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Peu importe ce que l'on cherche il n'existe aujourd'hui pas de réel marché d'éléments durables et modulaires que ce soit par exemple pour une voiture – bourrée d'accessoires de confort –, d'un vélo – jouant sur une multitude de standards –, d'un téléphone[1] – aux pièces à disponibilité limitée –, de luminaires[2]… Selon la philosopohie UNIX chaque produit devrait répondre à une problématique de la manière la plus efficace possible, sans chichis, et pouvoir s'articuler sans friction avec d'autres éléments.
Une origine supposée est économique – la même Économie tant idôlatrée dans les journaux et cercles politiques. Il ne serait pas rentable pour une société de vendre un produit à la fois durable et à coût accessible. Dans une recherche de croissance, les deux modèles courants d'entreprise sont des produits accessibles et peu durables ou durables mais chers.
Théoriquement gages de compatibilité, le marché nous a trahi au travers des standards. Ces-derniers n'ayant de cela que le nom, n'étant ni des intercompatibles ni maintenus au cours du temps. Un exemple évident serait les pièces de vélo : à priori simple, de nombreuses marques y vont de leurs propres standards incompatibles entre marques et qui seront désignés obsolètes quelques années plus tard – Ne restera alors qu'à se tourner vers le marché de l'occasion pour espérer trouver des pièces d'occasion.
À défaut d'être durable dès la conception, quelle est la durée de support pour un produit dans le temps ? Fairphone, qui se considère comme pionnière dans cette niche du marché, a placé la limite à 5 ans au delà de quoi la production des pièces de rechange n'est plus garantie. Dit autrement, votre matériel est nativement destiné à un remplacement sous 5 ans.
Véritable marché de l'obsolescence, le moteur principal semble être la course technologique. Selon la terminologie économiste, la trahison aurait lieu au cour de la rupture inférieure du champ des disruptions, où les performances d'un produit dépassent les besoins. Il n'est alors plus tant question de répondre à un besoin que d'en créer de nouveaux. La notion de « technologie de rupture » a été introduite par Christensen, qui l'a remplacé par la suite par « innovation disruptive ». Ce n'est pas la technologie mais le modèle d'entreprise qui alimente, ou non, la rupture.
Il n'existe pas de solution alternative en place et toute tentative d'influencer le marché ressemble à un jeu sans possibilité de gagner. Échanger avec les figures du marché traditionnel c'est suivre leurs règles et, par définition, un combat perdu d'avance :
Aucune initiative artisanne n'est en mesure d'y faire concurrence tant il est question d'un marché de niche qui oblige à prendre la responsabilité de certains éléments comme la recherche de qualité.