommes pas encore dans le propos anarchiste du film They Live de John Carpenter mais on s'en rapproche beaucoup.
J'ai apprĂ©ciĂ© Looker, c'est un film qui vous replonge dans les annĂ©es 80, qui met en garde contre l'abus des cgi au cinĂ©ma (je plaisante, c'est mĂȘme le premier film, avant Tron, Ă avoir utilisĂ© la technologie 3D).
Note:Je me sers un peu malhonnĂȘtement du film de Greta Gerwick pour Ă©tayer mon propos, alors que je ne l'ai pas vu.
Soyons clair: Je suis comme tous le monde ou presque, j'ai TRĂS envie de voir ce film, mais ce qui me dĂ©range ĂNORMĂMENT, c'est son lien avec la firme Mattel et ses Ă©quipes marketing, je n'aimerais pas que le cinĂ©ma prenne une orientation"b2b", devenant un service aux entreprises comme un autre.