💾 Archived View for txt-vostfr.devloprog.org › log › loiteheran.gmi captured on 2023-11-04 at 11:17:22. Gemini links have been rewritten to link to archived content
⬅️ Previous capture (2022-07-16)
-=-=-=-=-=-=-
Samad Majidi est un policier Iranien qui tente d'arrêter la progression endémique du trafic de drogue à teheran.
Il a pour cible Naser Khakzad, un trafiquant qui inonde la ville d'amphétamines à bas prix qui provoquent des ravages dans la population pauvre.
Mais Naser est bien caché et il fait régner l'omerta dans ses rangs, la police peine à trouver sa trace.
Samad décide alors de remonter la filière en repartant de tout en bas, et d'user auprès des intermédiaires d'une menace convaincante :
En iran,la simple possession de drogue est punie de la peine de mort.
J'avoue que contrairement à ce que j'affiche en page principale, je ne chronique pas ici tous les films que je regarde.
J'aimerais bien, mais parfois j'ai la flemme, et souvent c'est parce que je n'ai pas toujours quelque chose à dire, même pas un début de queue de cerise de "substance" pour démarrer.
Mais ce film, j'ai vraiment envie de le conseiller et je vais essayer de trouver de quoi.
La loi de teheran m'a en effet remué et j'ai versé une petite larme à la fin.
Petite larme qui est un maigre tribut à l'humanisme qui anime ce film.
On m'a demandé un jour ce que j'entendais par le mot humanisme, et j'ai franchement peiné à répondre.
Je vais essayer de donner une petite définition qui répond au film : C'est ne jamais oublier que l'humain agit toujours selon un contexte, et que le rappel de ce contexte rend plus difficile le jugement de ses actes.
Cette définition, elle est inspirée d'un passage de Guerre et Paix de Tolstoi, que j'avais trouvé limpide:
Il partait du principe que lors d'un procés on ne devait juger un homme strictement que sur l'usage qu'il faisait de sa liberté,qu'il fallait d'abord chercher si il était parfaitement libre de ses choix avant toute condamnation.
Tout ce qui ressortait du "contexte" qui entourait son acte, était pour Tolstoï ce qu'on appelle en droit "les circonstances atténuantes".
Le contexte social de l'Iran est toujours présent dans ce film et on peux parler de circonstances atténuantes en ce qui concerne les comportement des protagonistes:
Le policier du film fait ce qu'il peux, face à un manque criant de moyens,il doit affronter une corruption rampante au sein de son institution et composer avec l'arbitraire des lois qu'il doit faire appliquer.
Il a face à lui des miséreux qui dealent faute de mieux, terrorisés à l'idée d'être condamnés à mort.
Même le gros bonnet Naser, salopard arrogant qui se rève intouchable n'échappe pas au contexte Iranien.
Les enjeux sont tels que tous le monde est prêt à mentir dans le film pour échapper à l'arbitraire, y compris les agents de l'état qui peuvent commettre des fausses accusations entre eux.
La description d'une justice qui doit passer en l'absence d'un vrai état de droit est parfaite, mais le film ne perd pas de vue qu'il est un polar:
J'ai acheté le dvd sur la base d'un commentaire de William Friedkin, le réalisateur de French Connection qui parle du film comme l'un des meilleurs thrillers qu'il ai jamais vu.
A mon petit niveau, j'ai trouvé que la scène d'ouverture du film, implacable, est une des meilleures séquences de cinéma que j'ai vue depuis longtemps.
Notre contexte "mondialisé" entraine une uniformisation de la culture assez déprimante, type netflix ou disney+, mais il permet aussi l'accés à des films du monde entier qui nous ouvrent un peu les yeux.
La loi de teheran est typiquement ce genre de film qui vous informent sur l'état du monde.
Ce film n'est en réalité pas si noir, car il porte un vrai appel du pied au progressisme en Iran.
A l'heure où les pays riches, bardés de droits et bouffis de privilèges,zieutent l'anti progressisme comme si c'était une solution, voir que d'autres pays crèvent de ne pas bénéficier de ces droits,c'est toujours un peu ironique.
N'attendez pas que les américains en tirent un mauvais remake, regardez ce film de Saeed Roustayi, c'est une bombe.