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Leila tente de mobiliser ses quatre frères pour ouvrir avec eux un commerce et sortir sa famille de la pauvreté.
Ployant sous les effets de la crise économique qui frappe l'Iran, les hommes de la famille sont d'abord réticents, mais acculés par les soucis, s'accordent finalement autour du projet de leur sœur.
Hesmat, leur père, se voit proposer le titre de patriarche du clan familial, l'occasion pour lui de rêver à laver les humiliations qu'il a subit d'eux par le passé.
Mais dans la société Iranienne, les obstacles et les marchés de dupes sont monnaie courantes, il est difficile pour tout un chacun d'accéder au confort tant espéré.
Traversé par tant de difficultés, L'iran peut au moins se satisfaire d'avoir un très grand cinéaste capable de décrire sa réalité.
Saaed Roustaee, est un cinéaste qui, pour moi, réussit à toucher à l'universalité tout en filmant les spécificités de son pays.
Je parle de spécificités, parce que je suis un étranger et par définition je ne peux pas comprendre totalement ce que vivent les protagonistes du film, pourtant le cinéaste décrit tellement bien leur situation que je peux entrevoir ce qui les motivent, ce qui les freinent, et pourquoi ils agissent.
C'est peut être encore parce que je suis étranger que je ressens comme pour son précédent film, La loi de Téhéran, l'envie de parler d'humanisme à son propos :
Privé de repères quant au contexte, il ne me reste que les personnages, leurs motivations et leur choix à observer et à comprendre.
Le film est concentré sur la cellule familiale, les personnages vivent tous dans la même maison, leurs unique possession.
Comme dans chaque famille, mais à la puissance sept, il y n'y a que des individualités bien distinctes et leurs échanges sont souvent conflictuels.
Il faut dire que tous sont adultes et leurs personnalités sont déjà construites.
Ce qui les réunit tous dans la demeure de leur enfance, ce sont les blocages de leur pays, ça ne peux pas bien se passer...
Petit à petit, au fil d'un récit très minutieux, la réalité de la société Iranienne nous est montrée, éclairant mieux leur situation.
Ce que montre le film de l'iran, c'est une société qui d'un côté tend vers un développement "à l'occidental", se jetant à corps perdus dans la société de consommation,semblant même encourager le "capitalisme sauvage", mais qui en parallèle est freinée par des traditions vétustes et des lois paralysantes.
Les personnages évoluent au sein de cet environnement, comme acclimatés aux absurdités et aux injustices quotidiennes.
Je pense à l'assignation à résidence d'un des frères, interdit de sortie entre 08 heures et 14 heures si il veut continuer à percevoir son chômage.
Ou bien à la rencontre organisée par un des frères avec un "merveilleux" homme qui propose un partenariat sentant l'escroquerie de ponzi à plein nez.
Les individualités encaissent cette vie, sans broncher, et continuent de se battre, habitués aux difficultés et aux tromperies.
Mais malgré tout, au delà de l'argent, la ressource qui fait défaut c'est véritablement l'espoir.
Voila, c'est à peu près ce que je peux dire de plus juste, sans spoiler ce PUTAIN DE BON FILM.
Pour le reste, faites confiance au réalisateur et à son sens incroyable du récit pour rendre votre séance passionnante.