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"-Je pourrais vous faire visiter la ville, et vous raconter des histoires que vous n'imaginez même pas.
- Excusez moi,je n'ai pas pour habitude de parler au personnel."
La ville de Nashville en 1976.
Pendant que le bus du candidat à la présidentielle Hal Phillip Walker parcoure les rues pour y scander ses slogans, nous suivons les vies de 24 habitants.
Comme à peur près tous ceux ne vivant pas aux États-Unis, je n'aime pas beaucoup la musique country.
Mais je pense par ailleurs que cette musique reflète quelque chose de l'âme américaine, qu'il y a une forme de sincérité brute dans cette musique qui dit quelque chose de ce pays.
Dans cette musique, les parias, les rustauds, les oubliés du rêve américain, expriment leurs émotions et évoquent leurs vies.
Le film se déroule dans la ville de nashville où tout gravite autour de la musique country.
Elle est ce qui fait trait d'union entre les 24 personnages de ce film choral.
Sans elle, les disparités sociales et la pression du rêve américain les éloigneraient irrémédiablement.
Il y a dans ce film les "winners", les stars consacrées qui jouent complaisamment leurs rôles de piliers dans cette communauté, ceux qui papillonnent autour d'elles, mais il y a aussi les "losers", les "wannabes", qui rêvent à une grande carrière musicale.
Tous forment une communauté humaine que Robert Altman observe, parfois avec cruauté.
Le film est remplis de scène de fêtes, de concerts, de célébrations quelconques qui forment un ensemble de rituels sociaux.
C'est au travers de ces réunions que nous découvrons peu a peu les personnalités et l'histoire des personnages, essentiellement à travers leurs interactions.
Les lieux de fêtes défilent, les personnages s'entrecroisent, tout ça donne un rythme effréné au film, on ne s'ennuie jamais, malgré une durée de 2 h 40 qui pourrait à priori faire fuir certains.
Ce film c'est la comédie humaine, mais musicale.
Le réalisateur à demandé à l'ensemble des acteurs de composer, ou, à défaut, de faire composer une chanson qui seras interprétée à l'écran.
Chacune des chansons est jouée intégralement dans les scènes du film, c'est du live et il n'y a jamais de simples extraits.
Ça donne une grande diversité aux thèmes abordés dans les chansons, ça va de la ballade triste à la chanson religieuse, et on peux passer du rire au larmes, du sublime au médiocre assez rapidement.
Comme dans la vie.
En "coulisses", Les histoires des humains ont ces mêmes colorations.
Il y a parfois de la cruauté dans le regard du réalisateur, mais un peu comme celle d'un accoucheur, un médecin qui ferait mal pour que revienne la santé.
C'est finalement la musique qui a le dernier mot dans le film, et je défie quiconque de ne pas avoir envie de reprendre en chœur la chanson finale.
J'ai beaucoup aimé Nashville, je pense que c'est un très grand film.
Moi qui suis fan du film Magnolia, j'ai trouvé le film de Altman qui a peut être le plus influencé Paul Thomas Anderson.