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Au sein du mouvement minimaliste, l’alimentation est une question d’importance tant par sa place sur le plan physique que sur son aptitude à diriger nos habitudes de consommation. Loin des recettes qui se cachent sous l’apparence de romans, il est aujourd’hui nécessaire d’appuyer un retour à l’essentiel. Que ce soit dans la simplicité des recettes mais aussi dans les produits utilisés. Le plaisir alimentaire est un luxe là où une partie de la population n’est pas en capacité de se nourrir à sa faim. Maitriser les bases pose l’assurance de l’indépendance alimentaire sans restreindre le potentiel d’évolution. De la simple ration de survie[1] au plat exotique[2], la recette proposée ici est aussi simple que les estomacs aux fourneaux le veulent.
Make each program do one thing well – D.Mcllroy[3]
À contre-courant des recettes maximalistes dont la liste d’ingrédients ne cesse de s’allonger, il est parfois nécessaire de revenir aux bases. Un accès facilité aux différentes denrées alimentaires, du moins pour une certaine part de la population, est une des raisons justifiant ce phénomène qui, ironiquement, souligne l’importance des matières premières dans un mélange qui aurait certainement pu sortir de l’imaginaire d’un enfant écumant aléatoirement les tiroirs d’une cuisine. Je ne dis pas là que ces recettes n’ont pas de valeur et sont à jeter, je les considère seulement comme étant ce qu’est la haute couture au prêt à porter le tout étant publicisé pour la personne lambda qui cherche juste de quoi remplir son estomac un soir de semaine sans inspiration[4]. Cette vision de la cuisine est problématique dans le sens où elle bâti un mur autour de l’alimentation que seuls des élus auraient le droit de franchir tandis que le reste de la population serait condamnée au rôle éternel de consommateur passif et aveugle. La valeur d’une recette ne se situe pas dans le prix des ingrédients, ni la complexité de production, mais dans son efficacité à produire un plat. Sur un plan purement fonctionnel l’alimentation se résume à produire de la satiété avec un investissement minimal. Une fois ce rôle rempli, il est alors possible de s’intéresser à la qualité nutritionnelle du produit et enfin de la notion de plaisir. Ces trois éléments répondent d’une hiérarchie et là où la plupart des recettes diffusées se situent dans les catégories supérieures, elle en oublient bien souvent le cœur de l’alimentation.
Mélanger @farine{} et @eau{} jusqu’à obtention d’un pâton homogène. Cuire.
Simple et efficace. Cette recette n’utilise que deux ingrédients courants que sont la farine et l’eau. Le mélange est ensuite cuit de telle sorte à ce que le cœur de la pâte ne soit plus cru. Oui c’est la définition de la cuisson et c’est bête à dire mais quand on tape sur de l’essentiel alors, plutôt que de l’appliquer, il est bon de comprendre la recette.
Un des atouts majeur de cette recette est son extensibilité. Sa simplicité est telle qu’elle constitue une fondation solide pour tout type de personnalisation, Quatre « leviers » majeurs existent pour cela :
Et pour le goût ? J’y viens. Tout est possible. Un peu de gras, le produit y gagnera en souplesse et en bouche. Des herbes et épices pour un peu de peps. Des graines pour la rusticité. De la levure pour s’engager sur une pâte levée. Là encore, le champ des possibles et immense et je vous invite à vous rapprocher de vos placards pour déterminer ce qui est le plus inspirant. À priori, vous trouverez toujours quelque chose, à condition de ne pas avoir que des produits transformés en quel cas il va falloir se rabattre sur du sel et en faire des flatbreads.
Un dernier élément important à considérer sera celui des quantités. Alors oui, on ne fera pas de quelques grammes de farine et de trois litres d’eau un bon repas. Pour autant, la recette est là encore très souple et je vous invite à jouer avec les quantités. Une base étant un pâton à 50 % d’hydratation, c’est à dire que pour 100 g de solide on utilisera 50 g de liquide ou, encore autrement, d’utiliser 2 parts de solide pour 1 part de liquide. Selon mes envies et ce que je cherche à faire alors il m’arrive de varier entre 30 et 70 % d’hydratation. Ces relations entre les différents ingrédients existe par ailleurs dans d’autres catégories de plats[7].
Ultimement, ce n’est pas plus une recette que le sont celles des sauces mères[8]. C’est avant tout une formule de base que toute personne peut adapter à sa guise et s’approprier afin de gagner en autonomie et recréer du lien avec son alimentation. Une cuisine sans règles, sans limites, émancipatrice et source de partage. Renouer le contact avec son alimentation c’est reprendre le contrôle de sa cuisine et de ses achats, moins de produits transformés c’est plus de transparence sur les produits[9]. Laissez-vous emporter par l’effet Ikea[10] et aux fourneaux !
[1] Biscuit de mer (Wikipédia)
[3] Philosophie UNIX (Wikipédia)
[5] Billet sur le format Cooklang